@Katwoman : bravo pour votre motivation ! Surtout que ce sont d'ordinaire les débuts de ce type d'affaire qui sont stressants (après, c'est bien plus calme,
dès qu'un avocat prend le relai). En me creusant les méninges, je ne vois pour le moment qu'une seule solution qui peut fonctionner rapidement :
1. Activez au plus vite votre protection juridique (MatMut) - Ils sont biens, mais parfois lents, donc insistez sur l'urgence : vous êtes laissée sans ressource en plein hiver.
2a. Une fois un avocat mis à votre disposition, c'est lui qui écrira le
recours amiable que vous pensiez écrire vous-même (
sauf si cela ne peux être fait sous deux mois,
le délai débutant a priori à la date de la décision du Conseil Départemental (ou CAF ?) de vous demander les relevés complets avec les dépenses).
Le recours amiable contiendra idéalement aussi que vous êtes soutenue par les milieux associatifs (
Actuchomage), et que vous échangez sur le sujet avec
les services du Défenseur des Droits. Egalement, comme vous le savez déjà, il faut indiquer que certaines mentions sur vos relevés peuvent permettre d'identifier
des informations très privées, n'ayant pas à être divulguées à quiconque.
2b. Et continuez SVP bien sûr vos démarches auprès du Défenseur des Droits en parallèle.
pensez-vous que je doive quand même demander mon dossier?
Bien entendu, ils vous agressent de manière décomplexée, ripostez par tous les moyens légaux à votre disposition,
ils apprendront à vous respecter (et/ou vous craindre) - ça fait cliché, mais c'est vrai : je parle en connaissance de cause, l'ayant fait pour moi.
Cognez (légalement) jusqu'à ce que le ton change (quand ce genre de musique reviendra à vos oreilles : "oui mais madame entretient à dessein cette polémique ancienne").
Sauf si vous bénéficiez d'aides discrétionnaires de la part de votre Conseil Départemental : argent pour l'alimentaire, etc.
Là, des représailles discrètes pourraient survenir. Donc attention tout de même : voyez ce qu'il y a de mieux pour vous. Au risque de me répéter : Pôle Emploi, CAF, Conseils
Départementaux, ce n'est pas Emmaus, franchement : le contrôle intensif, tout comme les suspensions/radiations, font partie du tout aujourd'hui.
Donc, aussi (à vous de voir) :
- Demande de droit d'accès puis plainte éventuelle après un mois à la CNIL si refus de communication du dossier (et mise à jour de la plainte à la CNIL si le dossier
ne vous apparaît pas complet). Dans mon cas, le contenu des différents dossiers personnels s'est avéré très utile.
- Contacter une association locale de défense des précaires et un syndicat (CGT, idéalement, mais à vous de voir selon vos opinions politiques, je ne sais pas comment
cela se passe avec la CFDT). Puis possiblement un média local qui médiatisera anonymement votre affaire.
Tout cela, ça va vite les calmer, dans votre Conseil Départemental et/ou votre CAF.
Quelle est la date approximative de la demande de relevés de votre Conseil Départemental SVP ? Et celle où ils ont refusé votre demande de ne pas fournir les dépenses ?
Car théoriquement en droit administratif vous n'avez que deux mois pour contester la décision par un "recours amiable" envoyé en recommandé avec accusé de réception
(demandez y aussi 1500 euros de dommages et intérêts au titre du préjudice moral, c'est un point de procédure).
Mais bon, ce n'est pas certain, les histoires de vie privée, ce n'est peut-être pas pour un Tribunal Administratif (plutôt du civil). Mais la suspension, si.
En droit administratif, il faut toujours aller vite.
Contactez en urgence la MatMut Protection Judiciaire, c'est ce qu'il y a de mieux à faire, comme je l'ai dit (la franchise est aux alentours de 700 euros, mais en deux mois de RSA,
cela est dépassé, donc votre cas sera accepté) :
un avocat est indispensable dans votre histoire, la MatMut en mettra un à votre disposition, ou vous laissera le choisir.
Envoyez-leur les preuves de votre affaire et une copie de ce fil de forum, ils sauront se débrouiller avec.
Vous avez de la chance d'être sociétaire chez eux... l'immense majorité des allocataires du RSA ne bénéficie d'aucune protection juridique, ils sont donc très vulnérables,
notamment du fait des délais très courts en droit administratif.
vous n'êtes pas très optimiste quant au fait de réussir à faire respecter un droit fondamental par une administration...

Il vous faudra être motivée, ce que beaucoup d'allocataires du RSA ne sont pas.
De plus, la partie adverse pourra facilement argumenter : par exemple, qu'ils cherchent à savoir si vous avez entrepris une formation (ce qui est interdit au RSA
et aboutit généralement à un gros indu pour l'allocataire attrapé), suite à "des informations en ce sens".
la CAF et le Conseil Départemental sont à ce point là des machines à broyer les individus réfractaires?? et se pensant au-dessus des lois?..
Si vous lisiez les forums d'
Actuchomage et les articles d'
@Yves, vous sauriez que la vie des allocataires du RSA peut facilement
tourner au cauchemar : suspensions arbitraires, convocations bidons incessantes, indus énormes et imaginaires, ponctions illégales dans l'allocation, violation
du secret médical, tentatives de psychiatrisation bien trop fréquentes, etc. (la liste est longue). Comme le disait l'ancien président d'AC!Chômage près de chez moi,
à propos du RSA : "c'est une machine qui broie, c'est une machine qui détruit". Et il en a vu bien plus que moi, des dossiers. Et les Côtes d'Armor ne sont pas le pire département
en la matière. Par contre, chaque département faisant généralement ce qu'il veut, il n'est pas possible de dresser facilement une carte de France des problèmes et dangers liés au RSA.
Et voyez-vous, un Tribunal Administratif n'a pas le pouvoir d'envoyer quiconque en prison, ni même d'octroyer de gros dommages et intérêts (généralement),
donc un certain esprit d'impunité peut exister dans certains départements.
j'avais contacté la maison de la justice et du droit de mon département, et c'est là qu'ils m'avaient orientée vers le Défenseur des droits...
Quelle boulette de leur part, a priori : c'est avant tout un avocat mis à disposition par votre protection judiciaire qu'il vous faut, et vite.
Par contre, les démarches auprès du Défenseur des Droits peuvent tout à fait être menées en parallèle, c'est effectivement pertinent.
Tout ceci dit, je ne suis pas un expert en droit, donc je peux me tromper !