Ah si on commence à parler du chômage et des licenciements programmés… on en a pour un moment.
Mais on peut aussi parler de l'émigration française.
Voilà un sujet très intéressant.
Au fil de l'histoire, les Français n'ont pas beaucoup émigré contrairement aux Irlandais, aux Italiens, aux Chinois… alors que nous avions un immense empire, qu'on était présents sur tous les continents. Tout simplement parce que, globalement, les Français trouvaient quoi faire en France et quoi manger. Ils s'y sentaient bien. Sinon ils seraient partis massivement comme les autres.
C'est complètement différent depuis une trentaine d'années. Les jeunes Français partent en nombre s'installer à l'étranger, comme ils ne l'ont jamais fait auparavant.
On voit apparaître de vraies communautés françaises en Californie, au Canada (pas seulement au Québec), à Londres (ils seraient près de 400.000), dans nombre de pays d'Asie, en Amérique latine, Australie, dans les pays de l'Est aussi, beaucoup en ce moment… De vraies communautés avec leurs commerces, leurs quartiers, leurs clubs… Phénomène complètement nouveau.
Mais attention, ces Français ne sont pas des immigrés clandestins, mal formés, sans le sou… comme la plupart de ceux qu'on accueille par dizaines de milliers chaque année (200.000 selon les stats officielles - 300.000 avec les clandestins). Non, les Français qui foutent le camp sont ingénieurs, informaticiens, entrepreneurs, chercheurs… tous formés dans les meilleures écoles du pays. Ils/elles partent avec conjoints, enfants, et économies… qu'ils investissent ailleurs.
Le fils d'un pote parti s'installer en Thaïlande m'a dit en rigolant : "Tant qu'à vivre au contact d'étrangers, autant que ça soit à l'étranger". Ça concerne même des gens de ma génération, des seniors. J'ai un vieux copain qui vit à Montréal, un autre en Allemagne, une amie à Rio, une relation s'apprête à rejoindre sa compagne en Hongrie… La plupart me disent qu'ils n'aiment plus l'ambiance du pays, qu'ils ne supportent pas les tensions qui le secouent… Moi, franchement, j'aurais un boulot qui me permettrait de foutre le camp, je le ferais sans attendre.