Ce que je dis c'est que notre monde marche sur la tête.
Les handicapés se mobilisent pour demander un revenu "décent", le smic brut, au titre de la solidarité.
Et ils ont bien raison.
Mais, ils n'ont pas compris que ce n'est pas que le système de solidarité qui est absurde (donner 600 euros à un handicapé qui ne peut pas travailler est absurde car il ne peut pas vivre avec 600 euros), mais toute la société.
Car le revenu qu'ils réclament comme décent, n'est pas perçu par quelqu'un qui travaille et ne fait pas appel au système de solidarité.
En gros, celui qui travaille et n'est pas confronté au handicap ne touche pas ce que les handicapés estiment comme un revenu décent.
Au comble de l'absurde, si leur revendication sont acceptées, il sera plus intéressant financièrement d'être handicapé que de travailler. Mais, à mon avis, ils peuvent toujours attendre, la politique n'est pas vraiment à la hausse des revenus sociaux et en plus les élections sont passées.
Et on fait quoi de ces inactifs, inutiles, nuisibles, hein on rouvre les camps ?
Vive la provoc.
Bien sûr que non, mais un revenu ÉGAL au SMIC serait peut être plus juste. Après grosse augmentation du smic.
Notre constitution met l'égalité dans son premier article. Il n'y a pas d'égalité si celui qui ne peut subvenir à ses besoins à cause d'un handicap perçoit moins que celui qui le peut. Il n'y en a pas non plus si il perçoit plus. Ils disent leur situation injuste, mais leur revendication l'est aussi.
Ce qui m'a fait voir rouge dans cette histoire d'handicapé, c'est que c'est la parfaite illustration du chacun pour soi et tous pour moi.
Et si on vit mal au SMIC, il serait peut-être bon que les travailleurs forcément braves gens qui se lèvent tôt, se réveillent, s'unissent et exigent de quoi vivre décemment.
Mais, il semble en France qu'il faille justifier d'une appartenance à une minorité (sociale, ethnique, etc.) pour avoir le droit de se mobiliser et de se réunir afin de défendre ses droits.
Les travailleurs n'entrent pas dans cette catégories, ils sont trop hétérogènes.
En plus, ils ne sont pas des "victimes".
Personne ne peut dire : "ils rêvent les handicapés, ils n'ont qu'à pas être handicapés, ils n'auront pas plus de sous".
Alors que des smicards : "ils rêvent, ils ont qu'à se former, et puis, ils ont un boulot de quoi ils se plaignent, ils préfèrent le chômage ?", ou les rmistes : "ils ont qu'à trouver un boulot" est bien plus accepté.
D'où, surement, l'action des handicapés pour leur seuls oignons et non pour ceux des autres. D'où l'absence d'une réflexion globale sur notre société et sur ses mécanismes de paupérisation et de précarisation.
Ce genre de discours m'énerve aussi, mais alors sérieux, cela ressemble à c'est la faute aux étrangers qui ont plus que nous, des aides etc.
Ben, oui, des fois... même si là encore il y a de la provoc, le travail ne vaut plus rien. Par exemple, j'ai 700 euros de chômage, on m'a proposé un mi-temps au smic, donc 500 euros.

En gros, en travaillant, je perds 200 euros/mois.
Je ne dis pas que mon chômage est trop élevé (pour prévenir les provocations) mais que le travail ne vaut plus rien. Et que les aides de solidarité non plus (mes 700 de chômages, les 600 des handicapés, les 500 des rmistes, etc.)
Donc :
1- le travail ne vaut plus rien
2- le système de solidarité est un cache-misère troué
Donc :
quoi que l'on fasse on ne peut pas subvenir à ses besoins (si l'on a pas un oncle millionnaire ou l'entreprise à papa)
Vraiment, ces bons citoyens qui se croient meilleurs avec leur "je bosse moi" me donnent envie de baffer
Très sympa, merçi, au moins ça ouvre le dialogue. En plus, je bosse pas. Mais c'est sûrement la faute d'un handicapé qui avec son contrat précaire coûte moins cher que moi m'a piqué mon boulot.
Comme le travail ne permet pas de vivre dignement (voir le documentaire Je travaille mais je suis pauvre sur Dailymotion), une réaction primaire est de se retourner vers ceux qui ont l'air de s'en sortir alors qu'ils ne travaillent pas. C'est primaire, mais on peut comprendre les mécanismes qui amènent à de tels raisonnements : travail qui blesse le corps et l'esprit, aucune reconnaissance financière et humaine amènent des sentiments de frustrations qui engendre l'envie de la situation d'autrui. De tels raisonnements peuvent êtrent l'expression d'un mal-être social profond.