un rapport sur les sdf : comment sortir de la rue
Re: un rapport sur les sdf : comment sortir de la rue
Extrait:
J'ai peur de comprendre.A) Passer de l’assistance à la mutualisation
De même que pour le risque santé ou le risque chômage, le risque de se retrouver dans la rue,
ressenti par la majorité des Français, doit être mutualisé. Plus précisément, certains risques
d’exclusion (21) peuvent être pris en charge par l’ensemble des personnes soumises à ces risques
– comme on l’a fait il y a peu de temps pour les personnes âgées dépendantes ou les
personnes souffrant d’un handicap, comme il vient d’être décidé pour les entrées dans le
logement. Cette mutualisation rendrait explicite le lien de solidarité entre les citoyens sur la
question des personnes sans abri et permettrait de sortir des approches asilaires héritées du
XIXe siècle.
Les actions de solidarité sont plus visibles lorsqu'elles se déroulent dans l'urgence. Les
pouvoirs publics réagissent souvent au coup par coup et mettent en place un traitement de
choc. L'intervention dans l'urgence conduit à cibler des publics, à hiérarchiser les statuts et à
multiplier les dispositifs. La générosité et la solidarité privées pour les plus démunis restent,
quant à elles, volontaires et ciblées.
1. Pour sortir les personnes sans abri, toutes les personnes sans abri de la rue, les actions
dans l’urgence et la solidarité privée ne peuvent se substituer aux solidarités
collectives à visée universelle, construites dans la durée. Les premières ne peuvent
venir qu’en complément des dernières.
2. Une politique d’insertion durable à l’égard des personnes sans abri engendre des
dépenses publiques qu’il convient de faire reposer sur la solidarité nationale, ou bien
par le biais de l’impôt, notamment local (part intercommunale de la taxe d’habitation)
ou mieux par des cotisations, ou encore par des primes, comme celles payées par les
propriétaires à leur compagnie d’assurances pour la Garantie des risques locatifs
(GRL). A cet égard, le jury est conscient des contraintes qui s’attachent au poids des
prélèvements obligatoires. Des solutions diverses doivent donc être envisagées. Des
mécanismes de mutualisation doivent être développés et fortement soutenus par les
pouvoirs publics qui doivent y prendre toute leur place. La mise en place de la
Garantie des risques locatifs montre la voie à des formes de mutualisation mettant à
contribution les salariés et les employeurs par le biais du 1% logement, les bailleurs
privés, les pouvoirs publics.
(21) Par exemple, le risque d’expulsion en cas d’impayés de loyers par des preneurs de bonne foi.