Bonjour,
Quelques soient vos idées, tout au moins l’on ne peut que remarquer votre passion et la ferveur que vous lui apportez. Votre souci des autres vaut d’être souligné et bien sûr encouragé.
Comme vous je pense qu’une République Citoyenne est l’organisation sociale la plus apte à durer. Hélas, peu de personnes pensent « Citoyen » avant « République ». Ceux qui le font, bien souvent ne le font qu’après avoir connu des difficultés (et avoir reçu soutien), ou être allé au bout de la « course à la croissance » et avoir constaté toute l’ineptie d’un tel marathon.
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Les arguments de ceux qui croient à la croissance forcenée et dévastatrice peuvent êtres recevables au sens de la liberté de l’individu. « Je travaille, je crée de la richesse qui est taxée au nom de la République et je suis libre de disposer de mes richesses comme je l’entends. (Fussent-elles colossalement disproportionnées). A ce jeu là, on a vite fait d’oublier le Citoyen en argumentant que la République est respectée. Aurait-on tort de se priver au demeurant, puisqu’on s’adresse à des quasi-demeurés. Point d’insulte dans mon propos, je veux dire demeurés devant la télé. (Pour mieux me comprendre souvenez vous de « Il est beau le lavabo », ce splendide sketch dénonciateur de la « fabrique audio-visuelle ».)
Il n’est pas concevable de supprimer la liberté de disposer des fruits de son travail. Dès lors, toute disposition visant à imposer un partage non souhaité est vécu comme une contrainte par celui qui doit verser. Et ce dernier de regarder ce que versent les autres en estimant presque à coup sûr qu’il est celui qui fournit le plus d’effort. S’en suit une législation forcément injuste et ce d’autant qu’elle se complexifie à force de se vouloir plus juste.
D’autre part, cette disposition engendre une pléthore de « techniciens du droit », qui bien évidemment sont les « mieux chaussés » en la circonstance. Ces derniers passent tellement de temps à s’auto expliquer République qu’ils ne sont jamais passés à l’explication de Citoyenne. Ils se revendiquent de la République et interdisent généralement qu’on connaisse leur vie Citoyenne.
Du point de vue du « réceptionnaire » de l’avantage (je parle de l’avantage à but non lucratif et non pas l’avantage au coût d’une production commerciale), la difficulté vient du lien de subordination dans la démarche de partage. En acceptant de vivre soutenu par la société le « réceptionnaire » se rends débiteur et perds de sa liberté, ce qui est contraire au principe Citoyen. Au même titre qu’une entreprise est à la merci de ses banquiers, le bénéficiaire de l’aide (si humainement distribuée qu’elle soit) sera à la merci de celui qui détient l’aide en question. Par la liberté de l’individu, je ne peux que reconnaître que l’aide sociale n’est pas à priori un dû mais bien une concession républicaine qui me permet de vivre, et que par là même, cette concession me prive de liberté.
C’est pour cette raison que j’ai rejeté les termes de « Salaire » et « Revenus » qui sous entendent une acceptation totale de la « croissance économique » et de l’obligation de « travail optimum » en contrepartie. (A noter la maladresse, source de profonds malentendus, dans l’appellation de l’allocation appelée Revenu Minimum d’Insertion). Personnellement, j’ai du mal également à exiger un salaire pour ne rien faire et il m’est difficile de demander à d’autres un confort qu’eux même auraient construit. Encore moins les obliger à force de lamentation ou d’exaspération. Là, (Nous sommes toujours dans les premiers articles de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme), c’est ma dignité qui en prend un coup.
Me voilà donc à devoir accepter en toute logique que ma survie ne tienne qu’à moi-même, si je ne veux pas courir le marathon de la croissance ni être subordonné à un « généreux donateur ».
Ce que je ferais volontiers, s’il restait un endroit où aller. Car où aller, véritablement, si je veux seulement revendiquer mon droit de vivant là où je suis né ? Si je ne demande rien que le minimum vital : l’eau dont je suis constitué, le feu qui a permis l’émergence du concept « je », première condition à l'éclosion de l’humanité, l’air dont la stabilité de la composition est une énigme scientifique.
Il ne me reste que la nourriture sous forme de lapins myxomatoses qui pullulent dans les « grandes prairies » inter autoroutier. A l’instar des conquistadors et autres cow-boys, la République a réquisitionné le territoire et dispose des richesses sous prétexte d’une avancée technologique qui ne profite qu’à une minorité.
C’est là que le droit est outrepassé.
A mon sens, personne ne peut revendiquer être à l’origine entière du savoir qui permet notre technologie actuelle. Elle est le fruit du travail de l’humanité et appartient à chaque être humain, y compris, une éventuelle lignée directe de « fainéants chroniques » en cela que sa simple existence donne vie à son contraire, le travailleur acharné.
C’est à partir de ces réflexions que loin de demander un « Salaire De Vie » (celui qui me « paierait » aurait donc le droit de cesser de me payer et par là, je n’aurais plus le droit de vivre ?), je revendique plutôt un juste « Dividende Universel » (Parce qu’Humain, j’ai droit à l’Humanité et que priver un autre d’Humanité c’est perdre son statut d’Humain.)
Cette conception du partage me permet de proposer des changements moins radicaux que l’instauration brutale d’un revenu ou salaire avec ou sans contrepartie de travail. (Disposition impossible à mettre en œuvre du fait de sa radicalité et du bouleversement sociologique qu’elle suppose).
Commençons donc par le vital et, puisque le savoir de l’humanité nous donne accès à l’eau potable, mettons l’eau potable gratuitement à disposition de chacun dans un volume raisonnable, puis faisons payer. De même pour l’électricité et le combustible de chauffage (le feu) et puis aussi, garantissons que l’air qui rafraîchit nos têtes fumeuses ne vienne pas tuer ceux qui le respire. (A quoi me sert la science si c’est pour fabriquer des masques à gaz).
Puis continuons vers l’accès au logement avant, par exemple la gratuité de transports propres
Et si le numéraire reste indispensable, qu’il ne soit pas considéré comme un salaire d’inactivité mais bien un droit à une activité autre et pas forcément répréhensible, ni même coûteuse pour la collectivité. (voir
TCSM ).
Cela me permet d’échapper aussi au principe de « prix psychologique » selon lequel un objet ne vaut que ce que le client est prêt à payer. En baisse, mais aussi en hausse : une paire de godasses à mille euros faut seulement un gogo bien formaté pour la vendre et il y aura toujours des spécialistes de l’intoxication publicitaire, mais qu’ils se déchaînent donc sur le superflu. (Celui que se gagneront ceux qui pensent qu’on vit mieux avec « Caca Collant » ou qui simplement trouvent leur bonheur à trimer 15 heures par jour.)
A mon sens, un Salaire de Vie ne manquerais pas de créer un simple ajustement des prix sans modification profonde de l’équilibrage. Ce qui n’est pas le cas de la solution du « Robin » qui est une idée d’incitation financière au partage des richesses.
Je vous laisse découvrir..
Pour ce qui est de justifier de l’utilité sociale de l’emploi des « sans travail », c’est un autre débat mais en attendant d’en converser, citons simplement nos
hôtes
demandons nous, qui crée plus de richesse pour le prix de 3 Allocations Spécifiques de Solidarité. (Preuve de la faisabilité du "Dividende Universel" en voilà qui à défaut de s'emmerder à bosser, bossent pour pas s'emmerder.)
Et constatons que ce n’est pas seulement en renonçant à un quelconque privilège que peut exister l’incontournable Lien Social facteur de l’Utilité du même nom.
