Radiation et allocation chomage

Problèmes pratiques, casse-têtes administratifs : Peut-être qu'un(e) participant(e) de ce forum pourrait vous répondre ?

Modérateurs : superuser, Yves

tristesir

Radiation et allocation chomage

Message par tristesir »

Une amie risque d etre radiée pour non presentation à un rendez vous de l'ANPE pour l actualisation du PAP malgré le fait qu'elle ait envoyée une lettre, avant la date du rendez vous fixé pour indiquer qu elle ne pourrait pas se rendre à ce rendez vous pour cause d entretien.
La lettre a ete directement deposee dans la boite aux lettres de l ANPE mais il semble qu ils n en aient pas tenus compte.

Cette amie perçoit une allocation chomage qui lui ait versée par un Conseil general. En cas de radiation, ne risque t elle pas d avoir son allocation suspendue?

(j espere que cette question n a pas deja ete postee)
NYVES

Message par NYVES »

bonsoir,

Malheureusement oui, son allocation versée par un CG sera suspendue s'il y a radiation, puisque les assureurs chômage publics consulte chaque mois l'assedic (j'ai eu fait ça il y a quelques années, informer les auto-assureurs de la situation de leurs ex-employés
Antoine
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Message par Antoine »

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Dernière modification par Antoine le 18 avr. 2009, modifié 1 fois.
Rose

Message par Rose »

Tristesir,

Je viens de découvrir votre fil.

Ce genre de situation m'épouvante.

Les chômeurs NE SONT PAS INFORMES de leurs droits, et c'est pourtant une des missions de l'ANPE définies par la loi.

J'espère que votre amie n'est pas radiée.

Quelque fois il suffit de tomber sur une personne humaine, il y en a encore à l'ANPE. Sinon la loi est avec elle :
"non-présentation à un entretien" n'est pas inscrit dans le code du travail comme motif de radiation.
Est sanctionné par la loi "le refus, sans motif légitime, de se rendre à toute convocation...".
Votre amie n'a pas refusé de se rendre à l'entretien. Elle avait un motif légitime pour justifier son absence. Elle a sans doute aussi demandé un nouveau rendez-vous.
Elle a droit au bénéfice du doute, comme tout citoyen accusé.
L'ANPE ne peut pas prouver ce dont elle l'accuse.

Si on a du courage et du soutien, on peut aller au tribunal administratif. Et gagner.

Dans tous les cas, courage à elle,
Rose
tristesir

Message par tristesir »

J'espère que votre amie n'est pas radiée.
L'ANPE lui a renvoyé une convocation, elle avait rendez vous aujourd'hui je n'ai pas plus de nouvelles pour le moment.
Antoine
Messages : 619
Inscription : 28 oct. 2004

Message par Antoine »

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Dernière modification par Antoine le 18 avr. 2009, modifié 1 fois.
Monolecte

Message par Monolecte »

Effectivement, un chômeur n'est jamais accusé de rien.
Il est présumé coupable.
Il est condamné par défaut, sans avoir possibilité de se défendre ou de se faire représenter a priori!
victorine83

Message par victorine83 »

Ecrire en français. Vous ne pouvez pas imaginer le nombre de courrier ou de petits mots indéchiffrables qui ressemblent plus à des énigmes ou des rébus qu'à des courriers prévenant d'une absence
jfnjirjgnksdog klsjogjklmqgq mkkqjk fkouqjmq !!!
tristesir

Message par tristesir »

Mon amie n a pas ete radiee, ils ont pris en compte son mot d excuse. Ce jeudi elle etait convoquée avec d autres gens (une dizaine) pour qu on lui fasse la presentation du dispositif de suivi mensuel.
Tous les pretextes sont ils bons pour convoquer les gens en esperant qu ils ne viendront pas, pour purger le "stock"?
Est ce qu une simple documentation envoyée par courrier ne serait pas suffisante?
Car finalement, la convocation n etait pas une aide directe à la recherche d emploi, mais pour aider le DE à comprendre ce qu'est le suivi mensuel, ce dernier etant en principe cree, pour ce que j ai compris, pour aider le DE a trouvé un emploi.

A quand une reunion pour expliquer le mode d emploi des reunions servant à expliquer ce qu'est le suivi mensuel? 8)
Rose

gonflé

Message par Rose »

Antoine a écrit :

Elle n'est pas accusée :-)

A.
Ben t'es gonflé, collègue ! Tu as déjà vu une GL2 ? On te dit ni plus ni moins que tu n'as pas respecté la loi et que tu vas être puni. C'est pas "accuser", ça ?

Tu oses "conseiller" aux DE d' "écrire en français" (non seulement ils sont fainéants, mais en plus ils sont illettrés), moi je te conseille de te pencher sur ton propre vocabulaire.

Les lettres d'excuses sont systématiquement demandées par l'ANPE pour toute absence. A moins d'écrire en recommandé A/R, il n'y a aucune certitude qu'elle sera prise en compte. C'est du mépris envers les usagers et la négation de leurs droits.

On a quasiment supprimé l'accueil physique et les entretiens hors convocation dans les agences, donc de moins en moins de chance de tomber sur une personne humaine capable de vous entendre.

Tristesir, donnez-nous des détails : la lettre de votre amie a-t-elle finalement été retrouvée et prise en compte ?

Rose, conseillère
victorine83

Message par victorine83 »

Tu oses "conseiller" aux DE d' "écrire en français" (non seulement ils sont fainéants, mais en plus ils sont illettrés), moi je te conseille de te pencher sur ton propre vocabulaire.


Merci Rose car je n'ai pas posté ma réponse à Antoine hier de crainte de passer pour la râleuse de service et j'étais trop en colère en lisant son message.

Oui, j'ai de nouveau été indignée hier en lisant les conseils déplacés et dédaigneux d'Antoine et je me suis dit "Encore un qui se la joue dans l'éducation des chômeurs qui sont décidément bien mal élevés".

C'est d'autant plus déplacé qu'inutile puisqu'une personne qui ne sait pas écrire ou ne maitrise pas le français, ne sera pas plus douée après le conseil d'écrire correctement.

J'espère qu'aucun agent n'osera me conseiller d'écrire lisiblement et en français en face à face car il passserait un mauvais quart d'heure.
Eviter les bouts de papier
Surtout si vous vous êtes mouchés avec... ça collerait aux prospectus. :roll:
maguy

Radiation et allocation chomage

Message par maguy »

Surtout si vous vous êtes mouchés avec... ça collerait aux prospectus
Image

Excellent !

Et merci Rose !
Mallo

Message par Mallo »

Le seul et unique avantage de ce genre de réunion est de rencontrer des gens avec qui on peut pourquoi pas créer des liens "professionnels".

Et surtout : échanger vos opinions et expériences ...


Quand j'ai du déposer des courriers à l'anpe et qu'il était impossible de les déposer à l'accueil, j'avais pris l'habitude de faire un "emballage" le plus grand possible pour que mon courrier ne passe pas inaperçu et surtout pour éviter l'excuse à 3 francs : on n'a pas eu votre courrier ... (les impôts aussi sont champions du monde de la perte de courrier déposé dans leur boîte ou à l'accueil)
tristesir

Message par tristesir »

Tristesir, donnez-nous des détails : la lettre de votre amie a-t-elle finalement été retrouvée et prise en compte ?
Oui il semble que cela se soit arrangé. Je crois qu'elle est passée par l'accueil de son ALE et cela a l eu l air d arranger les choses pour ce que j ai compris.
St-Dumortier

Message par St-Dumortier »

Bonjour,

C'est vraiment se bagarrer pour rien....
Comme je vous le dis depuis un moment,
l'anpe ne peut vous radier pour absence à convocation
que si elle est en mesure de prouver que vous avez reçu la convocation.
Tout le reste est menace, bluff et intoxication ....

Pour vous en convaincre ... voyez donc le blog de Frédéric Rolin et la jurisprudence qui y est dévellopée.
J'ai d'aileurs eu la surprise d'y trouver une référence avec Inter-emploi ...
Le contrôle des radiations opérées par l’ANPE : le juge administratif contre le traitement statistique du chômage

La Cour administrative d’appel de Paris vient de rendre un arrêt (NB : j'ajouterai le lien quand Legifrance voudra bien se débloquer, voiici les références : CAA Paris 9 octobre 2006, req. n° 05PA00316) qui confirme des solutions qui étaient jusqu’à présent acquises essentiellement sur le fondement de jugement de tribunaux administratifs, et qui porte un coup très sérieux aux techniques de gestion des radiations administratives de chômeurs par l’ANPE. Peut-être, même, selon l’interprétation qu’on en donne, est-il susceptible de faire l’effet d’une véritable bombe.



Rappelons quelques données de base à cet égard. Aux termes de l'article R. 311-3-5 du code du travail, le délégué départemental de l'ANPE peut notamment radier de la liste des demandeurs d'emploi « les personnes qui (…) refusent, sans motif légitime (…). d) De répondre à toute convocation de l'ANPE ».



Au cas précis une demandeur d’emploi avait été radié pour n’avoir pas assisté à « l'entretien d'actualisation de son projet d'action personnalisé ».

Or, radiée de la liste elle contestait cette décision motif pris de ce qu’elle n’aurait jamais été convoquée à cette réunion.


La Cour juge, et à la vérité la solution contraire était sur le principe difficilement envisageable, que l’absence de convocation à un entretien est un « motif légitime » au sens du texte pour ne pas y assister.


Mais, là ou la décision devient très intéressante, c’est en faisant reposer la charge de la preuve de l’existence d’une convocation sur l’ANPE. C’est en effet à cette agence qu’il appartient de démontrer qu’elle a effectivement procédé à cette convocation.



On regrettera toutefois que l’arrêt manque de précision sur le point de savoir quelles sont les preuves requises à cette fin : suffit-il que l’ANPE produise un document qui se présente comme le duplicata d’une convocation, ou bien faut il qu’elle démontre qu’une telle convocation a bien été reçue par son destinataire. On peut, il est vrai, être tenté de se référer à un arrêt antérieur du Conseil d’Etat rendu à propos d’un autre motif de radiation, le refus de se présenter à un contrôle médical avait jugé que : « l'AGENCE NATIONALE POUR L'EMPLOI ne peut justifier de l'envoi d'aucun courrier portant convocation de M. X à une visite médicale fixée au 1er juillet 1992 ; que le fait, à le supposer établi, qu'un agent de l'AGENCE NATIONALE POUR L'EMPLOI aurait verbalement informé M. X le 30 avril 1992 de la fixation au 1er juillet 1992 d'une visite médicale, à laquelle il devait se rendre, n'était pas de nature à dispenser l'AGENCE NATIONALE POUR L'EMPLOI d'adresser à l'intéressé une convocation écrite » ( NB même remaruqe que ci dessus : CE 3 novembre 1997, M. X, req n° 171133) qui semble opter en faveur de la preuve de l’envoi, et non de la seule existence d’un duplicata, même si la notion de « justification de l’envoi » n’est pas absolument évidente


Si la première option est retenue, on comprend que l’ANPE devra simplement s’assurer que le dossier du demandeur d’emploi contient le double de la convocation, si c’est la seconde, on peut être tenté de considérer que toutes les convocations devront être faites par lettre recommandée avec accusé de réception.

Le choix entre ces deux solutions n’est pas simple.

Dans le premier, on peut craindre que soient fabriqués après coup des convocations qui n’ont jamais été adressées. Dans le second, outre les questions non négligeables de coûts, le « durcissement » des modes de communication entre l’ANPE et les demandeurs d’emploi ne facilitera sûrement pas le dialogue et par suite les logiques de réinsertion sur le marché du travail.



Quoiqu’il en soit, on ne peut que se féliciter de cette application pondérée du régime de la charge de la preuve. D’après les informations qui circulent sur internet, il semble qu’il soit rare que l’ANPE puisse démontrer l’existence de l’envoi d’une convocation, alors pourtant qu’il s’agit du motif le plus fréquent de radiation de la liste (plus de 400.000 prononcées chaque année sur ce fondement).



Cet arrêt, sous ses dehors anodins, risque donc de constituer une véritable bombe contre le « traitement statistique du chômage ». Affaire à suivre, donc.

NB :
NB : A la suite de la rédaction de cette note, je trouve sur le site Inter-emploi.org, le compte rendu d’une réunion dans laquelle le Directeur général de l’ANPE aurait indiqué les choses suivantes en réponse aux questions de l’association :




« Les principaux motifs de radiations administratives reposent sur la non-réponse à convocation (488 789 en 2004 pour 488 398 en 2005).
A notre indignation sur le nombre de convocations non reçues par les demandeurs d'emploi, de ce fait radiés, M. Charpy répond que de manière générale les chômeurs radiés sur ce motif sont très vite rétablis dans leur droit, en s'adressant simplement à leur agence locale (mais ces procédures engendrent une baisse artificielle du chômage, tout au moins le temps de la durée de radiation, sans parler de la démotivation du chômeur et du ras-le-bol face au contrôle continu).
Avec le suivi mensuel nous craignons une amplitude des radiations : les conseillers auraient reçu des consignes de prudence. Le directeur général s'engage à veiller à ce que les courriers n'arrivent plus en petite vitesse mais refuse de les envoyer en lettre recommandée (coût estimé trop élevé) ».


Il y a donc fort à penser que l’ANPE ne sera jamais en mesure de prouver l’envoi des convocations, et ainsi que de nombreuses radiations seront irrégulières, au vu de l’arrêt commenté. Cette décision, comme je le suggérais, constitue donc effectivement une véritable bombe contre le traitement statistique du chômage.




Il est dommage que de telles informations ne soient pas davantage soulignées par les moyens d’information traditionnels.
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