Notre appel pour une rénovation démocratique se traîne lamentablement.
Soit nous sommes à l'avant-garde militante et les visiteurs du site ont du mal à nous suivre.
Soit nous sommes complètement à côté de la plaque.
…/…
Je penche pour la première proposition… quand même !
…/…
Pourtant, on assiste bien depuis 2002 à l'effondrement d'un système. Comme le confirme cet extrait d'une tribune de Paul Alliès, Professeur de sciences politiques à l'université de Montpellier-I, vice-président de la Convention pour la VIe République.
"Le salut par un changement de République"
La France vient de vivre un épisode singulièrement illustratif du délabrement de ses institutions. Il est de nature à augmenter les risques politiques qui pèsent sur la prochaine élection présidentielle. Il affecte avant tout le régime constitutionnel sous lequel nous vivons, et pas seulement son personnel politique. Si bien qu'il devient de salut public de changer de République.
Les Français, jusqu'ici les moins avertis de ces questions, auront découvert grandeur nature l'archaïsme de la Ve République.
Depuis le passage en force d'une loi au Parlement jusqu'à sa promulgation-suspension pour ne pas risquer la démission du Premier ministre, ils ont eu droit à une démonstration de ce que permettent nos actuelles règles constitutionnelles.
Ce spectacle impressionnant est-il le résultat d'une «mauvaise gouvernance», de mauvaises actions de dirigeants inexpérimentés (le Premier ministre) ou usés par le pouvoir (le Président) ? Cette thèse a été défendue par bon nombre de commentateurs. Elle fait écho à ce qu'avait été le choeur de la campagne de Lionel Jospin : «Présider autrement». Elle postule que les hommes sont plus forts que les institutions, que leur méthode de gouvernement peut changer radicalement la nature de celles-ci.
On a vu, le 21 avril 2002, comment elle n'avait pas réussi à emporter la conviction de plus de 16,18 % d'électeurs. Car cette thèse est fausse : la Ve République forme un tout dont il est impossible de s'extraire (…).
Jamais la défiance des Français n'a été aussi forte vis-à-vis des hommes politiques. Le sondage TNS-Sofres des 8 et 9 mars, au début de la crise du CPE, est impitoyable : 72% et 70% des personnes interrogées s'estimaient mal représentées par un leader politique ou un parti. Gageons que, au cours du dernier mois, ces chiffres se sont encore élevés. Ils corroborent le divorce désormais historique entre les Français et leur système politique.
A chaque occasion qui leur est donnée, ils votent volontiers «non», que ce soit dans le référendum européen de 2005 ou aux élections régionales de 2004. La majorité des électeurs est gagnée par le vote par intermittence, le vote sanction, le vote impulsif, le vote blanc et nul, l'abstention politique enfin.
Sur les 41 millions d'électeurs inscrits en 2002, 28 millions se sont ainsi mis hors système. C'est une des raisons structurelles de l'incapacité des majorités sortantes à se faire réélire, ce qui fait là encore de la France un cas rare en Europe. (…)
…/…
Le constat est ici affligeant.
La rénovation démocratique que nous appelons est un préalable à une bonne gouvernance de droite ou de gauche.
Malheureusement, les Français ne semblent pas en être convaincus… Tout comme nos lecteurs, sympathisants, membres et adhérents.
Pensez qu'avec 2.500 à 3.300 personnes présentes sur le site chaque jour, et près de 2.000 membres inscrits (nos sympathisants), notre Appel a été signé par moins de 400 personnes !
C’est un peu décourageant…
Pour autant, nous pensons toujours être dans le vrai. Et l'avenir nous donnera raison.
Yves - Un animateur du site
Pour lire (et signer le cas échéant notre Appel) :
http://www.actuchomage.org/petition/ind ... petition=8