Alors que le Parti socialiste comptabilisait les votes de ses militants rue Solférino à Paris, Olivier Besancenot, lui, tenait le premier meeting du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) à Paris, dans une salle de la Mutualité pleine à craquer. Une belle façon de montrer à la gauche traditionnelle l'indépendance de son nouveau parti.
Autour d'Olivier Besancenot, le crépitement des appareils photo était tel que la nouvelle star trotskiste en était parfois difficilement audible. C'était pendant la conférence de presse, avant que ne démarre hier soir le premier meeting parisien du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) qui doit être fondé fin janvier 2009.
Lieu mythique et historique de la gauche politique, la salle de la Mutualité, a pris un coup de vieux en résonnant de tonitruants cris de révolte. "Ca va péter!", hurlent les jeunes, blacks, blancs, beurs. Dans l'air du temps, l'écran derrière la tribune est à l'heure Internet et vidéo, avec ce nouveau slogan: "On veut vivre, pas survivre!"
C'est d'abord une jeune étudiante et surtout deux Africains sans papiers et en grève qui ont témoigné de leurs combats, avec fraîcheur, enthousiasme, décontraction et humour. Avant que ne débute pour une heure le one-man-show d'Olivier Besancenot, toujours aussi éloquent et charismatique, jouant avec ses mains et le volume sonore de son organe, habile pour provoquer et les rires et les roulements de tambour d'applaudissements de la salle. Bien sûr, le syndicaliste postier, sacré "meilleur opposant de Nicolas Sarkozy", s'est laissé porté par la crise du capitalisme, qu'il annonce beaucoup plus grave demain, persuadé qu'il est qu'elle provoque une prise de conscience salutaire : "Il faut changer ce monde avant que ce monde nous écrase!" "Sarko jouerait le gauchiste?, a feint de s'interroger Besancenot. Il nous prend pour des demeurés en nous disant qu'il faut réguler le système, alors qu'il n'a cessé de prôner la dérégulation."
Pendant ce temps, Rue de Solférino, les militants du vieux PS comptaient les voix de leurs motions de congrès. C'est peu dire
Besancenot et ses milliers de nouveaux militants "NPA" ringardisent les socialistes, chez qui le renouvellement peine à venir. Seule ombre, pour le héraut de la "vrai gauche", il n'est pas encore parvenu à faire émerger à ses côtés de jeunes tribuns qui lui arriveraient à la cheville.
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