des pourvoyeurs de travaux au noir

[luigi]

lu page 13 des Echos (vendredi 9 et samedi 10 septembre 2005)
dans la chronique de Paul Fabra :
"Rupture" mode d'emploi

"Les érémistes sont les plus importants pourvoyeurs de travaux au noir, aux côtés des policiers et des pompiers professionnels (à cause du resserrement sur deux ou trois jours de leur période hebdomadaire d'activité).

[wapasha]

je savais qu'il y en avait qui étaient éloigné des réalités dans ce pays mais aussi loin je pensais pas

@+

ps : le travail au noir est une activité, lucrative et souvent même vitale.

[superuser]

Bah... mettre les RMIstes et les policiers & pompiers sur le même plan, voilà qui est pour une fois un peu moins dégradant.

Les pompiers et les policiers sont vus comme des "sauveurs" et "défenseurs" de la loi et du bien-être commun. Les RMIstes et les chômeurs mis sur le même plan, ça veut dire qu'en terme de défense de grandes valeurs humaines et sociales, on a du potentiel !


Encore imprégnée de la retranscription de l'interview de Noël DAUCÉ (SNU-ANPE) que nous avons rencontré mardi dernier, quelques extraits significatifs :

Au sujet du travail au noir et du contrôle des chômeurs :

Quand un patron licencie, l'Inspection du travail lui demande aussi de justifier du caractère "réel et sérieux" de son acte. Il y a un parallélisme des formes juridiques, mais avec 1.300 inspecteurs pour 1,2 millions d'entreprises, les employeurs ne sont sanctionnés de rien du tout et la délinquance patronale peut aller bon train ! Alors que pour les chômeurs, on a prévu trois dispositifs de contrôle : l'Assedic, l'ANPE et le ministère du travail (DDTE). Cette batterie répressive est vraiment indécente. Si, comme le préconisait le rapport Marimbert sur la réforme du service de l'emploi, on avait "1 contrôleur pour 10.000 chômeurs indemnisés"… et la même chose en face - 1 contrôleur du travail pour 10.000 entreprises -, ça irait déjà beaucoup mieux !

Et pour parler des pompiers et policiers qui sont avant tout des salariés :

C'est pour ça que la question des chômeurs, c'est aussi celle de tout le monde : plus le revenu de remplacement est élevé et correct, meilleure est la capacité de résistance de l'ensemble des salariés. Plus il y a de chômeurs qui sont contraints d'accepter des bas salaires, moins les salariés en place peuvent maintenir le leur et se défendre. L'union des salariés et des chômeurs n'est pas que philanthropique, elle est dans l'intérêt de tous ! Et c'est ça, l'enjeu de la prochaine convention de l'Unedic. Et c'est pour ça que le discours dominant veut liguer la France qui travaille contre la France des "assistés" : diviser pour mieux régner.

Une légère dérive, mais pas tant que ça... Salariat déclaré ou non, chômage et "charité publique"... c'est lié !

[Invité]

les employeurs ne sont sanctionnés de rien du tout et la délinquance patronale peut aller bon train !

Pour un gouvernement réactionnaire, et celui actuel est le plus réactionnaire que j'ai jamais connu, un patron est intrinsèquement honnête, et donc n'a pas besoin d'être contrôlé (et on assure un service minimum pour donner l'impression qu'on est sérieux). Par contre, le chômeur et autre rmiste est fondamentalement tricheur, fainéant, qui vit en parasite de la société, et donc, il faut le contrôler.