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Re: Européennes 2009

Publié : 08 juin 2009
par romain23
1 + 1 = 2 ?
Pas en politique(quote)

Sauf que mathématiquement la droite n'est pas majoritaire dans ce pays!
Si on ajoute le PS en train de disparaitre à 16 % + les bobos écolos à 16 % = 32 %
plus l'extreme gauche à environ 15 % en regroupant les divers partis;
quand à ceux du modem dont une partie rejoindra les ecolos , et l'autre la droite,

La droite ayant fait 28 % sur une abstention à 60 % , rien ne veut dire qu'aux regionales, plus proches des français qui élisent des gens qu'ils connaissent sur le terrain et à proximité, la droite sera gagnante.

Reste à la gauche de ce pays , et à ces leaders d'arreter de se regarder le nombril!Et d'apprendre à se regrouper!

L'absention a juste voulu dire que les français se sentent loin ou opposé aux decisions qui sont prises à Bruxelles!
Et, puis, il n'y a eu aucun débat , des listes reçues 24 h avant avec des listes byzarres ( j'avais chez moi , une liste " Liste de Resistance Nationale)

L'abstention à été la meme dans les autres pays européeens ( une moyenne de 57 %)

Je crois que les regionales seront plus un test pour 2012 , que les europeennes qui concernaient moins la politique française!

Re: Européennes 2009

Publié : 08 juin 2009
par tristesir
Reste à la gauche de ce pays , et à ces leaders d'arreter de se regarder le nombril!Et d'apprendre à se regrouper!
Croire que tout se résume à un problème d'égo en politique est un mythe propagé par les média pour dépolitiser les gens.

Il faut s'interroger à quoi servirait et que ferait concrètement un front commun qui irait de l'extrême-gauche jusqu'au PS voire le modem s'il gagnait des élections nationales: le jeu des possédants sans aucun doute, à coup de compromis et surtout de compromissions.

Re: Européennes 2009

Publié : 08 juin 2009
par renaud21
Résultats officiels par zones : http://elections.interieur.gouv.fr/index.html

Une alliance FDG-NPA aurait peut-être dépassé le modem (en plus d'obtenir davantage d'élus). Et une alliance NPA-LO aurait donnée 1 élu "100 % pur anticapitaliste de la mort qui tue" par circonscription. Pour ceux qui auraient bien voulu, je vous invite à vous battre pour que cela se produise aux prochaines élections.

Pour les élections régionales (mars 2009), ça risque selon moi de pas être cool :
- La situation n'est pas la même qu'en 2004 : aujourd'hui la population est davantage conditionnée mentalement via les médias à voter ump. Donc contrairement à 2004, cette élection ne risque pas d'être, comme par le passé, un vote utile envers le ps pour exprimer son mécontentement du gouvernement.
- En 2004, les verts, au deuxième tour ... étaient alliés avec le ps ! est-ce que ce sera encore le cas en 2010 après le succès des verts aux européennes ? je l'espère.
- Que va faire le front de gauche ? en 2004, dans + de la moitié des régions, le pcf était allié au ps. Le pcf va peut-être vouloir sauver ses élus dans ces régions. Par contre à mon avis le parti de gauche refusera de l'allier avec le ps.
- le modem permettra peut-être de clarifier les choses : là où il sera allié au ps, le pcf ne les rejoindra pas.
- quand au npa, à tout les coups il ne sera hélas pas allié à lo. Il pourrait théoriquement s'allier avec le pcf, dans les régions où le pcf ne sera pas avec le ps. Mais j'en doute, car le npa cherche surtout à se développer coute que coute. De plus, s'il y avait une hypothétique alliance front de gauche-npa, celle-ci irait probablement au second tour (faire minimum 10 % au premier), risquant là à coup sûr de faire perdre le ps face à l'ump ! et encore une fois, ce ne serait pas la défaite du ps qui m'ennuierait, mais la victoire de l'ump !

Européennes 2009

Publié : 08 juin 2009
par naejjm
Cet entretien [Médiapart ]a été réalisé dimanche en fin de soirée, au QG du Front de gauche, alors que les résultats définitifs du scrutin n’étaient pas encore connus.


Jacques Généreux (Front de gauche) : «La gauche est en piteux état»




Chargé des questions économiques au sein du jeune Parti de gauche, Jacques Généreux, prof d'économie à Sciences-Po et tête de liste (défaite) du Front de gauche dans l'Ouest, revient sur le score de sa formation (5,99%, 4 eurodéputés), et le fiasco du PS – parti qu'il a quitté fin 2008.



Quelles leçons tirez-vous du scrutin :?:

Ces élections ont conforté notre grille de lecture concernant la situation de la gauche. Le principal parti de gauche s'est enlisé dans l'erreur qui a consisté à rester lié à la social-démocratie européenne. Sans tirer les leçons du référendum de 2005. Par ailleurs, l'électorat a également sanctionné les appels d'un certain nombre de leaders du PS en direction du MoDem. Tourner le dos à la gauche radicale, au profit de formations soi-disant plus «modernes», ne fonctionne pas. Pour autant, que les choses soient claires : voir le premier parti de gauche s'effondrer n'est pas une bonne nouvelle en soi. La gauche est en piteux état.



Et l'abstention :?:

Je vois dans la progression continue de l'abstention la montée des discours critiques sur l'Europe libérale. Dans l'Ouest, des producteurs de lait m'ont expliqué qu'ils n'allaient pas aux urnes, parce qu'ils voulaient sanctionner cette Europe qui dérégule. La tragédie dans tout cela, c'est que cette abstention finit par conforter l'Europe libérale... Il faut donc que nous soyons attentifs à créer une alternative. Car c'est l'absence d'alternative à l'Europe libérale qui explique l'abstention.



Le Front de gauche fait à peu près le même score que les communistes seuls en 2004... :arrow:

Notre score n'est pas mirobolant, mais il est significatif pour un mouvement lancé il y a trois mois. Cela nous dote d'une existence politique. D'ailleurs, la preuve est faite, par les urnes, que si le NPA avait accepté l'union, cela aurait signifié l'assurance d'avoir des eurodéputés anticapitalistes dans toutes les circonscriptions.



Regardez-vous également du côté d'Europe-Ecologie, qui est l'un des deux grands gagnants, avec l'UMP, du scrutin de dimanche :?:

En soi, ce regain d'électeurs pour l'écologie est une bonne nouvelle pour notre formation. Nous souhaitons une rupture avec le modèle productiviste inhérent au capitalisme. Mais nous mettons en garde contre la tentation, qui peut exister, de traiter la question écologique en oubliant celle de la transformation sociale. En faisant l'unité de ceux qui militent pour une transformation radicale de l'économie, et ceux qui veulent la rupture avec le productivisme, il y a les moyens de construire une majorité.



Une quarantaine d'économistes reconnus ont récemment apporté leur soutien au Front de gauche. Acceptant de mettre entre parenthèses leurs désaccords, par exemple sur la question du protectionnisme. Comment allez-vous vous y prendre pour faire durer cette alliance, au moins jusqu'aux régionales :?:

Ces économistes sont des électrons libres, qui s'engagent – ce n'est pas si fréquent en France. La plupart ne sont pas membres du Parti de gauche. Tous détiennent des ressources considérables pour «reconstruire» l'économie autour d'enjeux clés : quelle nouvelle forme pour l'entreprise privée, quid du contrôle public de la répartition des richesses, etc. Nous sommes en train de travailler sur les programmes, d'ici au premier congrès du Parti de gauche, qui aura lieu à l'automne. Nous voulons développer un projet de rupture crédible. On peut faire la révolution par les urnes. Sortir de la logique de capitalisme par une série de lois parlementaires. Sans mettre à bas la société. C'est ce travail que nous engageons.

* France
* Front de Gauche Jacques Généreux

Re: Européennes 2009

Publié : 08 juin 2009
par renaud21
Parlement européen : le jeu des alliances commence : http://tempsreel.nouvelobs.com/speciale ... mence.html

Carte des résultats en France et dans les autres pays de l'union européenne :
http://tempsreel.nouvelobs.com/speciale ... en_eu.html

Si vous avez des sites qui donnent d'autres infos intéressantes, ou plus pratiques à consulter, merci de les indiquer.

Concernant les professions de foi, il aurait été simple que le service (l'entreprise ?) qui s'en occupe rajoute dans chaque enveloppe 1 feuille supplémentaire listant les autres listes et expliquant qu'il faut imprimer soit-même le bulletin de vote des listes qui n'en avait pas fourni.
D'autre part ces enveloppes sont souvent incomplètes : je n'avais pas le bulletin de lo.

Est-ce que quelqu'un sait combien d'élus ont obtenu les partis équivalents au npa dans les autres pays, et qui n'étaient pas alliés au parti communiste du pays ? apparemment ils n'ont pas fait fort, donc ne peuvent constituer leur propre groupe, et se retrouvent comme en 2004 à demander à être rattachés au groupe gue (groupe de la gauche antilibérale, dont est membre le pcf).

Re: Européennes 2009

Publié : 08 juin 2009
par mabulle
dans ma région, de nombreux bureaux n'avaient soit disant pas reçu les bulletins npa... vraiment bizarre, quand la préfecture assure qu'ils on bien été transmis.

Re: Européennes 2009

Publié : 08 juin 2009
par diety
Mais les bulletins de l'UMP étaient bien là - rassure-moi. 8)

Re: Européennes 2009

Publié : 08 juin 2009
par tristesir
Un petit article critique sur la <<victoire>> au centre des écolobobos:
http://fr.news.yahoo.com/4/20090608/tts ... 02f96.html
dans ma région, de nombreux bureaux n'avaient soit disant pas reçu les bulletins npa... vraiment bizarre, quand la préfecture assure qu'ils on bien été transmis.
Il y a eu plusieurs de tels <<incidents>> notamment à Montreuil en région parisienne.

Européennes 2009

Publié : 09 juin 2009
par naejjm
Amérique Latine

La crise engendrée par les politiques néo-libérales continue de s'aggraver, à l'échelle planétaire, laissant chaque jour davantage de personnes sans travail ni revenus, sans logement ni protection sociale, condamnées à la précarité et à l'incertitude. La réponse des gouvernements libéraux et sociaux-libéraux à cette crise est simple : il faut encore plus de politiques néo-libérales ! Refusant toute politique alternative, c'est-à-dire toute véritable réponse à la crise, ces gouvernements continuent leur entreprise de liquidation systématique du secteur public, de démantèlement du droit du travail et de la protection sociale, et de marchandisation de tous les produits de l'activité sociale. Menée à l'échelle planétaire comme globalisation néo-libérale, cette entreprise trouve aujourd'hui un important foyer de résistance en Amérique Latine, où une série de gouvernements s'efforcent de construire des politiques alternatives, visant à mettre l'économie au service de l'ensemble de la société. Ce tournant à gauche de l'Amérique Latine, qui revêt des formes très variées mais qui implique dans tous les cas un certain renforcement du domaine public, suscite l'hostilité de l'Union européenne (UE) comme des États-Unis : aujourd'hui, l'essentiel de la politique des grandes puissances à l'égard de Amérique Latine vise à la neutralisation de ces politiques alternatives qui entravent la « libre circulation des capitaux ». Pour la mise en œuvre de ces politiques néo-libérales, l'UE comme les États-Unis se servent d'un instrument privilégié : les « Traités de libre échange » (TLC, en espagnol).

Les TLC visent à établir la libéralisation généralisée des services (dans le même esprit que la directive Bolkestein de 2005), les privatisations (y compris et surtout de l'eau et des ressources naturelles), la marchandisation de la vie (brevetabilité du vivant), l'appropriation privée de la connaissance (propriété intellectuelle détenue par les monopoles pharmaceutiques, refus des médicaments génériques), et l'imposition de tribunaux d'arbitrage garantissant les « droits » des entreprises multinationales au détriment des droits fondamentaux des sociétés. Ces normes ultra-libérales, que l'UE a prétendu imposer en 2008 à la Communauté Andine des Nations (Colombie, Équateur, Pérou et Bolivie) comme seul cadre possible de négociation, ont été rejetées par le gouvernement bolivien d'Evo Morales : les accords commerciaux avec l'UE, affirmait Morales, doivent respecter les droits sociaux établis par la nouvelle Constitution bolivienne, préserver le domaine public (notamment au niveau de l'éducation, la santé, l'eau, l'électricité et le gaz) et favoriser les petits producteurs.

Pour contourner l'obstacle de la Bolivie, l'Europe décide alors, avec la Colombie et le Pérou, de casser de fait la Communauté Andine des Nations (CAN), en ouvrant en février 2009 des négociations bilatérales avec ces deux pays ainsi qu'avec l'Équateur, qui a parié au départ sur la possibilité d'un accord avec l'Europe encadré par un projet économique alternatif. Aujourd'hui, au terme de la troisième ronde de négociations, l'Équateur vient cependant d'annoncer qu'il ne suivra plus le rythme des négociations imposé par l'Europe, la Colombie et le Pérou, choisissant un statut de simple « observateur » dans les tables de négociation relatives à l'accès aux marchés agricoles, la concurrence, les achats publics, la propriété intellectuelle et les services financiers. L'UE a donc choisi comme partenaires privilégiés la Colombie et le Pérou, les deux seuls pays sudaméricains qui n'ont pas assimilé les leçons de la décennie néolibérale des années 1980.

Les TLC et les droits de l'homme

Pratiqué au cours des années 1980, aussi bien par les militaires que par les gouvernements civils de transition à la « démocratie », ce modèle néolibéral, stimulé par les institutions financières internationales, a aggravé la pauvreté et les inégalités sociales partout dans le sous-continent, pour aboutir finalement, en Argentine en 2001, à l'effondrement de l'économie, le crash boursier, la dévaluation, la faillite de l'État et la paupérisation brutale de la plus grande partie de la population.

L'émergence de gouvernements de gauche ou progressistes en Amérique Latine, à partir de la fin de la décennie 1990, marque la prise de conscience de cet échec néolibéral ainsi que de la nécessité de construire des politiques alternatives. Dans cette perspective, le Vénézuéla décide de quitter la CAN en avril 2006, suite à la négociation par la Colombie et le Pérou de deux TLC avec les États-Unis, dirigés par Bush. Or, à ce jour, la Colombie d'Alvaro Uribe n'a pas encore réussi à obtenir la signature du TLC avec les États-Unis, en raison de l'opposition résolue d'un groupe de sénateurs démocrates, qui ont pris acte des graves atteintes aux droits de l'homme perpétrés sous le régime d'Uribe : des milliers d'assassinats et de disparitions de syndicalistes, d'Indiens et d'opposants politiques, implication du régime dans les activités des paramilitaires, impunité, corruption. L'UE, de son côté, ne semble pas partager les scrupules des démocrates étasuniens : « à la base, nous ne croyons pas que la question des droits de l'homme soit un problème pour les négociations, car elle ne fait pas partie des accords commerciaux », a pu déclarer M. Fernando Cardesa García, l'ambassadeur de l'UE à Bogotá (Semana Internacional, 2 février 2009). On assiste actuellement à un durcissement néolibéral de l'UE, déjà explicite dans le document Global Europe : une Europe compétitive dans un marché mondialisé, approuvé au printemps 2007 par les 27 membres de l'UE. Au niveau des négociations commerciales avec la Colombie d'Alvaro Uribe et le Pérou d'Alan Garcia (dont le parti est membre de « l'Internationale socialiste »), l'UE tente ainsi d'accroître ses exigences par delà même celles pratiquées par les États-Unis, notamment à propos des droits intellectuels et de la pénétration des marchés sudaméricains.

Malgré la très forte opposition sociale et politique, tant en Colombie qu'au Pérou, à la signature de TLC qui entraînent des conséquences néfastes pour l'économie de ces pays, l'UE s'apprête à entamer la quatrième ronde de négociations à Bogota, en juin 2009. En Europe, en revanche, la mobilisation citoyenne contre la signature de ces traités est encore très faible, et beaucoup de nos concitoyens ignorent même la réalité de ces politiques qui relèvent du néocolonialisme. À gauche, l'une de nos tâches prioritaires, au niveau de nos relations avec les peuples latino-américains, est sans doute d'exiger en Europe un débat public sur ces négociations qui sont menées dans le plus grand secret, et d'essayer de contribuer, par notre présence au Parlement européen, à la construction d'une autre politique à l'égard de l'Amérique Latine.

Alfredo Gomez-Muller

Re: Européennes 2009

Publié : 09 juin 2009
par renaud21
Le soir du dimanche 7, tf1 n'a pas fait de soirée électorale (juste un journal spécial), contrairement à tous les élections passées il me semble.
De plus, France 3 non non plus, du moins pas avant 23 h 10, seulement pour prendre le relais de france 2, qui elle s'arrêtait à cette heure là.
Une action de plus du pouvoir médiatico-umpiste visant à désintéresser le peuple des élections et des orientations ultra-libérales qui continueront pourtant bien d'être prises.

Européennes 2009

Publié : 09 juin 2009
par naejjm
Marie-Noëlle Lienemann



Après les élections européennes, il faut vite créer un « comité national pour un nouveau Front Populaire »



Communiqué de presse de Marie-Noëlle Lienemann et Paul Quilès. Le 7 juin 2009,

Les résultats de ces élections montrent que :

- l’écart entre gauche et droite demeure comparable à celui de 2004, mais la droite est plus unie, la gauche explosée et le PS affaibli ;

- les forces qui progressent à gauche sont celles qui ont organisé un certain rassemblement, diversifiant leur influence et qui ont essayé de proposer un projet de société;

- l’abstention a été forte chez les jeunes et dans les couches populaires, alors qu’ils s’étaient mobilisés lors du référendum constitutionnel (en faveur du Non) et qu’ils subissent aujourd’hui de plein fouet les effets désastreux de la crise.

Faute de présenter tout à la fois un projet alternatif et une perspective d’alternance effective, le PS et la gauche n’ont pas su convaincre une partie de leur électorat. En Europe, comme en France, le monde du travail, les couches populaires attendent une gauche forte, claire, unie capable de préparer une nouvelle société, des changements profonds, une vision d’avenir et de répondre à l’urgence sociale et environnementale.

Pour la gauche, les résultats de ce scrutin sanctionnent donc l’absence d’un projet alternatif et d’une perspective d’alternance. Ils prouvent qu’il est urgent d’engager une stratégie de rassemblement de la gauche pour imposer des décisions immédiates (pouvoir d’achat, emploi, interdiction des licenciements boursiers, abrogation du bouclier fiscal), mais aussi pour présenter un projet de société à nos concitoyens et une perspective de victoire en 2012.


C’est pourquoi nous demandons aux responsables des organisations de gauche et écologistes d’engager immédiatement la création d’un « Comité pour un nouveau Front populaire», avec le souci d’associer les partis et toutes les forces de gauche et de l’écologie (clubs, associations, mouvements syndicaux …).

- Ce comité préparera des « Etats généraux de la gauche », qui dégageront des thèmes fondateurs, en vue de la mise au point, avant mi 2010, d’une charte pour l’élection présidentielle, ambitieuse et novatrice.

- Sur la base de cette charte, seront élaborés le programme d’un candidat unique de la gauche à l’élection présidentielle, ainsi qu’un accord législatif assurant une représentation de la diversité des composantes de la gauche et de l’écologie.

- L’organisation de primaires, où les militants des organisations signataires de la Charte seraient consultés, permettra alors de désigner le candidat qui portera les couleurs de ce nouveau Front populaire.

Re: Européennes 2009

Publié : 09 juin 2009
par nanard
Après les élections européennes, il faut vite créer un « comité national pour un nouveau Front Populaire »

Communiqué de presse de Marie-Noëlle Lienemann et Paul Quilès. Le 7 juin 2009,.....
La réaction de MNL et PQ me fait penser à celle deux gamins pris en faute et qui se seraient ramassés une beigne dans la tronche. Et ils ne perdent pas de temps pour se lancer dans la pêche aux voix dans la perspective des présidentielles 2012. "Projet alternatif" Naaaan, j'y crois pas, seraient-ils devenu anticapitalistes ? Mais attention, faut pas pousser mémé dans les orties parce que cela passe par "une perspective d’alternance". Ouf ! On se sent tout d'un coup rassuré. Pas de vague donc autour d'un "comité national pour un nouveau Front Populaire" dont la maîtrise serait assuré par DSK, Laurent Fabius, Martine Aubry, Lionel Jospin, Ségolène Royale, François Hollande, Manuel Valls, Arnaud Montebourg...(je m'excuse pour ceux que je n'ai pas cité). Ah oui quand même, j'oubliais, l' inénarrable Claude Allègre, répudié par NS et puis on assisterai enfin au grand retour de Bernard Kouchner assisté dans les médias par Christine, ainsi que Besson et autre Bockel, tous repentis.

Je ne dit pas de conneries, la preuve :
Ils (les résultats) prouvent qu’il est urgent d’engager une stratégie de rassemblement de la gauche pour imposer des décisions immédiates (pouvoir d’achat, emploi, interdiction des licenciements boursiers, abrogation du bouclier fiscal), mais aussi pour présenter un projet de société à nos concitoyens et une perspective de victoire en 2012.
Ça serait pas trop de leur demander d'y inclure l'abrogation de la réforme des retraites, la suppression des franchises médicales et des déremboursements de médicaments, de revenir sur le démantèlement du Code du Travail, j'en passe et des meilleures

Le cocu vous salue bien. Il n'en veut pas à ceux qui lui ont fait du mal, mais il en a la liste.

Re: Européennes 2009

Publié : 09 juin 2009
par tristesir
Les gens commencent à comprendre que voter pour le PS c'est voter pour la droite. Dorénavant, certains qui votaient PS votent directement pour le parti de Mr Sarkozy.

Le front populaire qu'ils ont en vue est surement une alliance UMP/PS/MODEM/Verts avec éventuellement le PCF.

- Ce comité préparera des « Etats généraux de la gauche », qui dégageront des thèmes fondateurs, en vue de la mise au point, avant mi 2010, d’une charte pour l’élection présidentielle, ambitieuse et novatrice.
Novatrice comment? Avec un bouclier fiscal à 55%? :lol:

Ces gens-là n'ont pas l'intention de s'attaquer radicalement à la répartition des richesses et mettre hors d'état de nuire le capital.

Européennes 2009

Publié : 09 juin 2009
par naejjm
Lettre à ces socialistes qui nous désespèrent Par
:arrow: Edwy Plenel

Peut-être est-il trop tard, et cette lettre inutile. Je vous ai écoutés depuis dimanche soir : les mêmes mots désolés, les mêmes phrases d'attrition, le même lamento qu'aux soirs de vos échecs de 2002 et de 2007 – ces élections présidentielles supposées imperdables. Mots vides, phrases creuses, refrains artificiels auxquels, depuis le temps, nous ne pouvons plus croire. Car sans doute les retrouverait-on, identiques, aux soirs de vos cinglants revers législatifs de 1986 et de 1993. C'est une vieille manie : les soirées de défaites électorales, vous vous souvenez soudain de vos électeurs. Quand vous les perdez...



Puis vous revenez à vos affaires, sans rien changer de vos habitudes – manœuvres d'appareil, divisions intestines, rivalités personnelles. Avec la conviction tranquille qu'un retour de balancier vous assurera, de nouveau, places, postes, réseaux. Comme si vous étiez définitivement la seule alternance possible à la droite et naturellement les propriétaires des suffrages qui vont avec. Comme si vous n'aviez pas à les reconquérir. Comme s'ils vous revenaient de droit, telles des brebis égarées trouvant forcément le chemin du bercail.



Procès d'intention, direz-vous. Non, simple constat logique : si vous pensiez vraiment le contraire, vous auriez agi autrement depuis 2007, voire depuis 2002. Vous vous seriez ressaisis, vous n'auriez pas privilégié vos détestations plutôt que vos solidarités, vous ne vous seriez pas écharpés comme des chiffonniers, vous n'auriez pas truqué vos propres votes de congrès, vous n'auriez pas offert ce spectacle lamentable à Reims, vous ne vous seriez pas repliés sur vous-mêmes en ces temps d'urgence sociale et démocratique, bref vous auriez pensé à parler à celles et ceux sans lesquels vous n'êtes politiquement rien, plus rien : vos concitoyens, vos électeurs.



Quel droit ai-je à vous apostropher ainsi ? Justement, celui d'être, comme des millions d'autres Français, l'un de vos électeurs, fidèle et constant. J'ai beau parfois la juger avec sévérité, puisque confronté dans mon travail de journaliste à ses incohérences ou à ses impostures, la gauche reste ma famille, de cœur et d'esprit.



La gauche ? Sans l'idéaliser, je veux dire par là cette conviction élémentaire que, derrière tout désordre, il y a une injustice, quand conservateurs et réactionnaires choisiront l'injustice plutôt que le désordre. Or, depuis votre congrès d'Epinay en 1971, depuis la dynamique unitaire qui a suivi, depuis qu'ainsi, vous avez définitivement ravi au Parti communiste la première place, vouloir que la gauche gouverne le pays oblige à voter pour vous, par-delà la diversité des gauches françaises.



Cette responsabilité que vous revendiquez auprès de nous, nous donne donc quelques droits sur vous, et d'abord celui de vous parler franchement. Pour vous dire que les partis sont mortels, qu'aucune étiquette n'est éternelle et que les idéaux n'ont pas d'écurie assignée. Le darwinisme vaut aussi en politique : on vit, on meurt, on se transforme ou on disparaît.



Discréditée par son attitude devant la question coloniale, la SFIO aura vécu, et le Parti socialiste fut plutôt une création par agrégation et rupture que sa succession logique. De 1958 aux années 1970, l'enterrement aura duré près de quinze ans. C'est à peu près le temps qui nous sépare de la fin, en 1995, de l'interminable présidence de François Mitterrand dont, en vérité, vous ne vous êtes toujours pas remis. Et dont, peut-être, vous ne vous remettrez jamais.

*

Peut-être est-il trop tard, et cette lettre inutile. Je vous ai écoutés depuis dimanche soir : les mêmes mots désolés, les mêmes phrases d'attrition, le même lamento qu'aux soirs de vos échecs de 2002 et de 2007 – ces élections présidentielles supposées imperdables. Mots vides, phrases creuses, refrains artificiels auxquels, depuis le temps, nous ne pouvons plus croire. Car sans doute les retrouverait-on, identiques, aux soirs de vos cinglants revers législatifs de 1986 et de 1993. C'est une vieille manie : les soirées de défaites électorales, vous vous souvenez soudain de vos électeurs. Quand vous les perdez...



Puis vous revenez à vos affaires, sans rien changer de vos habitudes – manœuvres d'appareil, divisions intestines, rivalités personnelles. Avec la conviction tranquille qu'un retour de balancier vous assurera, de nouveau, places, postes, réseaux. Comme si vous étiez définitivement la seule alternance possible à la droite et naturellement les propriétaires des suffrages qui vont avec. Comme si vous n'aviez pas à les reconquérir. Comme s'ils vous revenaient de droit, telles des brebis égarées trouvant forcément le chemin du bercail.



Procès d'intention, direz-vous. Non, simple constat logique : si vous pensiez vraiment le contraire, vous auriez agi autrement depuis 2007, voire depuis 2002. Vous vous seriez ressaisis, vous n'auriez pas privilégié vos détestations plutôt que vos solidarités, vous ne vous seriez pas écharpés comme des chiffonniers, vous n'auriez pas truqué vos propres votes de congrès, vous n'auriez pas offert ce spectacle lamentable à Reims, vous ne vous seriez pas repliés sur vous-mêmes en ces temps d'urgence sociale et démocratique, bref vous auriez pensé à parler à celles et ceux sans lesquels vous n'êtes politiquement rien, plus rien : vos concitoyens, vos électeurs.



Quel droit ai-je à vous apostropher ainsi ? Justement, celui d'être, comme des millions d'autres Français, l'un de vos électeurs, fidèle et constant. J'ai beau parfois la juger avec sévérité, puisque confronté dans mon travail de journaliste à ses incohérences ou à ses impostures, la gauche reste ma famille, de cœur et d'esprit.



La gauche ? Sans l'idéaliser, je veux dire par là cette conviction élémentaire que, derrière tout désordre, il y a une injustice, quand conservateurs et réactionnaires choisiront l'injustice plutôt que le désordre. Or, depuis votre congrès d'Epinay en 1971, depuis la dynamique unitaire qui a suivi, depuis qu'ainsi, vous avez définitivement ravi au Parti communiste la première place, vouloir que la gauche gouverne le pays oblige à voter pour vous, par-delà la diversité des gauches françaises.



Cette responsabilité que vous revendiquez auprès de nous, nous donne donc quelques droits sur vous, et d'abord celui de vous parler franchement. Pour vous dire que les partis sont mortels, qu'aucune étiquette n'est éternelle et que les idéaux n'ont pas d'écurie assignée. Le darwinisme vaut aussi en politique : on vit, on meurt, on se transforme ou on disparaît.



Discréditée par son attitude devant la question coloniale, la SFIO aura vécu, et le Parti socialiste fut plutôt une création par agrégation et rupture que sa succession logique. De 1958 aux années 1970, l'enterrement aura duré près de quinze ans. C'est à peu près le temps qui nous sépare de la fin, en 1995, de l'interminable présidence de François Mitterrand dont, en vérité, vous ne vous êtes toujours pas remis. Et dont, peut-être, vous ne vous remettrez jamais.


*
Un vote qui sanctionne vos renoncements



Car le résultat électoral du 7 juin 2009 n'est pas un accident, mais une confirmation : celle de votre incapacité collective à vous réinventer un avenir, un projet, une vision. Contrairement aux commentaires convenus, ce n'est pas l'opposition déterminée à Nicolas Sarkozy qui a été sanctionnée dans les urnes, mais votre impuissance à incarner une opposition crédible. Abstentionnistes massifs – dont, pour l'essentiel, la jeunesse et les classes populaires – et électeurs écologistes – dont, notamment, le socle urbain et diplômé de votre électorat – ont sanctionné, par leur absence ou par leur vote, vos divisions, vos faiblesses et vos silences. L'affirmer, ce n'est aucunement diminuer le mérite des listes Europe Ecologie qui ont suscité l'adhésion par contraste avec vos manques.



L'unité des différences, l'originalité du projet, le souci du monde et le souffle de démocratie étaient en effet de leur côté, pas du vôtre. Dans un processus longuement mûri et parfaitement maîtrisé, les Verts ont suscité un rassemblement qui les dépassait, du noniste altermondialiste José Bové aux animateurs de la Fondation Hulot. Loin des vieilles recettes, leur projet européen associait le changement écologique et la protection sociale, se voulant carrément un « programme de transition entre deux mondes, entre deux modèles de développement, entre deux civilisations ».



La promotion de deux figures européennes, mariant et dépassant les nationalités, Daniel Cohn-Bendit et Eva Joly, exprimait une particulière intelligence du monde, de son interdépendance, de sa complexité et de sa fragilité. Enfin, l'absence de toute préoccupation présidentielle, associée à une authentique culture parlementaire européenne, insufflait une vitalité démocratique, à l'image de la décontraction et de la simplicité du leader de la campagne.



Pendant que les écologistes travaillaient, vous vous disputiez. Non pas sur les idées, tant les divergences sont au fond minimes entre vous, mais sur les personnes. En 2006, dans un livre d'entretiens, je me souviens avoir opposé à votre premier secrétaire d'alors, François Hollande, cette réflexion de Pierre Mendès France : « Choisir un homme sur la seule base de son talent, de ses mérites, de son prestige (ou de son habileté électorale), c'est une abdication de la part du peuple, une renonciation à commander et à contrôler lui-même, c'est une régression par rapport à une évolution que toute l'histoire nous a appris à considérer comme un progrès. »



A trois ans de distance, sa réponse ferait sourire si ce n'était pas pitié : « L'essentiel, c'est le projet politique, et cette leçon-là demeure. Les personnalités comptent, mais ne nous laissons pas emporter par la compétition des personnes. [...] C'est le projet, c'est le contrat, c'est la politique qui crée la dynamique. C'est le collectif qui porte l'individuel. » Vous avez toujours produit d'excellents commentateurs de notre vie politique. Ils ne font pas forcément ses meilleurs rénovateurs.



La sanction électorale dont vous faites l'objet vient de loin. Elle frappe de longues fainéantises et d'anciens renoncements. J'en dénombre au moins quatre. Le présidentialisme d'abord, cette gangrène qui dévitalise la démocratie française : héritiers de François Mitterrand, qui en accrut les travers à rebours de ses engagements, vous n'avez pas su inventer un projet politique qui refonde notre démocratie en limitant, en contrôlant et en équilibrant ce pouvoir exécutif dominateur.



Pis, vous avez même accéléré, sans en débattre publiquement, cette présidentialisation de notre vie publique, dont profite l'actuel pouvoir, en associant le passage au quinquennat et l'inversion du calendrier électoral. Toutes générations confondues, vous êtes ainsi devenus un parti de professionnels, où l'individualisme carriériste l'emporte sur la fraternité militante. A tel point que, dans un paradoxe audacieux, les plus rénovateurs d'entre vous ne voient d'autre moyen de sortir de l'impasse que de trancher au plus vite cet enjeu présidentiel en contournant votre propre parti par des primaires ouvertes à toute la gauche.



Cette campagne européenne l'a prouvé au-delà du raisonnable : votre deuxième renoncement concerne rien de moins que le monde qui nous entoure. En théorie porteur, depuis l'origine, de valeurs et principes universalisables, sans passeports ni frontières, le socialisme est supposé unir l'intelligence internationale au projet national. De fait, l'Europe fut, dans les années 1980, votre affaire avec Jacques Delors, tout comme ce sont deux des vôtres qui dirigent aujourd'hui le Fonds monétaire international et l'Organisation mondiale du commerce.



Or c'est tout le problème, que révèle au grand jour l'actuelle crise économique et qui fut au moteur de votre propre schisme lors du référendum européen de 2005 : vous avez accompagné la financiarisation et la bureaucratisation de l'Europe, plutôt qu'incarné sa dynamique démocratique et sociale. L'incapacité des socialistes européens à porter une stratégie, claire et cohérente, de changement lors de ce rendez-vous électoral alors même que le capitalisme traverse une crise historique portait l'échec dans les urnes comme la nuée annonce l'orage.

*

Peut-être est-il trop tard, et cette lettre inutile. Je vous ai écoutés depuis dimanche soir : les mêmes mots désolés, les mêmes phrases d'attrition, le même lamento qu'aux soirs de vos échecs de 2002 et de 2007 – ces élections présidentielles supposées imperdables. Mots vides, phrases creuses, refrains artificiels auxquels, depuis le temps, nous ne pouvons plus croire. Car sans doute les retrouverait-on, identiques, aux soirs de vos cinglants revers législatifs de 1986 et de 1993. C'est une vieille manie : les soirées de défaites électorales, vous vous souvenez soudain de vos électeurs. Quand vous les perdez...



Puis vous revenez à vos affaires, sans rien changer de vos habitudes – manœuvres d'appareil, divisions intestines, rivalités personnelles. Avec la conviction tranquille qu'un retour de balancier vous assurera, de nouveau, places, postes, réseaux. Comme si vous étiez définitivement la seule alternance possible à la droite et naturellement les propriétaires des suffrages qui vont avec. Comme si vous n'aviez pas à les reconquérir. Comme s'ils vous revenaient de droit, telles des brebis égarées trouvant forcément le chemin du bercail.



Procès d'intention, direz-vous. Non, simple constat logique : si vous pensiez vraiment le contraire, vous auriez agi autrement depuis 2007, voire depuis 2002. Vous vous seriez ressaisis, vous n'auriez pas privilégié vos détestations plutôt que vos solidarités, vous ne vous seriez pas écharpés comme des chiffonniers, vous n'auriez pas truqué vos propres votes de congrès, vous n'auriez pas offert ce spectacle lamentable à Reims, vous ne vous seriez pas repliés sur vous-mêmes en ces temps d'urgence sociale et démocratique, bref vous auriez pensé à parler à celles et ceux sans lesquels vous n'êtes politiquement rien, plus rien : vos concitoyens, vos électeurs.



Quel droit ai-je à vous apostropher ainsi ? Justement, celui d'être, comme des millions d'autres Français, l'un de vos électeurs, fidèle et constant. J'ai beau parfois la juger avec sévérité, puisque confronté dans mon travail de journaliste à ses incohérences ou à ses impostures, la gauche reste ma famille, de cœur et d'esprit.



La gauche ? Sans l'idéaliser, je veux dire par là cette conviction élémentaire que, derrière tout désordre, il y a une injustice, quand conservateurs et réactionnaires choisiront l'injustice plutôt que le désordre. Or, depuis votre congrès d'Epinay en 1971, depuis la dynamique unitaire qui a suivi, depuis qu'ainsi, vous avez définitivement ravi au Parti communiste la première place, vouloir que la gauche gouverne le pays oblige à voter pour vous, par-delà la diversité des gauches françaises.



Cette responsabilité que vous revendiquez auprès de nous, nous donne donc quelques droits sur vous, et d'abord celui de vous parler franchement. Pour vous dire que les partis sont mortels, qu'aucune étiquette n'est éternelle et que les idéaux n'ont pas d'écurie assignée. Le darwinisme vaut aussi en politique : on vit, on meurt, on se transforme ou on disparaît.



Discréditée par son attitude devant la question coloniale, la SFIO aura vécu, et le Parti socialiste fut plutôt une création par agrégation et rupture que sa succession logique. De 1958 aux années 1970, l'enterrement aura duré près de quinze ans. C'est à peu près le temps qui nous sépare de la fin, en 1995, de l'interminable présidence de François Mitterrand dont, en vérité, vous ne vous êtes toujours pas remis. Et dont, peut-être, vous ne vous remettrez jamais.


*
Un vote qui sanctionne vos renoncements



Car le résultat électoral du 7 juin 2009 n'est pas un accident, mais une confirmation : celle de votre incapacité collective à vous réinventer un avenir, un projet, une vision. Contrairement aux commentaires convenus, ce n'est pas l'opposition déterminée à Nicolas Sarkozy qui a été sanctionnée dans les urnes, mais votre impuissance à incarner une opposition crédible. Abstentionnistes massifs – dont, pour l'essentiel, la jeunesse et les classes populaires – et électeurs écologistes – dont, notamment, le socle urbain et diplômé de votre électorat – ont sanctionné, par leur absence ou par leur vote, vos divisions, vos faiblesses et vos silences. L'affirmer, ce n'est aucunement diminuer le mérite des listes Europe Ecologie qui ont suscité l'adhésion par contraste avec vos manques.



L'unité des différences, l'originalité du projet, le souci du monde et le souffle de démocratie étaient en effet de leur côté, pas du vôtre. Dans un processus longuement mûri et parfaitement maîtrisé, les Verts ont suscité un rassemblement qui les dépassait, du noniste altermondialiste José Bové aux animateurs de la Fondation Hulot. Loin des vieilles recettes, leur projet européen associait le changement écologique et la protection sociale, se voulant carrément un « programme de transition entre deux mondes, entre deux modèles de développement, entre deux civilisations ».



La promotion de deux figures européennes, mariant et dépassant les nationalités, Daniel Cohn-Bendit et Eva Joly, exprimait une particulière intelligence du monde, de son interdépendance, de sa complexité et de sa fragilité. Enfin, l'absence de toute préoccupation présidentielle, associée à une authentique culture parlementaire européenne, insufflait une vitalité démocratique, à l'image de la décontraction et de la simplicité du leader de la campagne.



Pendant que les écologistes travaillaient, vous vous disputiez. Non pas sur les idées, tant les divergences sont au fond minimes entre vous, mais sur les personnes. En 2006, dans un livre d'entretiens, je me souviens avoir opposé à votre premier secrétaire d'alors, François Hollande, cette réflexion de Pierre Mendès France : « Choisir un homme sur la seule base de son talent, de ses mérites, de son prestige (ou de son habileté électorale), c'est une abdication de la part du peuple, une renonciation à commander et à contrôler lui-même, c'est une régression par rapport à une évolution que toute l'histoire nous a appris à considérer comme un progrès. »



A trois ans de distance, sa réponse ferait sourire si ce n'était pas pitié : « L'essentiel, c'est le projet politique, et cette leçon-là demeure. Les personnalités comptent, mais ne nous laissons pas emporter par la compétition des personnes. [...] C'est le projet, c'est le contrat, c'est la politique qui crée la dynamique. C'est le collectif qui porte l'individuel. » Vous avez toujours produit d'excellents commentateurs de notre vie politique. Ils ne font pas forcément ses meilleurs rénovateurs.



La sanction électorale dont vous faites l'objet vient de loin. Elle frappe de longues fainéantises et d'anciens renoncements. J'en dénombre au moins quatre. Le présidentialisme d'abord, cette gangrène qui dévitalise la démocratie française : héritiers de François Mitterrand, qui en accrut les travers à rebours de ses engagements, vous n'avez pas su inventer un projet politique qui refonde notre démocratie en limitant, en contrôlant et en équilibrant ce pouvoir exécutif dominateur.



Pis, vous avez même accéléré, sans en débattre publiquement, cette présidentialisation de notre vie publique, dont profite l'actuel pouvoir, en associant le passage au quinquennat et l'inversion du calendrier électoral. Toutes générations confondues, vous êtes ainsi devenus un parti de professionnels, où l'individualisme carriériste l'emporte sur la fraternité militante. A tel point que, dans un paradoxe audacieux, les plus rénovateurs d'entre vous ne voient d'autre moyen de sortir de l'impasse que de trancher au plus vite cet enjeu présidentiel en contournant votre propre parti par des primaires ouvertes à toute la gauche.



Cette campagne européenne l'a prouvé au-delà du raisonnable : votre deuxième renoncement concerne rien de moins que le monde qui nous entoure. En théorie porteur, depuis l'origine, de valeurs et principes universalisables, sans passeports ni frontières, le socialisme est supposé unir l'intelligence internationale au projet national. De fait, l'Europe fut, dans les années 1980, votre affaire avec Jacques Delors, tout comme ce sont deux des vôtres qui dirigent aujourd'hui le Fonds monétaire international et l'Organisation mondiale du commerce.



Or c'est tout le problème, que révèle au grand jour l'actuelle crise économique et qui fut au moteur de votre propre schisme lors du référendum européen de 2005 : vous avez accompagné la financiarisation et la bureaucratisation de l'Europe, plutôt qu'incarné sa dynamique démocratique et sociale. L'incapacité des socialistes européens à porter une stratégie, claire et cohérente, de changement lors de ce rendez-vous électoral alors même que le capitalisme traverse une crise historique portait l'échec dans les urnes comme la nuée annonce l'orage.


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Ce silence sur l'ouverture sarkozyste qui vous accable



Troisièmement, vous avez oublié d'être vous-mêmes. D'ordinaire, la droite ne masque pas les intérêts particuliers qu'elle défend : elle les assume, les revendique, les illustre par ses choix économiques, sociaux, fiscaux, sociétaux, etc. Et, sur ce registre, le pouvoir actuel se dissimule moins que d'autres, assumant sans vergogne un mélange sans pareil des intérêts privés et des responsabilités publiques.



Or, à force de vous identifier à l'Etat par un effet insidieux de ce présidentialisme qui vous éloigne de votre base, vous finissez par oublier les intérêts sociaux qui vous légitiment. Etre socialiste, ce devrait signifier porter sans complexe les voix de ceux que l'on entend le moins, qui décident le moins, qui comptent le moins – des ouvriers, des employés, des travailleurs, des salariés. Des classes populaires en somme. De ceux qui subissent le partage inégal des richesses inhérent à l'ordre économique actuel.



Or, il y a à peine un an, révisant votre déclaration de principes, vous en avez ôté la simple mention sous forme de constat que les classes sociales existent, comme si cette affirmation que la politique est aussi l'affrontement d'intérêts sociaux divergents vous semblait dépassée. Pis encore, quand le peuple guadeloupéen a donné l'exemple d'une riposte inventive et fédératrice à la crise, par la mobilisation la plus large et la plus déterminée, vous avez paru prendre peur, redoutant une contagion soudaine en France plutôt que de citer en exemple Liyannaj kont pwofitasyon. Qui ne voit pourtant, dans les entreprises comme dans les universités, les unes mobilisées dans la dispersion, les autres épuisées par leur solitude, qu'une dynamique rassembleuse, faisant front contre des politiques injustes et régressives, aurait insufflé de l'espoir, l'envie de résister et d'inventer, plutôt que le découragement qui, aujourd'hui, rôde?



Mais vous ne vous êtes pas seulement éloignés de votre base sociale ; vous avez plus largement ignoré la société civile, sa vitalité associative, son bouillonnement intellectuel, son expertise militante. Quand, enfin, vous vous mettez à réfléchir, colloquer et discuter, voici qu'on retrouve les mêmes figures intellectuelles ou médiatiques qui encombrent les allées gouvernantes depuis bientôt trente ans. Vous ne prenez aucun risque, préférant rester en terrain connu et usé.



C'est votre quatrième renoncement, et peut-être le plus sourdement inquiétant : non seulement vous ne travaillez pas assez votre culture générale, mais surtout vous ne dialoguez plus avec le monde du savoir, vous n'affrontez pas l'audace des idées, vous n'écoutez pas avec humilité ce qu'auraient à vous dire tous ces historiens, sociologues, économistes, mathématiciens, physiciens, biologistes, etc., scientifiques authentiques qui fréquentent laboratoires et bibliothèques plutôt que les allées du pouvoir et de la notoriété.



Il est, de ce point de vue, un souvenir pas si lointain dont l'ironie amère vous accable : Eric Besson, le symbole même du transfuge sans principes, traître à ses électeurs comme à ses convictions, était jusqu'au tout début de 2007 votre secrétaire national aux études. Désormais numéro deux de l'UMP et ministre de l'identité nationale, ce converti zélé au sarkozysme, dont la dérive n'est sans doute pas achevée, était donc officiellement chargé de vos réflexions, pensées et analyses – c'est tout dire.



Depuis sa survenue, vous faites semblant de traiter l'ouverture, ce débauchage humiliant sans autre loi que l'avidité ou la lassitude, comme un épiphénomène. Ce ne serait, à vous croire, que trajectoires individuelles, quand leur somme nous dit le contraire : aucune de vos sensibilités, aucune de vos histoires, aucun de vos courants n'est épargné. De la mitterrandie à la deuxième gauche, de Jacques Delors à Lionel Jospin, de Michel Rocard à François Hollande, sans oublier SOS Racisme, aucun territoire socialiste n'a su résister en bloc à l'érosion sarkozyste – et ce n'est probablement pas fini.



Ce n'est pas seulement affaire de morale politique, bien que la vertu républicaine soit ici malmenée, c'est aussi la note à payer des manquements déjà relevés. Il faut être équitable : ces hommes et ces femmes ont changé de camp sans y voir de rupture. Tout simplement parce que leurs dérives individuelles avaient été précédées par vos dérives collectives. Qu'il s'agisse des institutions, des banlieues, de l'islam, de la sécurité, des libertés, de l'immigration, des privatisations, de la fiscalité, de l'Union européenne, du Proche-Orient, etc., la liste est longue des glissements progressifs par lesquels le socialisme français a perdu en spécificité, en identité et en substance. Comme si vous vous étiez laissés glisser, au fil de vos épisodes gestionnaires, sans prendre la mesure des défis du monde et de l'époque.

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aucune de vos sensibilités, aucune de vos histoires, aucun de vos courants n'est épargné. De la mitterrandie à la deuxième gauche, de Jacques Delors à Lionel Jospin, de Michel Rocard à François Hollande, sans oublier SOS Racisme, aucun territoire socialiste n'a su résister en bloc à l'érosion sarkozyste – et ce n'est probablement pas fini.



Ce n'est pas seulement affaire de morale politique, bien que la vertu républicaine soit ici malmenée, c'est aussi la note à payer des manquements déjà relevés. Il faut être équitable : ces hommes et ces femmes ont changé de camp sans y voir de rupture. Tout simplement parce que leurs dérives individuelles avaient été précédées par vos dérives collectives. Qu'il s'agisse des institutions, des banlieues, de l'islam, de la sécurité, des libertés, de l'immigration, des privatisations, de la fiscalité, de l'Union européenne, du Proche-Orient, etc., la liste est longue des glissements progressifs par lesquels le socialisme français a perdu en spécificité, en identité et en substance. Comme si vous vous étiez laissés glisser, au fil de vos épisodes gestionnaires, sans prendre la mesure des défis du monde et de l'époque.
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Un défi historique qui appelle un changement radical



Alors, que faire ? La réponse vous appartient, et je n'ai aucune recette en magasin. Je pressens seulement que si vous continuez comme avant, sans sursaut ni vision, vous serez perdus. Jusqu'ici, vous viviez dans le confort de vos fiefs municipaux, départementaux et régionaux. Après tout, vous pouviez digérer l'échec national si vous restiez maîtres des territoires. A un an des élections régionales, l'alarme de ces élections européennes annonce la fin de cette illusion.



Les Verts, que n'obnubile pas la présidentielle, pensent déjà aux régionales, avec la cohérence, le dynamisme et le systématisme qu'ils viennent de prouver. Et ils n'ont aucune raison de se dissoudre dans un front opportun dont vous auriez soudain le souci, après avoir joué en solitaires. Pas plus sans doute que les gauches de la gauche qui préféreront se rapprocher avant de se tourner vers vous. Hier, vous avez dominé et instrumenté la gauche plurielle, plutôt que vous ne l'avez animée et fédérée. Aujourd'hui, vous ne pouvez penser la réanimer artificiellement sur la base de votre propre faiblesse.



Vous êtes donc seuls, face à votre histoire qui est aussi la nôtre. Car ce qui vous arrive, qui nous concerne et nous inquiète, dépasse nos individualités. Un cycle plus que centenaire s'achève, sous les coups de boutoir des crises financière, économique et écologique. A la fin du XIXe siècle, dans le contexte de la première mondialisation et de la deuxième révolution industrielle, la social-démocratie fut une invention européenne, porteuse de trois réponses : l'internationalisme comme souci du monde, le parlementarisme comme projet démocratique, le prolétariat comme levier social. Toutes les familles de la gauche, quels que soient leurs fractures, déchirements et trahisons, sont issues de cette matrice dont les idéaux ont fini par ensemencer toutes nos sociétés, dans leurs pratiques sociales et leurs cultures démocratiques.



Quel en sera l'équivalent à l'heure d'une deuxième globalisation qui décentre le monde, au détriment d'une Europe occidentale qui se crut longtemps maître de sa destinée, et d'une troisième révolution industrielle, qui appelle de nouveaux droits et de nouveaux modèles, d'autres précautions et d'autres protections ?



C'est à cette question qu'il faut répondre par l'invention de nouvelles radicalités démocratiques, sociales et écologiques. Ne manquant pas de penseurs visionnaires, de René Dumont hier jusqu'à Edgar Morin aujourd'hui, les écologistes français s'y attachent avec persévérance hors des sentiers battus. Certaines gauches alternatives aussi, ébranlant les anciens héritages étatiques et les vieux dogmes productivistes, dans une fidélité à une critique libertaire du capitalisme confortée et rajeunie par la crise.



Et c'est aussi ce défi, largement intellectuel avant de se traduire en pratique politique, que l'on retrouve dans la longue marche de Barack Obama, pavée de livres et de discours qui réfléchissent pour agir, qui embrassent large et visent loin. Avant un programme catégoriel, c'est une vision qu'il nous faut où l'espérance de changement se ressource dans l'inquiétude des périls. En somme, un horizon vers lequel avancer. Hélas, rien de tel, pour l'heure, de votre côté.



Oui, hélas, car le temps presse. Jamais les idéaux portés par la gauche n'ont eu autant de pertinence face à la débâcle d'un système injuste, inefficace et destructeur. Et, pourtant, dans presque toute l'Europe, la gauche recule, les conservateurs progressent et l'extrême droite augmente. Quant à la France, l'actuel pouvoir y serait déjà clairement minoritaire, discrédité par ses excès de démagogie et ses abus de pouvoir, s'il n'avait pas, en face de lui, l'opposition la moins inventive, la moins déterminée et la moins rassemblée qui soit. Et c'est un peu, voire beaucoup par votre faute.



Ma sévérité est à la mesure de mon attente. Je ne crois pas à la politique du pire. Les crises ne sont pas forcément salvatrices. Elles peuvent accoucher aussi bien de régressions terribles, avec l'installation durable de pouvoirs orwelliens mâtinés de télé-réalité, répétant sans cesse à des peuples anesthésiés et désinformés : ayez peur, ayez bien peur, ayez surtout peur, et laissez-moi m'occuper tout seul du reste. De tout le reste. Et, par-dessus tout, de l'argent et de la puissance, ces deux adversaires éternels de l'espérance progressiste. C'est ce cauchemar qu'il nous faut faire fuir, tous ensemble.



Merci de m'avoir lu jusqu'à la fin. Merci, peut-être, de me répondre. Merci, surtout, d'en tenir compte, qui sait ?

Re: Européennes 2009

Publié : 09 juin 2009
par tristesir
"Cohn-Bendit est un salopard aux méthodes staliniennes"
Ce n'est pas moi qui le dit, c'est le titre d'un article sur le site du journal l'Express:

http://www.lexpress.fr/actualite/politi ... 66286.html

Ce n'est pas très fairplay de dénoncer quelqu'un qu'on connait bien:
Dans une interview parue dans Libération, le leader d'Europe-Ecologie affirme en effet avoir été prévenu par Christophe Madrolle "il y a deux ou trois semaines" de l'intérêt que portait François Bayrou au livre Le grand bazar, écrit en 1975 et dans lequel Daniel Cohn-Bendit évoque la sexualité des enfants. Des écrits qui ont servi de déclencheur à la très médiatique altercation entre Bayrou et Cohn-Bendit sur le plateau de l'émission A vous de juger, jeudi 4 juin sur France 2.

"Le matin, j'ai senti que [Bayrou] était prêt à tout. Pour être honnête, la puce à l'oreille m'a été mise par Christophe Madrolle, qui est un copain et qui est au MoDem. Il m'a dit: 'Dany, il se renseigne sur toi. Il a ton bouquin sur son bureau'", raconte le leader d'Europe-Ecologie à Libération.