L'Emploi et le Chômage en Débats

Je me suis endormi sur la crise de 29 sur Arte (mais heureusement je crois que ce programme reste visible pendant 7 jours sur Arte+7) et j'ai donc du rater une partie de la dernière partie de "la mise à mort du travail".

Il était question de réorganiser la façon de produire plus sous prétexte de travailler mieux dans une entreprise. Au final, ce sont les employés qui souffrent physiquement dans leur corps et cela se termine toujours de la même façon: suppression d'emplois quand l'intensification du travail a été mise en place.

En voyant ce documentaire j'avais l'impression qu'on me décrivait l'organisation du troisième reich....

Je me suis aussi endormie avant la fin

Il était question de réorganiser la façon de produire plus sous prétexte de travailler mieux dans une entreprise

Le pervers du truc est que l'on fait participer les ouvriers à l'"optimisation" des postes de travail.

Le pervers du truc est que l'on fait participer les ouvriers à l'"optimisation" des postes de travail.

Cela rejoint ce qui était dénoncé dans un article sur le fait que les consommateurs sont utilisés pour supprimer des emplois en les faisant travailler gratuitement (caisses automatiques, serveurs vocaux...)

Après cela, il y en a encore qui se demandent pourquoi bientôt ils ne pourront plus se soigner et avoir une retraite (décente)

(Les machines ne participent pas au financement de ceci que je sache ou alors de façon ridicule)

Tristesir a écrit :En voyant ce documentaire j'avais l'impression qu'on me décrivait l'organisation du troisième reich....

Effectivement, la réunion de commerciaux de chez Fenwick qui débute le doc est représentative de ce que je ne peux plus supporter en entreprise (ça me rappelle des souvenirs !) : le petit film avec Aimé Jacquet et les comparaisons avec le football, l'esprit de compète, "Etre bon, ça ne suffit pas : c'est le dépassement qui fait l'excellence" et toutes ces saloperies sur la loi du plus fort qui sont proférées par les managers ou les "coachs", c'est aussi ridicule qu'insupportable !!!
Le virilisme et la connerie à l'œuvre !
On se croirait dans une secte.
Et dire qu'il y en a qui foncent tête baissée...........

"Réconcilier l'homme avec l'entreprise" ? Mon cul

Et dire qu'il y en a qui foncent tête baissée

Oui Sophie, c'est la raison pour laquelle nous ne pourrons jamais rebosser de façon normale. Si on me sort ce langage guerrier ou sectaire, dans le meilleur cas je me marre, dans le pire je leur dis ma façon de penser et ce ne sera pas des compliments.

Je ne risque pas de me dépasser, je mesure mes efforts proportionnellement au salaire.

Mais les commerciaux en général me filent toujours un peu la gerbe, je n'aurais jamais pu faire ce métier...

Je me demande comment les gens qui sont payés pour "optimiser" le travail des autres, c'est à dire en fait l'intensifier avec toutes les conséquences sur la santé de ses derniers arrivent à se regarder dans la glace le matin avant d'aller "réorganiser" le travail des autres.

Quand je pense à l'organisation de la société, je pense au film Matrix, dans lequel on apprend que n'importe quel être humain peut devenir un collabo du système éventuellement à l'insu de son plein gré...

Dans pas mal de boites, il y avait des "boites à idées" où les employés donnaient la façon de faire le boulot plus vite ou mieux, avec prime à la clé.

Résultat : ils poussaient sans même s'en rendre compte, des collègues et/ou eux-mêmes vers la porte et ce, de leur plein gré.

Je me souviens avoir lu un témoignage de stagiaire en logistique. Dans son rapport final, il était tout fier, après analyse des postes de travail, de faire économiser un emploi à la boite. Proposition retenue, mais lui ne fut pas embauché et le pauvre môme s'est rendu compte, trop tard, de ce qu'il avait fait à l'un de ses collègues...

Dans les grandes filatures de nord, il y a un siècle, les blouses blanches débarquaient de temps en temps dans les ateliers pour les cadences. Evidemment, ils prenaient la meilleure ouvrière, la pauvre fille se sentant tout fière d'être le point de mire de ces messieurs y allait de bon coeur. Après chronométrage, ils en déduisaient que si elle y arrivait, ce serait la cadence imposée, alors qu'il n'y a rien de comparable entre un quart d'heure et une journée de 8 ou 10 heures pour des femmes de tous âges, parfois enceintes...

tristesir a écrit :
En voyant ce documentaire j'avais l'impression qu'on me décrivait l'organisation du troisième reich....

Le rapprochement n'est pas si anodin quand on voit les rapports qu'entretenait Henry Ford (inventeur du "Fordisme" qui donnera naissance au "Taylorisme" et au "Toyotisme" et aux accidents musculo-squeletiques) avec Hitler. Celui ci avait d'ailleurs dans son bureau un grand tableau représentant l'américain.
Quand on connaît les talents d'industriels des deux hommes, on peut aussi se poser quelques questions...

Un article du Diplo :
http://www.monde-diplomatique.fr/2007/04/LOWY/14602

Mermet avait consacré deux émissions sur le sujet aussi :
http://www.la-bas.org/article.php3?id_a ... dechercher

superuser a écrit : Effectivement, la réunion de commerciaux de chez Fenwick qui débute le doc est représentative de ce que je ne peux plus supporter en entreprise (ça me rappelle des souvenirs !) : le petit film avec Aimé Jacquet et les comparaisons avec le football, l'esprit de compète, "Etre bon, ça ne suffit pas : c'est le dépassement qui fait l'excellence" et toutes ces saloperies sur la loi du plus fort qui sont proférées par les managers ou les "coachs", c'est aussi ridicule qu'insupportable !!!
Le virilisme et la connerie à l'œuvre !
On se croirait dans une secte.
Et dire qu'il y en a qui foncent tête baissée...........

"Réconcilier l'homme avec l'entreprise" ? Mon cul

"L'esprit de compète", "l'excellence", "le dépassement de soi", la notion de "battant", ce sont des expressions que l'on retrouve dans bon nombre (toutes ?) d'annonces d'emploi pour commerciaux notamment.

"-Vous avez le sens des responsabilités, bla bla bla ..."

Heureusement mon con, c'est ce qui nous différencie du poisson rouge !

Le rapprochement n'est pas si anodin quand on voit les rapports qu'entretenait Henry Ford (inventeur du "Fordisme" qui donnera naissance au "Taylorisme" et au "Toyotisme" et aux accidents musculo-squeletiques) avec Hitler.

Je me souviens maintenant que le sujet a été évoqué il n'y a pas très longtemps. Ford avait écrit un livre (en fait plusieurs), avec des relents antisémites, qui était parait-il un des livres de chevet d'Hitler.

Je ne résiste pas à faire un copier-coller d'une partie de l'article de Wikipedia qui lui est consacré:

À peu près à la même époque, Henry Ford est aussi le plus célèbre des bailleurs de fonds étrangers d'Adolf Hitler, et il a été récompensé dans les années 1930 pour ce soutien durable avec la plus haute décoration nazie pour les étrangers[67].

Cette faveur accordée par les nazis engendre une importante controverse aux États-Unis et finit par un échange de notes diplomatiques entre le gouvernement allemand et le Département d'État. Ford s'exprime à propos de cette polémique en clamant que « [son] acceptation d'une médaille du peuple allemand ne [le fait] pas, comme certains semblent le penser, entraîner aucune sympathie de [sa] part avec le nazisme ». Alors que Ford clame publiquement qu'il n'aime pas les gouvernements militaristes, il tire profit de la Seconde Guerre mondiale, en alimentant l'industrie de guerre des deux camps : il produit, via ses filiales allemandes, des véhicules pour la Wehrmacht, mais aussi pour l'armée américaine[67].

Henry Ford participe à l'effort de guerre allemand avec Opel, filiale de General Motors. Des succursales de Ford implantées en Allemagne demandent réparation pour les bombardements subis. Un million de dollars est réclamé aux Américains pour les dégâts provoqués dans l'usine de Cologne. Ford demande aussi des réparations au gouvernement français. 38 millions de Francs sont versés après le bombardement de son usine de Poissy[

http://fr.wikipedia.org/wiki/Henry_Ford

Il parait qu'il existe un capitalisme à visage humain, il doit avoir le visage d'Henry Ford

Cette nuit, vers 4 heures, repassait la 2ème partie de l'émission "la mise à mort du travail" que j'avais un peu ratée la première fois pour cause de dodo et que j'ai pu revoir cette nuit grâce à une insomnie (pur hasard d'ailleurs !)

"L'esprit de compète", "l'excellence", "le dépassement de soi", la notion de "battant", ce sont des expressions que l'on retrouve dans bon nombre (toutes ?) d'annonces d'emploi pour commerciaux notamment

Exact, seulement les conseillers ne doivent pas trop connaitre les métiers. En face du commercial, il y a un acheteur. C'est un vrai métier qui exige souvent, selon le domaine d'activités, de bonnes connaissances techniques. Ce n'est pas avec de la flatterie, de la flagornerie, en promettant des vacances sous les cocotiers qu'on va forcément réussir à vendre son produit.

Ces conseillers semblent le croire dans le bout de film, on considère l'acheteur comme le consommateur lambda et un peu gogo qui va se laisser attraper par un emballage brillant et un bon de réduction.

J'avais aussi raté la réponse de Frédéric Lordon à la question de ce que lui inspiraient les méthodes faisant participer le salarié à l'amélioration de ses conditions de travail, qui en fait signifie amélioration du rendement. L'expression qui lui venait à l'esprit était, je cite "un foutage de gueule". Il est lumineux ce Gordon, voila que je comprends un économiste

Mais les commerciaux en général me filent toujours un peu la gerbe, je n'aurais jamais pu faire ce métier...

Désolé Maguy mais j'ai été commercial jusqu'en 1994 l'année où je me suis fait virer (je ne t'en veux pas

). Pourquoi ? Parce que l'année précédente des fous furieux (une holding suédoise) avaient racheté l'entreprise où je bossais. Les nouveaux dirigeants après avoir viré le directeur commercial en place avaient accueilli la force de vente, comme ils disaient, au château du Hailland à Bordeaux (nous étions sponsor des girondins). La réunion débuta par un sanglant : "Messieurs, nous allons cannibaliser la concurrence" accompagné d'une invite bras grands ouverts. Ça fout les j'tons. La suite fut du même tonneau et se termina par : "vous devez travailler à 200 % de vos moyens." sous entendu comme les fouteballeurs. Moi, j'ai dit tout bêtement que lorsque j'étais à 100 %, j'avais atteint mes limites et j'ai eu le toupet de demander comment on faisait pour aller au delà. Je ne raconte pas la suite, mais un peu moins d'un an après leurs prises de fonctions j'étais viré.

À propos du cannibalisme, j'ai des preuves, car le directeur commercial nouveau avait réitéré à deux reprises ses propos dans une note de service de dix lignes .

Tristesir a écrit :Il parait qu'il existe un capitalisme à visage humain, il doit avoir le visage d'Henry Ford

Henry Ford, qui a dit :

C'est une chance que le peuple ne comprenne pas notre système bancaire et monétaire parce que, si tel était le cas, je crois qu'il y aurait une révolution avant demain matin.

Ne m'en veux pas non plus nanard mais les commerciaux sont mon antithèse et je parlais surtout des derniers arrivés, après ton temps

"vous devez travailler à 200 % de vos moyens." sous entendu comme les fouteballeurs

Un psy dans l'émission évoquait justement cette comparaison... sauf que le flouze-balleur est d'abord un athlete surentrainé dont c'est le métier et qu'il est suivi par une armada de médecins, nutritionnistes, masseurs, etc. et même "pharmaciens".

"Cannibaliser" ou "bouffer" ou "tuer", c'est un langage de militaire, et ça fait des morts une guerre et pas seulement dans les rangs de l'ennemi.

Méchants ou pas, cannibales ou pas, ils creusent leurs propres tombes, un jour ce sera leur tout.

Il y a moyen facile et rapide de visionner l'intégralité de l'émission ici :

En quinze volets :
http://www.youtube.com/watch?v=2L3UBwZC8Dk

Je l'ai vue hier soir, c'est édifiant ...
La success-story de Carglass vue du haut de la tour, est un véritable poème !

Jean-Robert Viallet a reçu le prix Albert Londres 2010 de l’audiovisuel :

http://television.telerama.fr/televisio ... ,55459.php

On peut y revoir en intégralité et jusqu'à mercredi 20h le troisième volet de la série, La dépossession,
qui portait plus particulièrement sur l'entreprise Fenwick.

"En cas de crise, le gros maigrit et le maigre meurt...", y dit-on aux managers.

"Le mépris dans lequel est tenu le travail ne date pas d'aujourd'hui. [...] Mais aujourd'hui, on est dans le suprême mépris. Cet écart et cette manipulation qui est faite en faveur du patrimoine des revenus spéculatifs contre le travail, dont on est prêt à détruire toutes les caractéristiques nécessaires à l'exercice de l'intelligence et de l'accomplissement de soi, fait que nous sommes dans une évolution qui ressemble beaucoup à quelque chose qui a affaire avec la décadence d'une civilisation", conclut Christophe Dejours.

L'Emploi et le Chômage en Débats

26 et 28 octobre France 3 " La mise à mort du travail"

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Comment on bourre le mou aux salariés

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