RADIATION : un cas d'école

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superuser
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RADIATION : un cas d'école

Message par superuser »

Le témoignage de Sylvain, 38 ans.

Je viens d’être radié du chômage.

J’ai eu mon CAP Tourneur en juin 1984 et j’ai trouvé mon premier emploi le 18 juin 1984 (j’avais 17 ans). Depuis je n’ai jamais cessé de travailler et je ne m’étais jamais retrouvé au chomage malgré 2 dépôts de bilans dans les entreprises (dans les années 90) ou je travaillais avant, j’avais tout de suite retrouvé du travail.

Si je me retrouve au chômage, c’est pour avoir soutenu et suivi ma femme dans sa création d’entreprise tout en pensant retrouver un emploi stable ou en créant à mon tour une entreprise.

Je me suis donc inscrit à l’A.N.P.E en avril 2004.

Au 1er entretien avec l’A.N.P.E, j’ai expliqué que je ne trouvais pas de place de tourneur et que pour ne pas rester dans cette situation, j’entreprenais des démarches pour créer une petite entreprise (vidéo club – laverie, automatique, dépanneur automobile).
Dans un premier temps (mai 2004), je projette d’être dépanneur automobile, mais le problème c’est que les horaires ne sont pas trop adaptés avec les horaires du restaurant on pouvait plus s’occuper correctement des enfants.
Dans un deuxième temps, je recherche un local pour un distributeur de DVD automatique qui était mieux adapté. Le temps de faire un bilan prévisionnel, de faire une étude sur l’entreprise pour éviter de louer le local pour rien, je me suis fait souffler le local à une journée près pour un distributeur de DVD. Hasard. Donc plus possible de créer un DVD dans le secteur pour risque d’échec (Début du projet août 2004, fin du projet octobre 2004).

En parallèle (…) je continue quand même à voir différentes entreprises pour un emploi.

Le 21 décembre 2004 je suis convoqué à l’A.N.P.E.
Je leur explique mes démarches qu’il note sur leur ordinateur. La dame m’imprime notre entretien avec mes différentes démarches. Apparemment, rien a signaler.

Je continue à envoyer des curriculum vitae.

En faisant une étude pour voir ce qui pourrait éventuellement marcher dans la région, je m’aperçois qu il n’y a pas beaucoup de laveries automatiques. Je me renseigne auprès de différentes marques de laveries (ex : LAV’PRO ET LAVOMATIQUE) pour faire une étude.
Je contacte un comptable pour l’élaboration d’un dossier de faisabilité et d’exploitation prévisionnelle. Je trouve un local à louer qui m’intéresse pour ma laverie. Je contacte la mairie pour savoir si il n'y a pas de permis en cours pour ce genre d’activités.
Malheusement encore pour moi, on m’informe qu’un permis de construire a été déposé pour un lavage automobile avec une laverie automatique. (Début du projet janvier 2005, fin du projet Mars 2005)

Je désespère, je force la candidature spontanée et je n’ai aucune réponse ni positive ni négative.

Nous mettons en vente l’entreprise de ma femme pour éventuellement en prendre une autre plus grande afin que ma femme puisse m’embaucher, chose impossible aujourd’hui car la structure de l’entreprise ne le permet pas. (Mai 2005)

Le 13 juin 2005, je reçois par recommandé une convocation à Brignoles par le service contrôle recherche emploi de la Direction départementale de travail, de l’emploi et de la Formation Professionnelle du Var le 30 juin 2005 à 9h45.

Je rencontre Mme H. du service contrôle.

Je lui donne mon curriculum vitae mes différentes documentations sur mes projets DVD et laverie. Elle m’a demandé des lettres négatives de différentes entreprises que je n'ai effectivement pas pu lui fournir car aucune entreprises m’avait répondu, et je ne savais pas qu’il fallait demander un coup de tampon en entreprise où je m’etais déplacé.

Elle m’a dit que je risquais des sanctions car je n’avais pas assez d’éléments sur mes recherches emploi.

En colère, je relance les entreprises à qui j’avais sûrement déjà écrit en mettant dans mes candidatures spontanées une enveloppe à mon adresse, timbrée pour être sûr d’avoir des réponses.

Depuis juillet 2005, j’ai renvoyé une soixantaine de lettres et, au jour d’aujourd’hui, j’ai reçu quatre réponses négatives.

Le 7 juillet 2005, je reçois par recommandé du service contrôle recherche emploi de la Direction départementale de travail, de l’emploi et de la Formation Professionnelle du Var un courrier m’expliquant que devant l’insuffisance d’actes positifs de recherche d’emploi il est envisagé de prendre à mon égard une décision administrative m’excluant définitivement du bénéfice du revenu de remplacement à compter du 25 juillet 2005, et m’invite à fournir sous quinzaine mes observations écrites.

Je réponds par recommandé le 13 juillet. Je retourne voir les entreprises où je m’étais déplacé pour récupérer des courriers pour prouver ma bonne foi sur ma recherche emploi.

Je fournis dans ma réponse :

- l’attestation du comptable qui s’est bien occupé des dossiers pour un distributeur de DVD en août 2004 et d’une laverie automatique janvier 2005.
- 2 réponses négatives par email
- 1er courrier négatif : juillet 2004
- 2eme courrier négatif : novembre 2004
- 3eeme courrier négatif : juillet 2005
- l’annonce de la vente de l’entreprise
- Nos deux relevés de comptes bancaires pour leur faire voir que nous n’avions pas d’argent d’avance
- Les 1000 euros de salaires de ma femme
- Et une quittance de notre loyer de 800 euros.

Malgré mon courrier le 20 août 2005, je reçois par recommandé du service contrôle recherche emploi de la direction départementale du travail, de l’emploi et de la Formation Professionnelle du Var un courrier m’expliquant que devant l’insuffisance d’actes positifs de recherche d’emploi, l’inspecteur du travail Mr B. a décidé de m’exclure définitivement du bénéfice du revenu de remplacement à compter du 01 Septembre 2005.

Toutefois, la décision pouvait faire l’objet d’une demande de recours.

Le 30 juillet 2005 en recommandé je leur réponds :

…/…

Mr le directeur départemental de travail, de l’emploi du Var

Pièces jointes :
Liste des entreprises qui ont reçu mon curriculum vitae
Démarches pour création d’entreprise
Lettre de refus d’emploi
Annonce : vente du restaurant de ma femme
Photocopie quittance de loyer

Je vous serez gré de bien vouloir faire réexaminer mon dossier par la commission départementale de recours gracieux et à l’ensemble des partenaires présents à cette commission au plus tard dans les cinq jours précédents la date de la réunion à laquelle je souhaite être présent afin qu’ils puissent prendre connaissance de mon dossier et ainsi assurer ma défense.

…/…

On est le 21 septembre 2005 et je n’ai toujours aucune réponse.

…/…

CONCLUSION

Je ne comprends pas !
Je n’ai jamais loupé un rendez vous que ce soit à l’A.N.P.E ou aux A.S.S.E.D.I.C.
Je recherche un emploi tous les jours.
J’ai envoyé au moins 200 candidatures (j’ai reçu six réponses négatives malgré mes enveloppes timbrées à mon adresse).
Je n’ai jamais refusé aucun emploi de l’A.N.P.E car ils ne m’en ont jamais proposé.

De plus, le préjudice que cette radiation entraînera est considérable : ma femme s’octroie un salaire net de 1.000 euros mensuels et notre loyer est de 800 euros, nous avons deux enfants de 12 et 14 ans scolarisés.

En vous remerciant par avance d’avoir pris de votre temps…

Sylvain
Invité

Message par Invité »

salut

bien compliquée cette histoire .. :(

dommage que le restaurant ne permette pas de faire vivre un couple, en même temps pas moi qui va faire remonter le chiffre d'affaire :roll:

le loyer de 800€ j'espere qu'il y a de l'apl car s'il reste 200€ pour vivre à 4 ça fait pas beaucoup :?:
victorine83

Message par victorine83 »

Je suggère à Sylvain d'essayer de débloquer son affaire d'urgence avec le Médiateur de la République car je crois que c'est le seul moyen de réagir contre une admistration.
Tu peux aussi demander à rencontrer un député de ta région qui est aussi la mienne. On ne sait jamais...
Dommage que tu sois obliger d'utiliser ton temps à te battre pour conserver tes droits plutôt que de l'utiliser positivement dans ta recherche d'emploi...
Invité

Message par Invité »

oui, faut tester toutes les pistes, prefet aussi, qui est garant normalement du bon fonctionnement des services publics.

moi j'y vais comme ça par etape, en montant dans la hierarchie jusqu'a ce que la situation se debloque, et si jamais ça ne se debloque pas, alors là comme je deteste les injustices, je suis pret à tout, greve de la faim, alerter tout les medias possible etc ..

je me moque à la rigueur des lois dans certains cas, je suis pour la desobéissance civique, comme Joset Bovet, la légitimité avant la légalité .. et c'est bien naturel .. question de dignité humaine.

car si on se laisse faire au train ou on est rendu, dans peut de temps c'est la garde à vue, ou l'enfermement pour les chomeurs, ou un boulet et une chaine au pied pour aller aux travaux forcés, quand on se permet dejà de sucrer toutes ressources à certains parfois sans même les avoir rencontré :!:
Invité

Message par Invité »

je relaie une info trouvée sur CIP forum:
Sophie ou Yves, pouvez vous transmettre à Sylvain ou me filer ses coordonées ?

"Bonjour,
Je suis journaliste et je voudrais justement faire un article donnant la parole à des personnes qui ont été radiées récemment. COmment elles ont été prévénues? qu'est-ce qui a été invoqué pour les rayer de la liste? Est-ce que quelqu'un serait dans ce cas là, et pourrait m'expliquer et m'apporter
son témoignage?
Merci, tous vos commentaires sont les bienvenus. Remarques, documents, etc : je suis preneur."

Marcelo Wesfreid
L'Express, rubrique Réussir
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Tel : 01-75-55-13-77
MWESFREID@lexpress.fr

Sylvie
www.inter-emploi.org
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