Législations contre Internet
Législations contre Internet
Une proposition de loi pour mettre fin à l'anonymat des blog
La loi pour la confiance dans l'économie numérique (LCEN), votée le 21 juin 2004, limite les obligations des blogueurs amateurs. Le sénateur de la Moselle Jean-Louis Masson a déposé une proposition de loi afin de rendre ces écrivains non professionnels responsables de leurs écrits.
L'article 6-III de la LCEN demande « aux personnes dont l'activité est d'éditer un service de communication au public » de mettre à sa disposition leurs nom, prénoms, raison sociale, numéro de téléphone, etc. A contrario, ce même article stipule que ces obligations ne valent pas pour les blogueurs amateurs. Ceux-ci « peuvent ne tenir à la disposition du public, pour préserver leur anonymat, que le nom, la dénomination ou la raison sociale et l'adresse » de l'hébergeur, précise le texte.
Autre temps, autres obligations
Pour le sénateur, « compte tenu de la multiplication des sites et des propos litigieux qu'ils peuvent contenir, il apparaît de plus en plus nécessaire de faciliter l'exercice concret du droit de réponse des personnes nommément mises en cause par des auteurs anonymes. » Pour faciliter cette démarche, les blogueurs auraient, en outre, l'obligation d'indiquer sur leurs pages personnelles une adresse électronique valide.
Jean-Louis Masson entend donner les mêmes responsabilités aux blogueurs qu'un directeur de publication. « Les personnes éditant à titre non professionnel un service de communication au public en ligne sont soumises aux obligations d'identification prévues au [paragraphe] 1. Par mesure de simplification, elles sont cependant assimilées au directeur de la publication. » En pratique, les blogueurs seraient donc obligés de mettre à la disposition du public « leurs nom, prénoms, domicile et numéro de téléphone ».
La proposition de loi fait bondir les blogueurs. Bien connu des amateurs de high-tech, Korben s'interroge : « Que deviendra cette salariée d'une grosse entreprise qui témoigne de ses conditions de travail pourries si elle laisse son nom sur son blog ? Sera-t-elle licenciée ? Que deviendront tous ces gens courageux soumis au droit de réserve, qui partagent avec nous les difficultés de leur profession (prof, policier, juge, militaire, etc.), s'ils doivent balancer leur nom sur leur blog ? » A n'en pas douter, leurs employeurs respectifs apprécieront…
http://www.01net.com/editorial/516929/u ... blogueurs/
La loi pour la confiance dans l'économie numérique (LCEN), votée le 21 juin 2004, limite les obligations des blogueurs amateurs. Le sénateur de la Moselle Jean-Louis Masson a déposé une proposition de loi afin de rendre ces écrivains non professionnels responsables de leurs écrits.
L'article 6-III de la LCEN demande « aux personnes dont l'activité est d'éditer un service de communication au public » de mettre à sa disposition leurs nom, prénoms, raison sociale, numéro de téléphone, etc. A contrario, ce même article stipule que ces obligations ne valent pas pour les blogueurs amateurs. Ceux-ci « peuvent ne tenir à la disposition du public, pour préserver leur anonymat, que le nom, la dénomination ou la raison sociale et l'adresse » de l'hébergeur, précise le texte.
Autre temps, autres obligations
Pour le sénateur, « compte tenu de la multiplication des sites et des propos litigieux qu'ils peuvent contenir, il apparaît de plus en plus nécessaire de faciliter l'exercice concret du droit de réponse des personnes nommément mises en cause par des auteurs anonymes. » Pour faciliter cette démarche, les blogueurs auraient, en outre, l'obligation d'indiquer sur leurs pages personnelles une adresse électronique valide.
Jean-Louis Masson entend donner les mêmes responsabilités aux blogueurs qu'un directeur de publication. « Les personnes éditant à titre non professionnel un service de communication au public en ligne sont soumises aux obligations d'identification prévues au [paragraphe] 1. Par mesure de simplification, elles sont cependant assimilées au directeur de la publication. » En pratique, les blogueurs seraient donc obligés de mettre à la disposition du public « leurs nom, prénoms, domicile et numéro de téléphone ».
La proposition de loi fait bondir les blogueurs. Bien connu des amateurs de high-tech, Korben s'interroge : « Que deviendra cette salariée d'une grosse entreprise qui témoigne de ses conditions de travail pourries si elle laisse son nom sur son blog ? Sera-t-elle licenciée ? Que deviendront tous ces gens courageux soumis au droit de réserve, qui partagent avec nous les difficultés de leur profession (prof, policier, juge, militaire, etc.), s'ils doivent balancer leur nom sur leur blog ? » A n'en pas douter, leurs employeurs respectifs apprécieront…
http://www.01net.com/editorial/516929/u ... blogueurs/
Re: Une proposition de loi pour mettre fin à l'anonymat des blog
irréaliste!!
Pt........., ils ont que ca à foutre en ce moment??
Pt........., ils ont que ca à foutre en ce moment??
Re: Une proposition de loi pour mettre fin à l'anonymat des blog
Comme quoi on peut être sénateur, ex-député, ingénieur des mines,avoir un CV de politique long comme un jour de recherche d'emploi, et marcher à coté de ses pompes ...
Il semble nostalgique d'un régime ou toute liberté d'expression est bannie. Le plus risible, c'est encore comment il veut s'y prendre, car un blog c'est comme un tag sur un mur virtuel, sans pays et sans frontières...
Mais peut-être qu'il pense encore que l'Internet c'est comme le Minitel et que le serveur central à Paris (forcément!) pourra être occupé par la police (politique).
Ne riez pas ! J'ai récouté il y a qque temps un politique (député) que je ne dénoncerai pas pour ne pas lui faire de peine, mais j'ai été sidéré par son ignorance du monde du web.
On se rappelle de Chirac et du "mulot", mais il y en a de plus jeunes qui sont aussi pires ....
Il semble nostalgique d'un régime ou toute liberté d'expression est bannie. Le plus risible, c'est encore comment il veut s'y prendre, car un blog c'est comme un tag sur un mur virtuel, sans pays et sans frontières...
Mais peut-être qu'il pense encore que l'Internet c'est comme le Minitel et que le serveur central à Paris (forcément!) pourra être occupé par la police (politique).
Ne riez pas ! J'ai récouté il y a qque temps un politique (député) que je ne dénoncerai pas pour ne pas lui faire de peine, mais j'ai été sidéré par son ignorance du monde du web.
On se rappelle de Chirac et du "mulot", mais il y en a de plus jeunes qui sont aussi pires ....
Re: Une proposition de loi pour mettre fin à l'anonymat des blog
Tous ces mecs, on leur a fait croire (et il aiment bien y croire), que "Le Nom" ou "LeTitre" ou "La Fonction" c'était un coeficient multiplicateur de l'intelligence.
Sûr qu'ils sont emmerdés quand il s'agit de discuter uniquement "idée" contre "idée" :
"Comment ? quand je suis dépassé, je ne pourrai traiter le roturier ? Avancer Mon Titre et Mes Pairs à défaut de bonne idée ?
Ps:
Dans la vidéo de Bourdieu/ASi 1996 (linkée sur un autre sujet), on demande à Bourdieu ce qu'il faut inscrire en dessous de son nom lors des émissions.
En premier lieu Bourdieu répond : "Rien".
Sûr qu'ils sont emmerdés quand il s'agit de discuter uniquement "idée" contre "idée" :
"Comment ? quand je suis dépassé, je ne pourrai traiter le roturier ? Avancer Mon Titre et Mes Pairs à défaut de bonne idée ?
Ps:
Dans la vidéo de Bourdieu/ASi 1996 (linkée sur un autre sujet), on demande à Bourdieu ce qu'il faut inscrire en dessous de son nom lors des émissions.
En premier lieu Bourdieu répond : "Rien".
Re: Une proposition de loi pour mettre fin à l'anonymat des blog
Anonymat des blogueurs : pourquoi il est inutile de changer la loi
Ecrit le 27 mai 2010 par Rubin Sfadj
... / ...
pourquoi cette proposition de loi, outre qu’elle est liberticide, est inutile.
La loi sur la confiance dans l’économie numérique dispose, en son article 6, paragraphe II :
II.-Les personnes mentionnées aux 1 et 2 du I [NdR : les prestataires techniques] détiennent et conservent les données de nature à permettre l’identification de quiconque a contribué à la création du contenu ou de l’un des contenus des services dont elles sont prestataires. (…)
L’autorité judiciaire peut requérir communication auprès des prestataires mentionnés aux 1 et 2 du I des données mentionnées au premier alinéa.
... / ...
*Comme le rappelle Jules, il est de jurisprudence constante que
« les usages les plus anciens en matière de presse, et le principe même de la liberté d’expression proclamé par la loi du 29 juillet 1881, conduisent à admettre la pratique du nom de plume, du pseudonyme, de la signature par initiales ou de l’anonymat »
http://fr.readwriteweb.com/2010/05/27/d ... anger-loi/
http://dinersroom.eu/4829/de-lanonymat- ... -blogueur/
Antiterrorisme : la fin de l'anonymat sur le net
Le gouvernement français multiplie les attaques contre différents aspects de l'Internet. Dans une certaine confusion, se multiplient les offensives (justifiées) contre la pédo-criminalité, celles (contestées) contre le téléchargement illégal, ou les coups de griffe inquiétants contre les sites d'information. Nos tentatives de clarification.
La France vient-elle, en quasi-catimini, de décréter la fin de l'anonymat sur Internet ? Un décret publié le 25 février au journal officiel oblige les hébergeurs et éditeurs de services internet à stocker pendant un an toutes les données et chaque trace laissées par les internautes français : mots de passe, pseudonymes, montants des achats sur internet... Ces données devront être transmises sur demande aux services de police et de gendarmerie chargés de la lutte antiterroriste. Le texte, très contesté par les acteurs institutionnels du net, ne semble pourtant pas mobiliser outre-mesure les internautes.
Vous achetez un billet de train sur le site de la SNCF ou une chanson sur iTunes ? Vous laissez des commentaires sur arretsurimages.net et vous publiez des vidéos privées sur Youtube ? Plus simplement, vous entrez votre pseudo et votre mot de passe pour envoyer un e-mail à un ami ? Désormais, antiterrorisme oblige, chacun de vos pas, comme ceux de tous les internautes français, devra être enregistré, et conservé pendant un an.
Le décret "relatif à la communication des données permettant d’identifier toute personne ayant contribué à la création d’un contenu mis en ligne", publié le 25 février, met à jour la loi pour la confiance dans l’économie numérique (LCEN), adoptée par le parlement il y a... 7 ans.
Et les règles désormais applicables ne sont pas anodines. Depuis mercredi 1er mars, les sites de e-commerce, les plateformes de vidéo et musique en ligne et les gestionnaires de boites e-mails, mais aussi tous les hébergeurs de contenu, ont l’obligation de conserver pendant un an une liste conséquente de données sur chaque utilisateur : nom et prénom, adresse postale associée, adresse de courrier électronique ou compte associé, numéro de téléphone, mais aussi le pseudonyme utilisé et les mots de passe, ainsi que les données permettant de le vérifier et de le modifier !
L’adresse IP de l’ordinateur, les dates et heures de début et fin de connexion devront aussi être stockés, ainsi que, pour tout acte d'achat en ligne, le type de paiement utilisé, la référence, et le montant dépensé par l’internaute. Qu'il s'agisse d'écrire un courriel, de mettre en ligne un commentaire, de publier un article sur un blog, de télécharger une photo ou une vidéo, de taper une recherche par mots-clés ou d'effectuer un achat en ligne, à chaque fois, "la nature de l'opération" et le moment où elle a été réalisée, devront être consignés.
Erreur de l'AFP ?
Jusqu'à présent, la LCEN contraignait uniquement les FAI et les hébergeurs à détenir et conserver "les données de nature à permettre l'identification de quiconque a contribué à la création du contenu ou de l'un des contenus", sans plus de précisions. La jurisprudence indiquait qu'il s'agissait avant tout des noms et prénoms, et de l'adresse de l'internaute. Le Code des postes et communications électroniques précisait aussi que devaient être conservées les informations permettant d'identifier la date, l’horaire, la durée, l'origine et la localisation de chaque communication. Mais rien, par exemple, sur les mots de passe.
Ces données pourront être réclamées par les policiers et les gendarmes chargés de la lutte antiterroriste. Seulement eux ? L'AFP affirme que les douanes, le fisc et l’Urssaf pourront aussi avoir accès à ces données, mais après lecture attentive du décret et des textes de loi auquel il renvoie, cela ne semble pas être le cas. Les sites spécialisés (Numérama, PCInpact, ou 01Net) n'évoquent pas d'autres autorités que la police et la gendarmerie.
Les organisations de défense de la vie privée et les acteurs de l’économie numérique sont néanmoins vent debout contre les risques liés à ces nouvelles obligations. Jérome Thorel d’ONG privacy France, y va très fort, puisqu'il juge d’après l’AFP que "cela va à l'encontre des principes fondamentaux d'une démocratie" : "C'est disproportionné, sans commune mesure avec le Big Brother qu’avait pu imaginer Georges Orwell, ou la façon dont opérait la Stasi en Allemagne de l’Est !"
Mais il n'y a pas que les associations habituées a s'opposer au contrôle du net qui attaquent le décret. L'Asic (Association française des services internet communautaires), dont font notamment partie Google, Dailymotion, PriceMinister et Facebook, pourrait déposer un recours en annulation devant le Conseil d’Etat. Son secrétaire général Benoit Tabaka, dénonce sur Numérama le manque de clarté dans le texte, mais aussi des contradictions avec des lois existantes et (classiquement) l'absence d’indemnisation prévue pour mener à bien ces nouvelles missions. Il précise que "certaines données pourraient être consignées ad vitam æternam car, à chaque modification d’une donnée, cela reporte d’un an la durée de conservation".
La Cnil et l'Arcep opposées au décret dès 2007 et 2008
Signe de son mécontentement, la Commission nationale Informatique et liberté (CNIL) a publié le 3 mars sur son site l'avis qu'elle avait rendu au gouvernement en 2007 sur le projet de décret. Jusque-là, la Cnil avait souhaité que son commentaire reste confidentiel. Pourtant, les critiques de la Cnil portaient plutôt sur des aspects techniques, comme des imprécisions dans les termes choisis ("identifiant attribué par le FAI à l'internaute"). Seul point sur lequel la Cnil était clairement réticente : "la conservation du montant des transactions", cette donnée ne permettant "pas de procéder à l’identification d’une personne ayant contribué à la création de contenus".
Ces recommandations n'ont pas été suivies, pas plus que celles de l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes), dont l'avis rendu en 2008, a été publié au journal officiel le 1er mars. L'Arcep soulignait d'une part que les coûts de collecte et de conservation de ces données pour les hébergeurs allait être colossaux, alors que "le concours apporté à la sauvegarde de l'ordre public ne leur incombe pas". D'autre part, l'Autorité signale que "certaines données n'ont que peu de rapport ou même aucun avec l'identification de la personne ayant créé un contenu". Au premier rang de ces données : les mots de passe des internautes et les données permettant de les modifier.
http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=3795
La France vient-elle, en quasi-catimini, de décréter la fin de l'anonymat sur Internet ? Un décret publié le 25 février au journal officiel oblige les hébergeurs et éditeurs de services internet à stocker pendant un an toutes les données et chaque trace laissées par les internautes français : mots de passe, pseudonymes, montants des achats sur internet... Ces données devront être transmises sur demande aux services de police et de gendarmerie chargés de la lutte antiterroriste. Le texte, très contesté par les acteurs institutionnels du net, ne semble pourtant pas mobiliser outre-mesure les internautes.
Vous achetez un billet de train sur le site de la SNCF ou une chanson sur iTunes ? Vous laissez des commentaires sur arretsurimages.net et vous publiez des vidéos privées sur Youtube ? Plus simplement, vous entrez votre pseudo et votre mot de passe pour envoyer un e-mail à un ami ? Désormais, antiterrorisme oblige, chacun de vos pas, comme ceux de tous les internautes français, devra être enregistré, et conservé pendant un an.
Le décret "relatif à la communication des données permettant d’identifier toute personne ayant contribué à la création d’un contenu mis en ligne", publié le 25 février, met à jour la loi pour la confiance dans l’économie numérique (LCEN), adoptée par le parlement il y a... 7 ans.
Et les règles désormais applicables ne sont pas anodines. Depuis mercredi 1er mars, les sites de e-commerce, les plateformes de vidéo et musique en ligne et les gestionnaires de boites e-mails, mais aussi tous les hébergeurs de contenu, ont l’obligation de conserver pendant un an une liste conséquente de données sur chaque utilisateur : nom et prénom, adresse postale associée, adresse de courrier électronique ou compte associé, numéro de téléphone, mais aussi le pseudonyme utilisé et les mots de passe, ainsi que les données permettant de le vérifier et de le modifier !
L’adresse IP de l’ordinateur, les dates et heures de début et fin de connexion devront aussi être stockés, ainsi que, pour tout acte d'achat en ligne, le type de paiement utilisé, la référence, et le montant dépensé par l’internaute. Qu'il s'agisse d'écrire un courriel, de mettre en ligne un commentaire, de publier un article sur un blog, de télécharger une photo ou une vidéo, de taper une recherche par mots-clés ou d'effectuer un achat en ligne, à chaque fois, "la nature de l'opération" et le moment où elle a été réalisée, devront être consignés.
Erreur de l'AFP ?
Jusqu'à présent, la LCEN contraignait uniquement les FAI et les hébergeurs à détenir et conserver "les données de nature à permettre l'identification de quiconque a contribué à la création du contenu ou de l'un des contenus", sans plus de précisions. La jurisprudence indiquait qu'il s'agissait avant tout des noms et prénoms, et de l'adresse de l'internaute. Le Code des postes et communications électroniques précisait aussi que devaient être conservées les informations permettant d'identifier la date, l’horaire, la durée, l'origine et la localisation de chaque communication. Mais rien, par exemple, sur les mots de passe.
Ces données pourront être réclamées par les policiers et les gendarmes chargés de la lutte antiterroriste. Seulement eux ? L'AFP affirme que les douanes, le fisc et l’Urssaf pourront aussi avoir accès à ces données, mais après lecture attentive du décret et des textes de loi auquel il renvoie, cela ne semble pas être le cas. Les sites spécialisés (Numérama, PCInpact, ou 01Net) n'évoquent pas d'autres autorités que la police et la gendarmerie.
Les organisations de défense de la vie privée et les acteurs de l’économie numérique sont néanmoins vent debout contre les risques liés à ces nouvelles obligations. Jérome Thorel d’ONG privacy France, y va très fort, puisqu'il juge d’après l’AFP que "cela va à l'encontre des principes fondamentaux d'une démocratie" : "C'est disproportionné, sans commune mesure avec le Big Brother qu’avait pu imaginer Georges Orwell, ou la façon dont opérait la Stasi en Allemagne de l’Est !"
Mais il n'y a pas que les associations habituées a s'opposer au contrôle du net qui attaquent le décret. L'Asic (Association française des services internet communautaires), dont font notamment partie Google, Dailymotion, PriceMinister et Facebook, pourrait déposer un recours en annulation devant le Conseil d’Etat. Son secrétaire général Benoit Tabaka, dénonce sur Numérama le manque de clarté dans le texte, mais aussi des contradictions avec des lois existantes et (classiquement) l'absence d’indemnisation prévue pour mener à bien ces nouvelles missions. Il précise que "certaines données pourraient être consignées ad vitam æternam car, à chaque modification d’une donnée, cela reporte d’un an la durée de conservation".
La Cnil et l'Arcep opposées au décret dès 2007 et 2008
Signe de son mécontentement, la Commission nationale Informatique et liberté (CNIL) a publié le 3 mars sur son site l'avis qu'elle avait rendu au gouvernement en 2007 sur le projet de décret. Jusque-là, la Cnil avait souhaité que son commentaire reste confidentiel. Pourtant, les critiques de la Cnil portaient plutôt sur des aspects techniques, comme des imprécisions dans les termes choisis ("identifiant attribué par le FAI à l'internaute"). Seul point sur lequel la Cnil était clairement réticente : "la conservation du montant des transactions", cette donnée ne permettant "pas de procéder à l’identification d’une personne ayant contribué à la création de contenus".
Ces recommandations n'ont pas été suivies, pas plus que celles de l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes), dont l'avis rendu en 2008, a été publié au journal officiel le 1er mars. L'Arcep soulignait d'une part que les coûts de collecte et de conservation de ces données pour les hébergeurs allait être colossaux, alors que "le concours apporté à la sauvegarde de l'ordre public ne leur incombe pas". D'autre part, l'Autorité signale que "certaines données n'ont que peu de rapport ou même aucun avec l'identification de la personne ayant créé un contenu". Au premier rang de ces données : les mots de passe des internautes et les données permettant de les modifier.
http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=3795
Internet : RSF place la France sous surveillance
Reporters Sans Frontières s'inquiète des dernières législations qui menacent la liberté d'expression sur internet.

En violet, les ennemis d'internet en 2011 selon RSF. En mauve, les pays placés sous surveillance.
La France a fait une entrée remarquée dans la liste des pays placés "sous surveillance" en matière de liberté d'expression sur internet par Reporters Sans Frontières, qui fustige notamment des "législations inquiétantes". "Il est important pour nous de regarder les pratiques des pays répressifs mais aussi ce que font nos démocraties, et en l'occurrence il y a un certain nombre de choses qui nous ont inquiétés sur la France", a résumé Lucie Morillon, responsable du bureau Nouveaux Médias à RSF. La France fait partie, depuis ce week-end, des seize pays placés "sous surveillance" par l'association, alors que dix autres (comme la Chine, l'Iran ou Cuba) sont classés "ennemis d'internet".
"Evidemment la France n'est pas la Chine, ni l'Iran, il faut garder la mesure de tout cela. Mais on se posait depuis plusieurs mois cette question de placer la France sous surveillance", souligne-t-elle. Principales cibles dans le viseur de RSF, la loi Hadopi de lutte contre le téléchargement illégal, et la loi de sécurité intérieure Loppsi 2 qui instaure entre autres le filtrage internet. Selon Lucie Morillon, "au nom de buts tout à fait légitimes" comme la lutte contre la pédopornographie, ces deux législations "mettent en place des mécanismes qui peuvent se révéler dangereux pour la liberté d'expression en ligne". RSF estime notamment que l'accès à internet est "un droit fondamental" et qu'il est "inacceptable" de l'interrompre, comme le prévoit Hadopi, en cas de nombreux téléchargements illégaux. Quant à la Loppsi 2, l'association dénonce "la mise en place d'un filtrage administratif du web sans décision judiciaire : une fois le cadre 'psychologique' franchi, un certain nombre d'autres raisons peuvent être utilisés pour filtrer d'autres sites internet".
Dans son analyse consacrée à la France, Reporters sans Frontières déplore aussi le fait que 2010 a été "une année difficile pour les journalistes en ligne et leurs sources" et évoque le cambriolage ou le vol d'ordinateurs de disques durs de reporters des sites d'information en ligne Mediapart et Rue89 travaillant sur l'affaire Woerth/Bettencourt. "Il est difficile d'établir des responsabilités, mais 2010 a été difficile pour les journalistes qui enquêtaient sur des affaires sensibles. Il y a un certain nombre de pressions sur les sources qui créent un climat assez inquiétant pour le journalisme en ligne en France", estime Lucie Morillon.
Sur l'affaire Wikileaks également, "une des premières réactions a été de vouloir faire interdire l'hébergement, c'est dommage que l'on ait ce genre de réflexe", poursuit la responsable de RSF.
"Le fait que la France soit placée sous surveillance n'est pas surprenant, cela fait plusieurs années qu'on voit un dangereux glissement en France où les mesures les plus répressives passent. La majorité et le gouvernement mènent une espèce de croisade contre internet", estime pour sa part Jérémie Zimmerman, porte-parole de l'organisation citoyenne La Quadrature du Net. Selon lui, le gouvernement "utilise de faux prétextes, des prétextes émotionnels, et instrumentalise les peurs pour faire passer des mesures toujours plus répressives".
http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech ... 50533.html

En violet, les ennemis d'internet en 2011 selon RSF. En mauve, les pays placés sous surveillance.
La France a fait une entrée remarquée dans la liste des pays placés "sous surveillance" en matière de liberté d'expression sur internet par Reporters Sans Frontières, qui fustige notamment des "législations inquiétantes". "Il est important pour nous de regarder les pratiques des pays répressifs mais aussi ce que font nos démocraties, et en l'occurrence il y a un certain nombre de choses qui nous ont inquiétés sur la France", a résumé Lucie Morillon, responsable du bureau Nouveaux Médias à RSF. La France fait partie, depuis ce week-end, des seize pays placés "sous surveillance" par l'association, alors que dix autres (comme la Chine, l'Iran ou Cuba) sont classés "ennemis d'internet".
"Evidemment la France n'est pas la Chine, ni l'Iran, il faut garder la mesure de tout cela. Mais on se posait depuis plusieurs mois cette question de placer la France sous surveillance", souligne-t-elle. Principales cibles dans le viseur de RSF, la loi Hadopi de lutte contre le téléchargement illégal, et la loi de sécurité intérieure Loppsi 2 qui instaure entre autres le filtrage internet. Selon Lucie Morillon, "au nom de buts tout à fait légitimes" comme la lutte contre la pédopornographie, ces deux législations "mettent en place des mécanismes qui peuvent se révéler dangereux pour la liberté d'expression en ligne". RSF estime notamment que l'accès à internet est "un droit fondamental" et qu'il est "inacceptable" de l'interrompre, comme le prévoit Hadopi, en cas de nombreux téléchargements illégaux. Quant à la Loppsi 2, l'association dénonce "la mise en place d'un filtrage administratif du web sans décision judiciaire : une fois le cadre 'psychologique' franchi, un certain nombre d'autres raisons peuvent être utilisés pour filtrer d'autres sites internet".
Dans son analyse consacrée à la France, Reporters sans Frontières déplore aussi le fait que 2010 a été "une année difficile pour les journalistes en ligne et leurs sources" et évoque le cambriolage ou le vol d'ordinateurs de disques durs de reporters des sites d'information en ligne Mediapart et Rue89 travaillant sur l'affaire Woerth/Bettencourt. "Il est difficile d'établir des responsabilités, mais 2010 a été difficile pour les journalistes qui enquêtaient sur des affaires sensibles. Il y a un certain nombre de pressions sur les sources qui créent un climat assez inquiétant pour le journalisme en ligne en France", estime Lucie Morillon.
Sur l'affaire Wikileaks également, "une des premières réactions a été de vouloir faire interdire l'hébergement, c'est dommage que l'on ait ce genre de réflexe", poursuit la responsable de RSF.
"Le fait que la France soit placée sous surveillance n'est pas surprenant, cela fait plusieurs années qu'on voit un dangereux glissement en France où les mesures les plus répressives passent. La majorité et le gouvernement mènent une espèce de croisade contre internet", estime pour sa part Jérémie Zimmerman, porte-parole de l'organisation citoyenne La Quadrature du Net. Selon lui, le gouvernement "utilise de faux prétextes, des prétextes émotionnels, et instrumentalise les peurs pour faire passer des mesures toujours plus répressives".
http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech ... 50533.html
et en Chine ?
la suite sur ce site :Sur le site de micro-blogging de sina.com, principal équivalent chinois de Twitter (lui-même censuré en Chine), une requête avec les mots "fuite nucléaire" déclenchait la réponse suivante: "Selon les lois en vigueur, le résultat de votre recherche ne peut être communiqué
...
Les microblogs sont un moyen particulièrement prisé par les très nombreux internautes chinois pour diffuser les informations, dans un pays où la presse est strictement contrôlée par l'Etat.".
http://www.google.com/hostednews/afp/ar ... 5ea156.151
Et au Soudan ?
Le Soudan aurait piégé ses opposants grâce à Facebook
http://www.numerama.com/magazine/18304- ... ebook.html
.../... La stratégie du Soudan est claire. Il ne s'agit pas d'arrêter tous les opposants, qui n'ont probablement été qu'une minorité à se présenter au rendez-vous. Il s'agit plutôt d'instituer la peur dans la population internaute, qui ne sait pas à qui se fier et à quel rendez-vous se rendre. Si l'outil se retourne contre ceux qui l'utilisent, son utilisation sera beaucoup plus hésitante, et donc moins tranchante. .../...