J'aime beaucoup l'épilogue :
Ce qui permet, le dimanche, à la grand-messe, De reconnaître ses pauvres à soi
Les "bonnes âmes" ont besoin de s'investir dans de "bonnes causes à soi" reconnaissables, tout en restant à une distance raisonnable des secourus. Quand même !
Ainsi, la plupart des personnes qui soutiennent et aident les migrants seraient bien en peine si elles devaient en accueillir chez elles. Celles qui ont tenté l'expérience en ont parfois été pour leurs frais. J'en connais… qui revenues d'un week-end à la campagne ont retrouvé leur appartement dévalisé. Non, les "bonnes âmes" militent pour que la communauté les prenne en charge, aux frais de tout le monde, y compris de ceux qui préféreraient que tous ces migrants restent chez eux.
Il est essentiel de rappeler que ces gens sont à 85-90% des immigrés clandestins. Dans leurs rangs, très peu de réfugiés politiques ou de victimes de guerre. Tout ça était du baratin que tout le monde s'accorde à reconnaître aujourd'hui. Mais une fois que le "faux réfugié" entre en France, il est quasiment impossible à renvoyer chez lui. Donc qu'il obtienne ou pas son statut, il restera… avant de faire venir femme et enfants par regroupement familial. Là se situe la grande escroquerie… doublée d'une aussi grande interrogation.
Des personnes installées depuis longtemps ici doivent patienter des années et des années pour obtenir un logement social (si elles l'obtiennent) quand d'autres arrivées depuis peu trouvent finalement sans grande difficulté un toit, des papiers, une formation, voire un job. On peut se poser des questions…
Je n'aurais pas la malhonnêteté d'affirmer que ça se passe toujours comme ça, néanmoins je constate que les logements sociaux de mon quartier sont pour beaucoup occupés par des personnes dont on sent bien qu'elles sont arrivées récemment. Quand je vais à la laverie, une femme sur deux ne parle quasiment pas un mot de français. L'autre le baragouine.
Par contre les SDF du quartier, ceux avec lesquels je peux discuter (en français) de la réalité - qu'ils soient arabes, noirs, blancs - eux ça fait trois, quatre, cinq ans qu'ils sont à la rue. Et il y a visiblement des tensions avec ceux arrivés plus récemment. Pour preuve : une photo que j'ai prise il y a deux ans me semble-t-il. On lit sur une tente Quechua : "Je ne suis pas migrant, donc pas de logement !".
http://www.actuchomage.org/201512062703 ... juste.html
Ceci démontre bien que la concurrence entre pauvres est voulue et organisée. Sauf que ce sont souvent les derniers arrivés qui sont les mieux lotis, les mieux conseillés, les mieux soutenus. Tout simplement parce que dans les "bonnes causes", il y a aussi des effets de mode. Il y a quelques années, il fallait planter des arbres dans le Sahel, parrainer des enfants (je ne conteste pas l'utilité de ces actions)… Aujourd'hui, il faut aider les pôôôvres migrants en souffrance. C'est à la mode. C'est une façon de lutter contre le fascisme rampant en Europe.
Le vieux SDF du coin de la rue, lui, il peut crever de froid, on s'en tape un peu, il n'est pas à la mode. Comme n'est pas à la mode la détresse de milliers de personnes âgées esseulées au fin fond des provinces ou d'agriculteurs sur-endettés… qui se suicident à tire-larigot. On ne parle pas beaucoup de ceux-là, on ne les entend pas, on ne les voit pas, alors qu'on parle du sort des migrants 10 fois par jour. Ils ne sont pas exotiques, ils sont trop français.
Comme si s'intéresser au sort des Français, c'est xénophobe, c'est raciste.
Très sincèrement, je suis persuadé qui si on s'appellait ActuMigrants, on décrocherait plus facilement des subventions.
Je ne plaisante pas !
Il m'est arrivé de participer à des réunions d'associations subventionnées par la Région Île-de-France quand elle était aux mains des socialistes (ma camarade Pili en est témoin) où nous étions
la seule structure à militer en faveur des personnes installées ici depuis un moment. La plupart des autres s'investissaient pour l'accueil, pour l'alphabétisation, la mémoire des migrations, pour la désobéissance civique (quand il faut s'organiser contre une expulsion du territoire)… C'était invraisemblable ! Et 30.000 € par-ci et 50.000 € par-là… J'hallucinais !
Dernièrement, je participais à une réunion comparable à la Mairie de Paris, c'était la même tambouille. 90% des associations présentes militaient contre les discriminations faites aux migrants, aux Roms, pour leur accueil, pour leur hébergement d'urgence… Toutes ces associations reçoivent des subventions, disposent de permanents, de locaux… Nous : Pas de local, pas de permanent, et une fois tous les trois ans une subvention de 3.000 € pour racheter du métériel. On ne joue pas dans la même cour, ça c'est sûr !
TOUTES LES ASSOCIATIONS de défense des Droits des Chômeurs et Précaires (y compris celles qui sont plutôt favorables aux sans-papiers d'ailleurs) vivent dans la misère. Avec des fonds dérisoires. Que ce soient nos amis d'AC !, du MNCP, de l'APEIS, même de la CGT Chômeurs (qui survit grâce au soutien de la CGT, forcément ça aide).
Ça c'est la réalité : Les sujets qu'on défend ici et chez nos copains intéressent peu. Tout simplement parce que nous nous battons pour le maintien ou le renforcement de Droits pour les travailleurs, les précaires et les chômeurs.
En aidant les migrants, en facilitant leur arrivée, les autre se battent
pour une destruction de ces Droits.
C'est un discours qui fait mal à entendre (et à lire). Peu de gens peuvent le tenir. Mais moi JE PEUX le tenir. Je m'y investis depuis 2002, ça fait 16 ans. Je m'occupe d'Actuchomage depuis 2004. Je connais tous les intervenants, les structures, les associations, les financeurs, les gens qui ont de l'influence… J'ai été au chômage. Je suis au RSA… Je vois bien comment les choses évoluent depuis une vingtaine d'années.
Ça fait 40 ans que l'immigration est une arme de destruction massive entre les mains des possédants contre les revendications populaires, contre l'unité de ce que les communistes appelaient jadis les classes laborieuses. Je l'affirme : L'immigration est un agent de déstructuration et de division des classes populaires. Ni plus ni moins.
La preuve ? Lors des 30 Glorieuses (donc avant 1973/1974), l'immigration était marginale. Curieusement, elle s'est accélérée en France depuis les premières crises de l'après-guerre. En d'autres termes, plus il y a de chômage et de déclassement, plus on fait venir d'immigrés. C'est bizarre quand même, non ?
Rappelez-vous du discours de Georges Marchais en 1980 : "Il faut stopper l'immigration LÉGALE et clandestine !".
http://www.youtube.com/watch?v=LG2BA9SxClM
Il était raciste Marchais. Il était xénophobe ?
À chaque fois que les classes populaires ont été unies, elles étaient en situation de peser et elles ont gagné des droits. Plus le temps passe, plus les possédants sont organisés, et plus sont divisés ceux au bas de l'échelle. C'est ça que je combats. Pas les immigrés clandestins. Sauf que ces derniers, avec le soutien de nombreuses associations, participent à ces déstructuration et division.
Bien évidemment, le système accusera les "comme moi" d'être xénophobe, raciste ou je ne sais quoi, pour mieux détourner l'attention des véritables enjeux.
LE premier consiste à soumettre plus encore les "petits" pour préserver et accroître le pouvoir des "grands". C'est vieux comme le monde :
Diviser pour mieux régner !
Ce ne sont pas des questions de xénophobie, de racisme, d'anti-je-ne-sais-quoi. C'est une question de pognon, de pouvoir, de business, c'est tout !