Selon moi, par un système d'orientation un peu plus à l'écoute des besoins du marché (et je n'ai pas dit asservi au marché), la galère du chômage sera + également répartie. Si tout le monde a une formation à peu près en adéquation avec des besoins, la concurrence sera + uniforme.
La planification des formations et des emplois cela signifie une diminution de la mise en concurrence des salariés sur ce qu'ils appellent le marché (aux esclaves) du travail et donc la perte de maîtrise d'imposer des salaires toujours à la baisse. Crois tu que c'est ce que veulent nos dirigeants?
Il aurait fallu que tu écoutes Mr Sarkozy il y a quelques jours quand il expliquait la différence entre l'inflation d'avant 1980 et celle de maintenant.
Il attribuait l'inflation des années 70 aux tensions sur le marché de l'emploi, traduction: pas assez de concurrence entre salariés donc difficulté d'imposer des salaires bas au plus grand nombre.
La planification des formations est un vœu pieu, ne serait-ce que parce l'horizon des entreprises, aujourd'hui, c'est la gestation du cochon* alors que former du personnel qualifié, ça prend des années.
Quand j'ai commencé la fac, tout le monde devait faire informatique... à la sortie, ça recrutait à tour de bras... puis moins... maintenant, il n'y a que certains profils qui marchent dans ce domaine et d'autres pas du tout. Des langages devenus obsolètes et d'autres qui sont arrivés entre temps. Puis la possibilité de délocaliser le développement en Inde.
Ceux qui ont tiré leur épingle du jeu ne sont pas forcément ceux qui avaient eu la formation initiale la plus adaptée, mais ceux qui ont eu la possibilité d'accéder à la formation professionnelle continue tout au long de leur carrière. Là est la clé de la formation.
En gros, il faudrait une bonne formation initiale avec un bon socle généraliste et de bonnes méthodes d'apprentissage, puis et surtout, de la formation pro continue de qualité, tout au long de la vie, accessible à tous et pas juste à quelques uns.
Ce point de vue est le plus juste et le plus adapté de mon point de vue : tu ne grilles pas toutes tes cartouches en sortant de l'adolescence, au moment où tu n'es pas encore fini et où il est dur de savoir ce que l'on veut faire de sa peau, même si tu as été mauvais à l'école, tu peux te refaire, une fois, deux, fois, pleins de fois, jusqu'à trouver un métier qui te va, tu peux t'adapter aux changements, évoluer, progresser, te recycler.
Là serait la véritable flexisécurité du salariat : adaptation au changement, et assurance de toujours avoir une porte de sortie!
* La gestation du cochon est une "blague" de financiers de salle de marché. La spéculation a commencé autour des marchés de matières premières et plus particulièrement des marchés agricoles. Les gars achetaient à terme des... porcelets pas nés. Ainsi, les cycles spéculatifs se calaient sur la gestation de la truie : 90 jours.
D'horizon spéculatif, la gestation du cochon est devenu la norme de visibilité en entreprise, ce qui, je vous l'accorde, est une grosse co(cho)nnerie!