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Re: Etude sur le chômage (encore une ...)

Publié : 07 avr. 2010
par Kariboo
maguy a écrit :Kariboo, vous n'avez pas dû être très longtemps au chômage ou bien il y a des lustres !
Juste pour information c'était l'année 2008.
Mes amis je pouvais me déplacer pour déjeuner avec eux. Je ne leur ai jamais caché mon statut, ni à ma famille d'ailleurs.

En travaillant 10h par jour du lundi au vendredi, je peux vous assurer que le samedi matin vous ne pensez pas à aller à la bibliothèque mais vous récupérez de votre semaine.

Re: Etude sur le chômage (encore une ...)

Publié : 08 avr. 2010
par Yves
Faut comprendre que pour bcp, le chômage, ce n'est pas 6 mois ou 12 mois sans activité professionnelle.

Ça peut être 2 ans, 3 ans, 5 ans même !

Passé un certain âge ou un âge certain, vous n'avez quasiment aucune chance de retrouver un emploi. Et depuis 20 ans, cet âge fatidique ne cesse "de baisser" et le phénomène va en s'amplifiant.

C'est le problème de fond de la "réforme des retraites" qu'on nous promet.

Il y a 20 ans, l'âge critique pour accéder à l'emploi, c'était 55/57 ans.

C'est descendu à 53/55 ans il y a une dizaine d'années.

Aujourd'hui, les très grosses difficultés commencent à 50 ans, voire plus tôt.

C'est la quadrature du cercle, l'équation insoluble qui pèse sur les épaules de tout le monde.

Si les jeunes se sentent aujourd'hui "épargnés", il est possible que "l'âge limite" passe à 45 ans, voire 40 ans, dans le contexte de chômage de masse que nous connaissons.

Je ne dis pas que tous les + de 55 ans, tous les + de 50 ans ou tous les + de 45 ans connaissent (connaîtront) ce problème, mais c'est une tendance lourde. Aujourd'hui INCONTESTABLE !

Une autre tendance étant les difficultés que rencontrent les jeunes pour entrer (pour de bon) dans la vie professionnelle : avec un vrai boulot et un vrai salaire.

Ces deux tendances combinées rendent à court ou moyen termes toute réforme des retraites complètement inefficace (par l'allongement de la durée d'activité).

ET je me demande bien comment ils vont résoudre ça. Mais ce n'est pas l'objet de cette file.

Désolé. Je me retire. :wink:

Re: Etude sur le chômage (encore une ...)

Publié : 08 avr. 2010
par Ongles_noirs
Le problème de ce genre d'études, forcément parcellaires, c'est de ne jamais aborder l'aspect systémique du chômage de masse. Le capitalisme a besoin de cela !
Partant, et indépendamment de la qualité de ceux qui réalisent ces études, c'est au « mieux » inutile ou au pire, et je rejoins là Tristesir, cela ne sert qu'au flicage des chômeurs.

En gros, c'est discuter des « effets » sans s'intéresser à la « cause » ; autrement dit : c'est « pisser dans un violon ! »
Oui, je sais cela a déjà été dit sur ce forum... :roll:

Re: Etude sur le chômage (encore une ...)

Publié : 08 avr. 2010
par Barbara et Laetitia
Laetitia dit :

Et bien je suis contente de voir que notre sujet ne tombe pas dans les méandres du forum dès son premier jour, et que certains points de notre poste soulève des questions ou des réactions !

Je vais tâcher de donner une réponse qui tentera d'aborder tous les points dont vous avez parlé me concernant (Barbara interviendra peut-être aussi pour donner son avis) :

- En ce qui me concerne, je veux continuer de croire que l'organisation du travail telle qu'on la connaît va devoir subir des transformations (et ça rejoint plusieurs points détaillés après) : pourquoi les pays Scandinaves arrivent à avoir des taux de chômage aussi bas ? Pourquoi Ils arrivent très bien à intégrer les deux tranches d'âge les plus touchées par le chômage (les jeunes et les seniors) ? Pourquoi il n'y a qu'en France où rester tard à son travail est synonyme de "bon travailleur" alors qu'ailleurs, ça veut juste dire qu'on a pas été assez rapide pour finir son travail (ailleurs, ça veut dire que les horaires de fin de journée sont plus tôt, et donc on peut aller chercher les enfants à l'école, etc.. avoir un vie hors travail en somme) ? Pourquoi en France, retraites, pré-retraite et chômage des seniors sont assimilés ? Pourquoi on se suicide sur son lieu de travail ? Etc... Il y a pleins de questions qui font qu'aujourd'hui, des politiques (malheureusement pas les plus influents...) des chercheurs, et tout une ribambelle d'experts exhortent le monde du travail à muter vers un nouveau modèle, où le management serait différent, le recrutement aussi, et l'accompagnement également.
Je suis consciente qu'en étant une future diplômée, je fonce direct dans une des catégories les plus touchée. Je ne l'appréhende pas avec sérénité, comme je l'ai dit, le chômage n'est pas une situation "naturelle" (comprendre par là socialement ancrée comme peut l'être le travail, petit on nous apprend à travailler, pas à être au chômage). Mais j'aime à croire que les choses peuvent changer, ou qu'on peut les faire changer, même un chouilla, sinon à quoi bon... (on aura l'occasion de toute manière de revenir là dessus et d'échanger ensemble :wink: )

- Visiblement, notre post a amené quelques divergences sur le vécu du chômage. Je rejoindrai Yves : cette situation est aliénante, car on ne travaille pas alors qu'on le souhaiterai, le rythme des journées change, la perte de sociabilité et les difficultés matérielles s'installent, le contrôle et le jugement deviennent constants, etc. Le sens du travail, un des points qu'on souhaite aborder, à un rôle extrêmement fort dans ce côté aliénant : c'est un état de paradoxe constant, car on sait ce que le travail peut avoir comme valeur pour soi (j'imagine plus fort que quelqu'un en poste), mais en même temps, on y est pas. Or le cerveau humain déteste les états de paradoxes, le déséquilibre. C'est pourquoi il va tenter de le réduire en acceptant cette situation. Chez certains ça va passer par la rationalisation, en essayant de trouver des points positifs à cette situation. Et puis chez d'autres, d'après ce que je lis (et que je que je peux imaginer aussi), c'est quasi inévitable que dès que le chômage de longue durée s'installe, la réalité se fait alors difficilement positive et laisse la place à des états de santé (physique et psychologique) plutôt négatifs (insomnies, dépression, etc.). Puis il semble qu'après, ce soit de la résignation à cette situation, ce qui permet vraisemblablement de retrouver un état interne un peu plus stable, toujours d'après ce que je lis de vous bien évidemment.

Ce qui m'amène à répondre aux dernières interrogations : ce vécu cité au dessus, ces conséquences sur l'être humain que peut avoir le chômage, nous le prenons en compte, bien évidemment. Toujours dans nos hypothèses, l'origine même du chômage n'implique pas la même manière de réagir face à ce phénomène. Quelqu'un qui démissionne anticipera peut-être mieux sa situation de chômage que quelqu'un qui vient d'être licencié ? Dans un cas il y a un choix (bien que des fois la démission soit un non-choix...) et dans l'autre, il y a quelque chose de subi et surtout de soudain et de violent. L'un peut ne pas affecter la personne à retrouver un emploi, tandis que l'autre provoque un traumatisme qui peut démotiver à retrouver un emploi. Ne serait-ce qu'avec ce vécu là, les méthodes et les outils qui vont être employés seront différents. Le sens accordé au travail aussi.
Il ne faut pas oublié que nous somme en psychologie, et qu'une action trouve toujours sa source dans une réflexion mentale, même inconsciente. Notre but, c'est d'expliquer cette réflexion qu'on ne voit pas : pourquoi les seniors préfèrent-ils tel outil pour retrouver un emploi que les jeunes ? Si on se contentait de quantifier, ça ne serait qu'un mémoire de statistiques :wink: Ceci m'amène à répondre au conseil qui nous a été donné de rejoindre PE : en admettant que ce soit matériellement possible, rejoindre PE ne serait pas une bonne méthode pour nous. Pour une étude sociologique, pourquoi pas, après tout comme ça qu'ils fonctionnent en Sociologie : ils se fondent dans la masse et font part des observations et de ce qu'ils ont ressenti. Sauf que nous, on veut observer une partie ce qui n'est pas observable : le ressenti de la situation, le pourquoi de telle action, etc. C'est votre regard sur votre pensée qui nous intéresse, autrement, nous ne vous aurions pas sollicité :wink:

Et je finirais par boucler la boucle : je ne pense pas que cette étude puisse servir un jour à pointer ou fliquer quiconque. Ce qu'on cherche à mettre en lumière, c'est de savoir quel outil est le mieux adapté à quel âge ou sexe ? Avec la crise que subit PE (et surtout les employé de PE qui crisent :lol: ) je pense qu'au contraire, ça ne peut qu'améliorer la situation de chacun. Aujourd'hui, on parle du recrutement 2.0, par réseaux sociaux sur internet : combien d'atelier de PE existent sur ce thème ? Peu je le craint. Pourquoi obliger tout le monde à suivre tel atelier alors qu'il n'est pas adapté aux besoins et aux envies de tout le monde ?
Au delà de ça, il ne faut pas perdre de vue que ce travail reste un mémoire. Au mieux, il ne sera qu'une pierre à l'édifice d'autres psychologues qui travaillent sur le sujet, ce qui implique qu'une éthique y est acollée. Ces psychologues font pour la plupart partis d'observatoires, et leurs conclusions ne pourront pas être reprises comme ça sans devoir leur rendre des comptes. Je ne pense pas que ce soit dans l'intérêt de l'Etat (et de l'intérêt de la survie de PE) de rajouter à cette structure un objectif supplémentaire de fliquage : tout comme l'organisation du travail semble se remettre en question, la politique de lutte contre le chômage va devoir y arriver aussi, car il est évident qu'elle n'est pas bonne. Ce qui finit par rejoindre ce que disait Ongles_noirs, il va falloir produire une politique de lutte globale (s'attaque au fonctionnement discriminatoire des entreprises, notamment) et adéquate. Mais si ce contexte et cette réflexion sera partie intégrante de notre mémoire, il ne pourra pas apporter toutes les réponses. Un mémoire se veut forcément parcellaire par défaut, puisqu'il répond à une question et observe un phénomène bien particulier d'une population bien particulière.
A notre niveau, nous ne pouvons qu'apporter un angle de réflexion auquel personne n'avait pensé et qui rajoutera à l'édifice de la recherche en psychologie du travail sur a thématique du chômage (N'oublions pas que la recherche par définition se veut parcellaire, puisque chaque discipline observe sous son angle d'expertise avec ses propres outils ;)). Une étude systémique sur toutes la population Française reste malheureusement le rôle de l'Etat (je dit malheureusement parce qu'il semblerait qu'à chaque fois, les gens qui possèdent les moyens de faire changer les choses à grande échelle ne sont jamais ceux qui s'en préoccupe !) et surtout en son pouvoir "matériel" que nous n'avons pas. Mais nos recherches, combinées les unes aux autres peuvent leur apporter des pistes de réflexion pour trouver des solutions, qui seront là adaptées puisqu'elles tiendront compte du vécu des personnes les plus victimes de cette situation (je dit les plus victime, parce que je pense que les gens qui travaillent à PE le sont aussi un peu : leurs moyens sont dérisoire, et pourtant ils doivent régler une situation plus qu'urgente. Ils doivent faire face à leur empathie envers vous, leur éthique et leurs principes, face à ce qu'on leur demande de faire : c'est-à-dire pointer et en pas prendre le temps d'aider pour qu'il y ai du rendement).

Mais je peux comprendre que ce soit perçu comme inutile : à force de témoigner pour faire avancer les choses, et ne pas les voir bouger, ça devient frustrant et énervant. Je ne peux pas vous dire autre chose que : vous avez raison de l'être ! Sans doute qu'aujourd'hui, on a tous une raison de l'être vu comment les choses avancent peu rapidement dans le bon sens (voir rarement dans le bon sens...). En ce qui me concerne, je suis quand même ravie de pouvoir échanger avec vous sur ce sujet, je ne peux concevoir d’écrire un mémoire sur le chômage sans avoir pu en parler avec des gens qui le vivent auparavant :)

Laetitia.

Re: Etude sur le chômage (encore une ...)

Publié : 08 avr. 2010
par Barbara et Laetitia
Barbara :

Je vais faire plus court que Laeti :)

Comme elle l'a dit, notre but n'est pas que vous vous fassiez fliquer par Popol au contraire ... On bosse pas pour Pole Emploi :)
Ayant moi même fait un stage chez un prestataire Pole Emploi, je peux vous dire que ce n'est pas rose ...
Des prestations pas adaptées au public, on nous demande du rendement face à un être humain (je ne le conçois pas ...), aucun moyen matériel, peu de temps à accorder, ... Et j'en passe, la liste est longue ...

C'est pour ça qu'on aimerait améliorer les choses, par notre petite étude, on aimerait enfin que vous ayez l'impression d'être aidé, soutenu, compris, ... et que les outils qu'on vous propose soit adapté à votre âge, votre sexe, votre parcours, ...

Je comprend donc tout à fait votre ressenti. Je sais qu'il est frustrant de se sentir "balader" d'organismes en organismes dont certains ne sont pas du tout adapté au public visé. J'étais moi même mal à l'aise ...

Je n'excuse pas certains conseillers ni Pole Emploi mais ce que vous voyez et ce qui vous "gêne" en dérange aussi.

Personnellement, je suis une future psychologue du travail (enfin je l'espère ^^), et ce fut dur de voir parfois comment vous étiez reçus, déontologiquement mais aussi humainement. Parler de portefeuilles de demandeurs d'emploi ... Erk ...

Alors certes, je n'ai jamais été au chômage, pour l'instant, mais je vous comprend par ma petite expérience.

Bref pour en revenir sur notre mémoire, c'est un projet qui nous tiens à cœur. Le choix du thème est le notre, le choix du déroulement aussi. Même si on a peu de temps et qu'on sait qu'il faudrait forcément,la refaire, l'améliorer car il s'agit d'un mémoire universitaire fait par deux étudiantes et non deux chercheuses ; on aimerait voir quels sont les outils adaptés selon chaque personne.

On vient vers vous car vous êtes le public concerné par notre recherche. On ne veut pas la faire sur les "on-dit".

Je comprend que certains soient réticents et c'est normal. Je comprend que certains ne veuillent pas nous rencontrer, et on ne vous en veut pas. C'est toujours délicat de parler de soi.

Sachez qu'on entend et qu'on écoute tout ce que vous nous dites.
Alors merci pour vos réactions et j'ai même envie de dire : continuez :)

N'hésitez pas si vous avez des questions, remarques ou autres !

Re: Etude sur le chômage (encore une ...)

Publié : 08 avr. 2010
par LILAS91
Je veux bien vous rencontrer, à Nanterre, si vous le désirez.


Pour moi, qui ait longtemps abordé le modèle scandinave, en FRANCE, pas plus tard, qu'au mois de juin, lors d'un recrutement dans un bui bui d'association de la chambre de commerce. La dame ne connait même pas les profils de gens qu'elle recrute, ni qu'elle rencontre.... trouve des pathologies à des gens entreprenants qui ne s'enflamment pas face à une annonce bidon.... Comme je lui avais d'ailleurs prédit, son chef d'entreprise TPE de client, ne tarderait pas à recruter un peu plus tard. BINGO ! l'annonce est sortie et plus d'une fois en un an. Bon...

Le modèle scandinave a été imposé par la force. Et non, comme FILLON le fait en FRANCE, avec molesse et détournement. Là-bas c'est comme ça et pas autrement. LES FEMMES ont droit à retrouver un emploi avec un congé maternité long. Ici, ce n'est pas possible. J'en ai fait les frais. J'ai sacrifié ma carrière parce qu'à ce prix là je ne pouvais qu'avoir des enfants (grossesses à risques). Merci la FRANCE.

Ceux qui travaillent sont "sur les genoux" d'un système trop lourd, qui s'intensifie (ex. l'hôpital du 91, qui parait-il devait fermer depuis plus de 15 ans : management par la peur (et c'est réel : transferts de lit dans un autre centre du groupe de santé. Voir le PAPRIPACT de ces institutions : suicides, arrêts prolongés.....).

Ceux qui travaillent dans le bâtiment (travaux pénibles) sont cassés avant l'heure (alors que parait-il le travail est moins physique.....).

Le travail social ne peu plus recruter. Les gens fuient (et pour cause)....

Donc, cadence intenable et pour les exclus du monde du travail : le néant, le désespoir.

Choisissez....

J'ai 50 ans. J'ai été tantôt demandeur d'emploi, tantôt consultante, formatrice (dans des asso, des sous-traitants ANPE)... Donc les propos recueillis en son temps par les D. E. (âgés de 50 ans et plus) ne me laissaient guère de vision optimiste : je pouvais un jour ou l'autre être confronté à leur vécu moi-même. La preuve....

Phénomène de société, fléau.
Non, dès les années 80, j'ai connu bien des amis de mes parents subir ce genre de situation : Corbeil s'est totalement vidée de ses industries. J'y suis née, j'y ai grandi. Je l'ai quitté. Je déplore que cette ville soit devenu un chaos.

Re: Etude sur le chômage (encore une ...)

Publié : 08 avr. 2010
par Mentor
(Préambule : Que mes ami(e)s ne s'inquiètent pas de ce qui suit, je vais bien moralement et mon propos n'est que le fruit d'une profonde réflexion agrémentée d'un ressenti liée à mon histoire personnelle...) :wink:

J'ai lu en diagonale (donc très vite) la demande ainsi que les contributions des uns et des autres. Comme certain(e)s d'entre vous le savent, depuis 2003 à ce jour, je vis ma "vie professionnelle" [SDF + chômage + contrats précaires successifs + problèmes sociaux] comme une déchéance. Certes, mon militantisme auprès de vous et dans ma région provinciale atténue ce sentiment car si je parle de « déchéance » elle ne concerne que ma transmutation de « professionnel R.H. » à salarié précaire ou chômeur (je vis chaque contrat précaire comme l’utilisation à moindre coût d’un chômeur dont on peut abuser…). Cela m’a, au début, beaucoup affecté, au point de m’aveugler par des chimères comme la perte d’un niveau social, d’une aisance sociale, un regard critique mais pas toujours objectif sur les professionnels R.H. toujours en exercice. J’ai été jusqu’à me juger très sévèrement de me croire « déchu », ce qui sous-entendait que de « fort » ou « puissant » j’étais devenu « faible » et « impuissant ». Quelle prétention !!! :oops:

Barbara & Laetitia, je reste à votre disposition en MP pour développer ces ressentis et les protocoles de défenses m’ayant permis de les vivre, de les atténuer ou de les supprimer. En dire plus ici serait un déballage inintéressant pour les forumeurs (ses).

Par contre, l’échange de vécus, d’expériences respectives, de points de vue sur le chômage, l’emploi, l’économie de l’emploi, les différents acteurs,…etc, depuis qu’APNEE existe et le site Actuchomage.org mis en ligne, m’a permis de mûrir ma philosophie de vie. Comme exprimé par d’autres depuis l’ouverture de votre sujet, je vis paradoxalement une bien meilleure et profonde sérénité dans l’adversité que je traverse actuellement … Ma frustration initiale est intacte mais mon essentiel est ailleurs. En clair, j’ai renoncé à toute ambition pour ne garder que ma passion R.H. et la vivre au gré des circonstances extra-professionnelles. Considéré senior précocement (à 42 ans), je suis à l’approche de la cinquantaine plus soucieux de la réussite de votre mémoire sur le chômage et de voir un jour APNEE reconnu à sa juste valeur que d’un éventuel retour sur la scène R.H.

En conclusion, le chômage est pour moi une plaie que j’ai voulu cicatriser jusqu’à ce que je comprenne qu’il s’agissait d’une blessure non handicapante pour vivre…autrement. Mais comme le SIDA, le Cancer ou toute autre maladie de la vie, je mets un point d’honneur à agir pour contribuer à ce qu’il fasse le moins de victimes possibles…

Re: Etude sur le chômage (encore une ...)

Publié : 08 avr. 2010
par LILAS91
A MENTOR...


Déchéance, je ne crois pas que le mot soit exacte.

Je penserai plutôt à "exclusion forcée à cause de XXX facteurs, dont l'âge"...

Déjà en 1990, les entreprises avaient balancés leurs DRH. Puis, Claude LEVY-LEBOYER avait pensé à cette formule : les bilans de compétences. Et là, les centres se sont remplis de ces ex-praticiens DRH...

Aujourd'hui, des gens comme nous sont issus de tout bord, de toute profession. COmbien n'ai-je pas rencontré de "ex-artisant", "ex-patron TPE", "prototypistes et commercial", "juriste", "secrétaire", "caissière", "couturière", "peintre", etc... Cela frappe tout le monde.

Se "reconstruire un nouveau monde" est difficile. Espérer suffisamment sans trop attendre que "cet espoir de se faire contacter", attendre, espérer, mauvaises nouvelles, relancer la recherche d'emploi, modifier pour la nième fois son CV, se préparer..... se casser la figure parce que le poste auquel on a postulé et "obtenu" n'est pas ce qu'il devait être : vérité masquée, mensonges.... successions de CDD vidés, ambiance déplorable (de travail).... se refaire encore et combien de fois encore....

NOUS SOMMES plutôt USES par ces procédures destructurantes et destabilisantes, même si l'on "était" costaud et combatif au départ. La réalité apparaît autrement. On investit sur d'autres pôles d'intérêts.... on regarde autour de soi différemment. On lit, on s'informe, on rencontre des gens ailleurs, on confronte leurs vécus au nôtre. Rien n'est parfait. Ceux qui travaillent doivent se soigner, ceux qui ne travaillent pas doivent le faire, ou on du le faire pour "aller mieux et vivre autrement cette traversée du désert".

On peut être absolument certains : les riches ne connaîtront pas nos expériences. lls auront toujours la tête hors de l'eau, même le corps entier.

Re: Etude sur le chômage (encore une ...)

Publié : 08 avr. 2010
par Mentor
:) Si tu m'otes un de mes maux, quels mots pourrais je prendre pour symboliser mon ressenti ? :wink: [Déchéance]
On peut être absolument certains : les riches ne connaîtront pas nos expériences. lls auront toujours la tête hors de l'eau, même le corps entier.


Ton affirmation est respectable...mais je ne pense pas pareil. Tout dépend de la notion de "riches" et l'importance de celle-ci. Il peut arriver à n'importe qui un "accident de la vie" qui amène au chômage. Avoir été "riche matériellement" peut pousser au suicide comme servir d'espérance à le redevenir...ou relativiser l'importance de la vie.

Pour revenir sur le sujet du mémoire, certains ont exprimé qu'une fois au chômage...retrouver un emploi n'était pas forcément l'objectf premier. Pour d'autres c'est, au contraire, fondamental. Il y a 2 intérêts qui me semblent judicieux d'associer, l'intérêt individuel et celui collectif. Mener harmonieusement les deux amène, selon moi, plus de satisfaction que de se focaliser uniquement sur l'un plutot que l'autre...

Re: Etude sur le chômage (encore une ...)

Publié : 08 avr. 2010
par maguy
J'espère que tu as dépassé ce stade Mentor de "déchéance". Après pas mal d'errements, de questionnements, de remise en cause de soi-même, on croise un Actuchômage et... miracle, nous ne sommes pas seuls et c'est très important. On apprend à relativiser. Ce n'est pas nous qui débloquons.

Effectivement, retrouver un salaire (correct j'entends) peut être fondamental, mais si on focalise toutes ses forces sur la recherche on risque de se retrouver très vite au fond du trou. On risque de se dévaloriser, de se mépriser, de péter un plomb.

Re: Etude sur le chômage (encore une ...)

Publié : 08 avr. 2010
par mabulle
Barbara et Laetitia a écrit :Je ne pense pas que ce soit dans l'intérêt de l'Etat (et de l'intérêt de la survie de PE) de rajouter à cette structure un objectif supplémentaire de fliquage
c'est pourtant notre quotidien : contrôle social et flicage. le système informatique est construit en ce sens, quelle que soit la volonté du conseiller.

a++

Re: Etude sur le chômage (encore une ...)

Publié : 08 avr. 2010
par maguy
Quand je pense que certains me traitaient de parano :lol: :lol: :lol:

Re: Etude sur le chômage (encore une ...)

Publié : 08 avr. 2010
par LILAS91
Je ne veux pas détourner vos mots pour décrire vos maux....


Etre riche, dans le sens que je l'entendais, signifiait être multimillionnaire, prendre des décisions à tous point de vue : politique, économique, financier et social par le cumul de fonctions représentatives dans la société. C'est peu dire : multiplier ces points de vue fermés, rigides : toujours plus avec moins de gens.

Je sais bien que la pathologie peut atteindre RICHE et PAUVRE. BEAU et MOCHE. etc...
Ce n'est pas faute d'avoir cotoyé un temps les gens de tout milieu : cadres supérieurs de multinationales, de banques, d'entreprises où l'argent rentrait à flot.... J'ai eu cette chance. C'était ma jeunesse. C'est fini. Maintenant, j'ai réfléchi, cette chance passé ma écoeurée. En fouillant bien dans mes réflexions profondes, on comprend quel rôle on avait pu jouer dans cette société un temps. Un grand malheur : la perte cher d'un proche, des difficultés peut vous faire basculer dans une autre vision du monde et de soi dans ce monde devenu, désormais, étranger et dur. Dans ce monde que l'on a du mal à se reconnaître, à échanger, à tisser des liens à cause des relations précaires. Demain.... Qu'en sera-t-il de "demain" ?

Déchéance

Publié : 08 avr. 2010
par Yves
La "déchéance" que sous-tend le "statut de chômeur" est une réalité pour une majorité de personnes… en activité ou au chômage.

Faut pas se voiler la face !

Sur Actuchomage, comme je l'exprimais plus haut, nous ne sommes pas les mieux placés pour en juger, puisque nous "assumons ce statut"… de chômeurs/précaires (j’ai pas dit qu’on l’acceptait !!!).

Mais nous sommes une toute petite minorité… insignifiante. C'est la raison pour laquelle nous sommes d’ailleurs si peu nombreux sur le site.

Car, avec 4,5 millions de chômeurs/précaires officiels (toutes catégories confondues), on pourrait raisonnablement imaginer que 1% (au moins ) nous suivent de temps en temps ou régulièrement, soit 45.000 personnes.

Nous n'y sommes pas évidemment ! :cry:

On est plutôt dans les 0,1% ! :?

Voilà qui donne la mesure.

Un jour, Claire Villiers (co-fondatrice d'AC ! Agir ensemble contre le chômage) nous a raconté l'anecdote suivante :

Elle distribuait des tracs AC ! à la sortie d'une usine qui allait prochainement fermer ses portes. Et les ouvrières lui ont renvoyé son tract à la figure sous le prétexte : "Nous ne sommes pas des chômeuses ! Nous sommes des licenciées !".

Pour bcp, le chômage est donc vécu comme une déchéance, "une maladie honteuse" (dirait Fred Foucault, co-fondateur d'Actuchomage).

Dernièrement (mardi soir) était diffusé sur TF1 un TRÈS BON REPORTAGE (une fois n'est pas coutume) sur la fermeture d'une usine Hymer (fabrication de caravanes) en Alsace, et la lutte de ses 190 salariés pour préserver leur emploi ou, au mieux, obtenir une indemnisation décente.

Eh bien, là encore, certains témoignages d'ouvriers (prochainement licenciés) traduisaient bien cette crainte de la déchéance : "Je ne veux pas être assisté", "Je ferai n’importe quoi pour ramener une fiche de paie en fin de mois, même ramasser les poubelles…"

Voilà. Pour bcp, mieux vaut ramasser les poubelles que d’être chômeur. Ceci démontre bien ce puissant sentiment de déchéance qu’on ressent quand on est au chômage ou qu’on risque de s’y retrouver.

Ceux qui ont réussi à le canaliser (et à le dépasser) sont rares…

Sans parler des autres ressentis : culpabilisation, marginalisation, échec, détresse…

Bref, que de bons moments à passer.

Re: Etude sur le chômage (encore une ...)

Publié : 08 avr. 2010
par LILAS91
Yves,

La "déchéance" pour moi, serait d'accepter de poursuivre ces "missions" bidons chez les sous-traités ex-ANPE, POLE EMPLOI.

J'ai rencontré des gens dans leur détresse, tandis que moi j'avais la mienne : je travaillais très peu, très rarement. J'avais même été jusqu'à prendre une formation complémentaire pour rédiger un mémoire de recherche :

"Incidences des traumatismes sur le psychisme et leurs répercussions sur le somatique"
à propos de quelques cas d'exclusion en réinsertion professionnelle.

Afin de mieux comprendre ces personnes, de mieux me situer avec eux, parmi eux....

Cela m'a radicalement changé sur ma vision du chômage, de ses conséquences sur "nous-mêmes" et "les rapports que nous avons avec les autres (dominés, dominants)....

La déchéance a une autre connotation :

l'ECHEC n'est pas la mienne. LES POLITIQUES ont fait des choix, ils ont accompagnés les chefs d'entreprises de ce pays pour faire ce que nous sommes aujourd'hui, à dimension interplanétaire.

Résultat : c'est nous qui subissons la destruction. Mais jamais, non jamais il faut se retourner contre soi ces échecs que nous n'avons pas à assumer pour les autres.

La déchéance (que assimile pour des raisons bien fondées dans mes recherches à l'idéologie Hitlerienne), bien que différente sur certains points... mais tout à fait identique : le monde savait ce que subissait les pauvres gens, ils fermaient les yeux. Il y aura toujours des gens compréhensifs qui sauvront les autres, au prix du mépris des autres, et d'autres qui démoliront encore plus les autres. Il ne s'agit pas d'une contamination. Nous ne sommes pas contagieux (pour reprendre ce que j'ai lu sur ce site (rubrique ???).

Nous n'acceptons plus de fonctionner dans un monde destructeur. A votre avis, pourquoi dans les équipes de travail nous ne parvenons plus "à communiquer" entre nous ? Pourquoi à votre avis, le dernier petit arrivé doit se dépatouiller tout seul car les autres en ont ral de bol de former et de voir partir ? Pourquoi les gens deviennent indifférents ? (oui, ceux qui travaillent) Pourquoi ceux qui travaillent sont en très mauvaise santé mentale et souvent physique ? Pourquoi ceux qui ne travaillent pas ne le sont guère, ou si certains le sont, ils ont du faire le nécessaire pour se remettre d'aplomb ? (Surtout tout faire pour se maintenir "en à peu près bonne santé". La santé parfaite n'existe jamais).

Le SENIOR a des qualités que l'on préfère négliger. Effectivement, comme dit MAGUY (autre rubrique ?) on ne cherche plus le professionnalisme (changement dès le début 70), on cherche des gens interchangeables : des bras. D'ailleurs, Xavier BERTRAND ne se cache pas : aujourd'hui on fait ceci, demain autre chose. Seulement, "ce gros L.... " ne voudrait pas se voir exécuter ce qu'il préconise pour les autres.

ACCEPTER ce genre de situation mondiale n'est pas concevable.
En pleurer, cela soulage. Les larmes nettoient les yeux et permettent l'expression des émotions, surtout les plus tristes, il faut les évacuer. Nous vivons dans un monde qui marche sur la tête. Nous sommes, comme au temps d'HITLER, gouverner par des malades. J'entends souvent ces phrases par des médecins. C'est tout.
Si l'on devait interner certains "politiciens", je crains que nous n'ayons plus de place à l'asile psychiatrique. Et eux, encore en plus, auraient des traitements de faveur qui finiraient par bouffer tout le budget national.

Dans l'idéal, luttons. J'ai constaté (lors de mes missions) que les gens essayaient de lutter le plus longtemps possible. C'est une réalité. Lorsqu'ils sont seuls, il leur est difficile de poursuivre ce combat. L'UNITE fait la force.

Bon courage.

Mais, personnellement, je combats par "la culture". Je continue ce que j'ai fait depuis que je suis toute petite. Tous mes occupations se retrouvent et se poursuivent (cela permet une continuité dans la vie..... C'est indispensable... et je trouve de nouvelles occupations pour changer. J'alterne. Je tourne, attendant les beaux jours ! Il ne faut surtout pas laisser le vide s'installer dans vos vies.... des projets (modestes, simples, mais des projets réalisables, ou pouvant être remis à plus tard, pour être "effectué malgré tout").

Se résigner.... avons-nous d'autres choix. On peut aussi aller dans le sens et le courant qui nous entraîne mais penser à nous !