FILM en ligne sur la mobilisation des chômeurs

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Modérateurs : superuser, Yves

Invité

FILM en ligne sur la mobilisation des chômeurs

Message par Invité »

Parfois la mobilisation des chômeurs porte ses fruits:
Le film ACtions! retrace quelques temps forts des mouvements de chômeurs durant la période 2003/2004.

film téléchargeable gratuitement et rapidement ici:
http://www.inter-emploi.org/ACtions.htm


Rappel des faits:
L'histoire des "recalculés Assedic" a démarré fin 2002 dans une dangereuse indifférence.
20 décembre 2002 : pour faire face au déficit de l'Unedic, les organisations patronales et trois syndicats (CGPME, Medef, UPA et CFDT, CFTC, CGC) signent le Protocole d'accord visant à l'amputation des droits aux allocations chômage. Pour la première fois dans l'histoire sociale, des mesures rétroactives vont être mises en application. Les "Recalculés" perdront de 7 à 14 mois d'Allocations de retour à l'emploi (ARE).
A la même époque, la réforme de l'ASS (Allocation spécifique de solidarité) est avancée par le gouvernement: durcissement des conditions d'accès, raccourcissement de la durée d'indemnisation…Démarre la mise en place du RMA (revenu minimum d'activité).
Car aujourd'hui tout est structuré et planifié pour culpabiliser les chômeurs et les conduire droit vers l'exclusion.
Mais ce serait oublier Bourdieu et le mouvement des chômeurs, ce miracle social ! Ce serait minimiser notre pouvoir de mobilisation, sans répit et sur tous les fronts : politique, médiatique et juridique.

ACtions! nous livre quelques images de la lutte des chômeurs comme par exemple:
- Le 6 décembre 2003, à l'appel des associations de chômeurs, une manifestation nationale dénonce les réformes et plus particulièrement la mise en place du Revenu minimum d'activité (RMA), la réforme de l'ASS et le recalcul Assédic. À Paris, devant Matignon, bloqués par des CRS, plusieurs centaines de militants bifurquent vers le Bon Marché. Ils occupent le grand magasin et réclament des provisions pour les fêtes (une réquisition de richesses). La direction accepte d'offrir vingt chariots de victuailles avant que les forces de l'ordre n'expulsent les manifestants en usant de gaz lacrymogène et de coups de matraques.
Depuis la fin des années 90 et la bataille pour la prime de Noël, les chômeurs n'avaient jamais été aussi nombreux dans la rue (6.000 à Paris).
- Le 22 janvier 2004, les chômeurs parisiens s'invitent chez Fauchon - "les Fauchés chez Fauchon" - et obtiennent 80 repas. La région Poitou-Charentes (dont J-P Raffarin est vice-président) a subventionné ces boutiques de bouffe de luxe à hauteur de 200.000 euros sous prétexte que Fauchon a organisé cette année un Noël aux couleurs du Poitou-Charentes. Les pauvres, eux, mangeront aux Restos du Cœur subventionnés par la même région à "hauteur" de 7.000 euros.

"Nous aurons le sort que nous méritons !"
Le 12 avril 2004, après la débâcle des élections régionales, Jacques Chirac annonce la suspension de la réforme ASS.
Le 3 mai 2004 : Jean-Louis Borloo, le nouveau ministre de l'Emploi, du Travail et de la Cohésion sociale, annonce le rétablissement des "Recalculés" dans leurs droits suite aux mobilisations et saisies des tribunaux.
Le 11 mai 2004, le Conseil d'État saisi par les associations de chômeurs annule l'agrément de la Convention Unedic, à compter du 1er juillet 2004. Le ministère du Travail et de l'Emploi prend acte de cette décision sans appel et annonce que tous les "Recalculés" seront rétablis dans leurs droits. Un nouveau processus d'agrément de la Convention est lancé.
Si la guerre contre le chômage et la précarité reste à mener, une bataille a été remportée ! Quelques centaines de "Recalculés", vaillamment soutenus par les associations AC!, APEIS, MNCP, et la CGT, ont contraint l'Unedic et le gouvernement à réintégrer plus d'un million de chômeurs dans leurs droits, et à débloquer 1,2 milliards d'euros.


Sylvie
www.inter-emploi.org
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