La CFDT contre les chômeurs

Vous pouvez poster ici vos articles de presse, communiqués, bons plans, etc... et réagir à ceux des autres.

Modérateurs : superuser, Yves

Pili

La CFDT contre les chômeurs

Message par Pili »

Bonjour, pour info :

Le 19 avril 2005, des chômeurs, des intermittents du spectacle, des retraités, bref des travailleurs se sont invités au siège de la CFDT pour demander pour quelles raisons et au nom de quoi "les accords" les concernant avaient été signés.

Deux ans plus tard, sans autre motif que la "violation de domicile", deux des manifestants (Michel Roger de la Compagnie Jolie Môme et Ludovic Prieur animateur du webmédia associatif et coopératif hns-info.net) sont mis en examen à la demande de la Direction Nationale de la CFDT.


pour en savoir plus[url]

[url=http://hns-info.net/]le site Hns info net


la vidéo
auxi

Message par auxi »

La CFDT est l'archétype du syndicat collabo, expert en braderie de luttes contre un plat de lentilles. Voir l'empressement servile de Chérèque, le Lucky Luke du syndicalisme jaune, l'homme qui signe plus vite que son ombre, auprès du patronat.

Dès qu'il y a un sale coup contre les pauvres, la CFDT n'est jamais bien loin. Ces gens-là ne sont pas dignes qu'on leur parle.

Et on se demande en effet de quel droit les "syndicats", qui se fichent des chômeurs comme de leur premier dessous de table, signent des "accords" au nom des chômeurs.

Personnellement, je subordonne mon éventuel vote NPA à l'exclusion du patronat et des "syndicats" de la gestion de l'assurance chômage. Seuls les chômeurs, à travers leurs associations et organisations, doivent y siéger et décider. J'attends que Besancenot se prononce à ce sujet sans ambiguïté. Sinon, ce sera sans moi.
romain23

Message par romain23 »

Personnellement, je subordonne mon éventuel vote NPA à l'exclusion du patronat et des "syndicats" de la gestion de l'assurance chômage. Seuls les chômeurs, à travers leurs associations et organisations, doivent y siéger et décider. J'attends que Besancenot se prononce à ce sujet sans ambiguïté. Sinon, ce sera sans moi.(quote auxi)

Ben voilà bien le fond du problème. Où sommes nous, NOUS CHOMEURS! dans toutes ces querelles partisanes de partis ( oui c'est un pleonasme, et pourtant) Il semblerait qu'ils nous aient tous oublié du PS à l'ultra gauche. Pourtant on devient de plus en plus nombreux!
auxi

Message par auxi »

Il semblerait qu'ils nous aient tous oublié du PS à l'ultra gauche.
Eh bien, justement, s'ils nous oublient, oublions-les ! Et faisons-le savoir. Nous avons des associations, non ? Quand il s'agit de nous fourguer des boulots pourris pour des salaires de misère, quand il s'agit de nous sanctionner (mais de quel droit, bon dieu !), on sait où nous trouver. Quand il s'agit de nous contraindre sous peine de mort sociale à un flicage mensuel, on connaît nos adresses, non ? Quelques millions de voix, ça pourrait peut-être faire réfléchir nos politicards…

Alors, P"S", P"C", Verts, NPA ou autres : pour les chômeurs, protection immédiate, totale, illimitée. Quand à accepter ou refuser un emploi, le chômeur seul décide. Et n'a rien à justifier devant personne. Demande-t-on aux gosses de riches de justifier leur "utilité" pour la société ? Un héritier plein aux as doit-il justifier son "utilité" ? Et un gagnant du loto ?

Non. Alors, ça ira comme ça.
maguy

Message par maguy »

Quelques millions de voix, ça pourrait peut-être faire réfléchir nos politicards…
Mmmouais je suis sceptique :roll: ce n'est pas aussi simple. On l'a vu lors des dernières présidentielles, je me demande combien de chômeurs, de RMIstes ou autre minima sociaux ont voté pour ça. Et pourtant ce n'était pas un inconnu...

Je serais curieuse de savoir combien de chômeurs se retrouvent dans les associations. Quelques pourcents ?

Tant qu'on sera aussi éparpillé, on restera inaudible.

Ils changeront peut-être l'an prochain qui promet d'en mettre encore une grosse louche sur la touche.
superuser
Messages : 13116
Inscription : 29 juin 2004
Localisation : Paris

Message par superuser »

Le syndicat de monsieur Chérèque n’a toujours pas digéré la brève occupation de ses locaux, en avril 2005, par des intermittents et précaires. Compte rendu d’audience.

À la sortie de l’audience jeudi dernier, la nuit a déjà envahi les rues de Paris. Les gens de la CFDT quittent le palais de justice, entourés par des gardes du corps plutôt costauds. Une mise en scène pathétique, à l’image du procès intenté par la CFDT à l’encontre de Michel Roger, metteur en scène et directeur de la compagnie de théâtre Jolie Môme, et de Ludovic Prieur, animateur du webmedia HNS-info, qui s’est déroulé dans la 14e chambre correctionnelle.

Quelle faute auraient-ils donc commis qui autorise un syndicat à les poursuivre, alors même qu’un premier non-lieu dans cette affaire avait été prononcé (pour 4 militants d'AC! également inculpés) ? Une occupation du siège national de la CFDT qui se transforme en « violation de domicile » ; une bousculade qui se solde par la fracture d’un petit doigt entraînant 55 jours d’interruption temporaire de travail - ce qui ne doit pas arranger le trou de la Sécu, mais c’est là une autre affaire - sur la personne de Marcel Le Maillet, secrétaire confédéral chargé de la sécurité des locaux ; le vol d’une affiche qui est requalifié en « dégradations ». Tout cela pourrait prêter à sourire. Sauf que rien dans cette affaire ne relève d’une vue de l’esprit. Depuis trois ans, et en dépit d’un premier non-lieu prononcé faute de « coupables », la CFDT a décidé de ne pas lâcher prise et de porter cette histoire au pénal.

Un mode d’action pacifique

Ce jour-là, le 17 avril 2005, en marge d’une manifestation, des manifestants se rendent au siège national de la CFDT à Belleville. L’occupation des locaux durera moins de trois heures. Ils souhaitaient rencontrer Annie Thomas, secrétaire confédérale qui siégeait alors à l’UNEDIC et signait sans sourciller avec le MEDEF tous les textes rognant chaque jour un peu plus les droits des chômeurs et remettant en question les annexes VIII et X, dont dépendent les intermittents pour l’assurance chômage.

Une bonne centaine de personnes pénètrent dans les locaux et parviennent à grimper jusqu’au septième étage. La description des faits - une hôtesse d’accueil « tétanisée » ou « momifiée », des gens qui « vocifèrent », une « masse indistincte, sans leader » - par la partie civile témoigne d’une seule certitude : ces intermittents, chômeurs et autres précaires n’avaient que de mauvaises intentions. Au fil des témoignages, pourtant, le tableau est moins apocalyptique. Au septième étage de la centrale syndicale, les occupants improvisent une AG, demandent à rencontrer un représentant de la CFDT. Au bout de quelques heures, tout ce petit monde quittera les lieux. Sans violence. Sans intervention policière. Entre-temps, et de la même manière, le siège du MEDEF aura été occupé sans que le syndicat patronal n’éprouve de telles velléités belliqueuses.

Parmi les témoins cités par la défense, André Chassaigne, député communiste du Puy-de-Dôme. « Époustouflé », il rappelle à la barre que l’occupation est un mode d’action auquel ont recours les salariés adhérents de la CFDT. Et de citer quelques usines du côté de Clermont-Ferrand où ils n’ont eu d’autres recours que d’occuper les locaux. Et de rafraîchir les mémoires en rappelant que la compagnie Jolie Môme « est allée dans les boîtes soutenir les travailleurs à la demande de la CFDT ». Un ange passe… Daniel Hoareau (CGT-Chômeurs) rappelle que « M. Chérèque est venu soutenir récemment les salariés de Carrefour Marseille » dans les mêmes conditions. « Si à chaque occupation de deux heures il y a procès, les tribunaux seraient vite engorgés », conclut-il malicieusement.

La plaidoirie de la partie civile s’est déroulée en deux temps. Il a d’abord été question de « dissimulateurs », d’« une masse indistincte, sans leader apparent ». Plus loin, l’avocat évoque avec beaucoup d’effets de manches une « mouvance ». L’ombre du grand complot invisible n’est pas loin. Enfin, nous aurons eu droit à un copié-collé des arguments du baron Seillière en 2003 - il était alors le patron du MEDEF - pour justifier la grande braderie des annexes VIII et X. « Les intermittents, s’exclame l’homme de robe, coûtaient un argent fou… En 2003, on a resserré les boulons. Ce sont les caissières des supermarchés qui paient… » Entendre ça dans la bouche du défenseur de la CFDT !

« L’infraction n’est pas constituée »

Maître Terrel, avocate des deux prévenus, pointe avec une rigueur exemplaire les failles de l’accusation, mais surtout la mécanique invisible qui conduit à judiciariser, criminaliser et diaboliser à tout va. « On traîne en justice des gens venus occuper pacifiquement. (…) Les intermittents, les chômeurs et les précaires ne disposent pas du droit de grève. Le but était de demander des comptes à la CFDT sur les accords qu’elle signe, alors qu’elle n’est pas représentative de ces catégories. » Pour l’avocate, « le caractère d’intentionnalité fait défaut, l’infraction n’est pas constituée et, symboliquement, cette affaire est grave ». Elle témoigne d’une volonté de « discréditer un certain nombre de mouvements sociaux : collectifs de sans-papiers, de mal-logés, de précaires… ».

Les conséquences du verdict ne sont pas anodines, quand bien même il ne serait que « symbolique ». Si la justice donnait raison à la CFDT, combien de syndicalistes, de salariés seraient ainsi poursuivis ?

Le procureur a requis une peine modérée avec sursis pour « violation de domicile ». Le délibéré sera rendu le 22 janvier 2009, à 13h30.

(Source : L'Humanité)
superuser
Messages : 13116
Inscription : 29 juin 2004
Localisation : Paris

LA SUITE DE L'AFFAIRE

Message par superuser »

Dans son délibéré du 22 janvier 2009, le tribunal, bien qu'ayant rejeté les accusations de violence et de vol, a condamné Ludovic Prieur et Michel Roger pour "violation de domicile" à 2.000 € d’amende avec sursis et à 1 € de dommages-intérêts à verser… à la CFDT. :x
Ils ont aussitôt fait appel.

(Rappelons que ni le Medef ni l’Unedic, eux-aussi occupés pendant le mouvement des intermittents, n’ont déposé plainte… Seule la CFDT a osé criminaliser ce conflit social en faisant passer cette occupation pour une violation de domicile.)

Toujours défendus par Me Irène Terrel, Ludovic Prieur et Michel Roger comparaissaient vendredi au tribunal correctionnel de Paris :

La CFDT, syndicat de coups bas

Verdict le 17 septembre prochain.
superuser
Messages : 13116
Inscription : 29 juin 2004
Localisation : Paris

La CFDT déboutée, Ludovic et Michel relaxés

Message par superuser »

ENFIN !!! :D

Aujourd’hui 17 septembre était rendu le verdict du procès en appel opposant la CDFT de François Chérèque à Michel Roger (intermittent, compagnie théâtrale Jolie Môme) et Ludovic Prieur (chômeur, animateur du webmedia HNS-info). Les conclusions de la 13ème chambre de la Cour d’Appel de Paris, après cinq ans de procédures sur demande de la direction de la centrale syndicale, représentent un véritable camouflet pour Chérèque et les siens et une grande victoire pour les précaires ainsi que pour tous ceux qui pratiquent l’occupation comme moyen de lutte.

En effet, alors qu’en première instance le tribunal correctionnel avait donné raison à la CFDT en condamnant les deux sus-nommés pour "violation de domicile", la Cour d’Appel a infirmé le jugement et débouté la CFDT.

Ce dernier verdict est fondamental, car il établit une jurisprudence favorable aux actions d’occupation dans un cadre militant et rejette aux poubelles de l’Histoire l’assimilation de ce moyen de lutte à la violation de domicile.

La direction confédérale de la CFDT perd sur toute la ligne : désavouée par la justice, discréditée aux yeux de tous ceux qui croient toujours en la lutte pour conquérir des droits sociaux, décrédibilisée vis à vis du patronat et de l’UMP qui ne peuvent même plus compter sur la CFDT pour réaliser leurs actions de basse police.

Bien sûr, cette victoire n’est pas seulement la nôtre ! Avant tout nous tenons à remercier toutes celles et tous ceux qui nous ont apporté leur solidarité au travers de la pétition et des moments de mobilisation. C’est avec un grand plaisir que nous remercions Irène Terrel, notre avocate lors de ces procès, pour sa grande humanité, son écoute, son attention et évidemment sa remarquable efficacité prouvée depuis de longues années dans la défense des libertés.

Prochainement, il sera à nouveau question pour le patronat et le gouvernement de remettre en cause les droits des intermittents voire ceux des chômeurs. Nous avons peu d’espoir que la CFDT fasse le choix de s’y opposer et d’être enfin aux côtés des précaires… comme le montre encore sa position hypocrite sur les retraites, puisque favorable d’un côté à la retraite à 60 ans mais aussi à l’allongement de la durée des cotisations. Faudrait-il selon elle commencer à travailler à 15 ans ?

HNS-info, 17 septembre 2010
http://www.hns-info.net
tristesir

Re: La CFDT contre les chômeurs

Message par tristesir »

Une bonne nouvelle qui en appelle d'autres j'espère si vous voyez ce que je veux dire.

Je saisis l'opportunité puisqu'il était question de la "compagnie jolie môme" de vous remettre le lien sur leur jolie chanson "c'est dans la rue" parce que les luttes se gagnent aussi en chanson et que je pense que cette chanson est appelée à devenir un classique de la chanson de lutte.
Répondre