Alors que Londres accueille les Jeux paralympiques, à Athènes, le parti d'extrême-droite Aube Dorée se répand en incitations à la haine contre les personnes handicapées et les homosexuels, après s'en être pris aux immigrés et aux minorités ethniques. Le gouvernement grec et l'Union européenne ferment les yeux sur ce phénomène qui n'est pas sans rappeler la montée du nazisme en Allemagne.
(...) Le retour du discours raciste s'inscrit dans une stratégie de diversion visant à détourner l'attention d'une population amère face à la crise de la dette et du pouvoir politique.
(...) Longtemps après l'arrivée des nazis au pouvoir en 1933, bien après l'incendie du Reichstag et la légitimation des violences antisémites par le pouvoir politique, les gouvernements européens sont restés plus inquiets du risque socialiste que de la menace fasciste. Presque jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, il était plus important pour les dirigeants internationaux que l'Allemagne paie ses dettes. L'établissement de parallèles historiques avec le nazisme est une vieille technique rhétorique que les commentateurs de gauche comme de droite ont largement galvaudée à propos d'étiquetages alimentaires et autres mesures de prévention routière drastiques.
En l'occurrence, il ne s'agit pourtant pas de rhétorique. De vrais fascistes en chemise brune défilent pour de vrai dans les rues d’Athènes, brandissant des swastikas et des flambeaux, mutilant et tuant des étrangers, et les gouvernements du monde entier les regardent avec une effrayante tranquillité tant que les Grecs continuent de payer leur dette à l'élite européenne. Lorsque les leçons de l'histoire sont apprises par cœur sans être comprises, il est facile de les oublier au moment critique. Il est temps pour l'Europe de se souvenir que le prix du fascisme est autrement plus élevé et plus cruel que n'importe quelle dette publique.
http://www.presseurop.eu/fr/content/art ... xie-siecle
Post-scriptum...
Crimes racistes en Allemagne
Le patron des renseignements généraux allemands ("Verfassungsschutz" ou VS) est mouillé.
Plus zélé à chasser des "terroristes de gauche" (alter-mondialistes, anti-nucléaires, syndicats, défenseurs des droits des demandeurs d'asile politique, contestation sociale, anticapitalistes etc.) qu'autre chose depuis l'époque de Baader, il a financé des "informateurs" et des "infiltrés" issus d'un groupe néonazi qui a commis une dizaine de meurtres racistes dans l'indifférence générale...
http://www.lemonde.fr/europe/article/20 ... _3214.html
Depuis des mois, cette affaire fait scandale outre-Rhin.