"Le chomage n 'est pas le probleme c'est la solution...

Réagir sur l'actualité ou la vie quotidienne, faire part de son humeur, lancer un débat... Ce forum généraliste est dédié à tous les thèmes qui vous préoccupent (en dehors des Dossiers ci-dessous).

Modérateurs : superuser, Yves

tristesir

"Le chomage n 'est pas le probleme c'est la solution...

Message par tristesir »

Je viens de finir "Pas de pitié pour les gueux", ce bouquin te fait atteindre le trefond de l abject !!

Ce livre expose les doctrines liberales qui expliquent que le chomage est l'entiere faute du salarie car il serait poltron, roublard, paresseux, mechant et pas fidele à son entreprise.


Je ne resiste pas à l'envie de citer un passage, c'est une citation traduite que fait l auteur, empruntée apparemment à un economiste liberal, qui donne une justification du chômage par la paresse des salaries à leur poste de travail:
L intuition derriere notre resultat est simple. Dans le cadre traditionnel de la concurrence, où tous les salaries perçoivent le salaire du marché et où il n'y a pas de chomage, le pire qui puisse arriver à un travailleur qui tire au flanc au travail est d'être mis à la porte. Cependant puisqu'il peut immediatement etre réemployé, il ne paye aucune amende pour sa mauvaise conduite. Avec un controle imparfait et le plein-emploi, les travailleurs choisiront donc de tirer au flanc.

Pour inciter ses travailleurs à ne pas tirer au flanc la firme essaye de payer plus que <le salaire courant>; ainsi si un travailleur est pris en train de tirer au flanc il paiera une amende (NDT: qui consiste justement en ce qu'il ne retrouvera pas un poste aussi bien payé). Cependant s'il est profitable pour une firme d'augmenter ses salaires, il sera profitable pour toutes les firmes d`augmenter leurs salaires.
Mais comme toutes les firmes augmentent leurs salaires, leur demande de travail diminue, et il en resulte du chômage.
Avec du chômage, même si toutes les firmes payent les mêmes salaires, un travailleur a une incitation à ne pas tirer au flanc. Puisque s'il est renvoyé, un individu ne trouvera pas immediatement un autre emploi. Le taux de chômage doit donc etre suffisamment élevé pour qu'il soit payant pour les travailleurs de travailler plutôt que de prendre le risque d'être pris en train de tirer au flanc.

C. Shapiro and J. Stiglitz, <<Equilibrium Unemployment as a Worker Discipline Device>>
American Economic reviews, vol 74, 1984, p 433-444[
superuser
Messages : 13116
Inscription : 29 juin 2004
Localisation : Paris

Message par superuser »

... On le sait bien !!!
René PASSET, économiste a écrit :Dans l'optique de la rentabilité du capital et du patrimoine financier, le chômage, c'est la variable d'ajustement. La finalité c'est le profit et le fric, et le chômage n'est pas le problème : c'est la solution ! Alors on fait semblant de le dénoncer et d'agir contre. Vous savez, moi j'ai l'habitude de rentrer dans la logique du discours des autres : ils disent qu'il faut rémunérer la productivité des gens ? Eh bien, faisons-le ! Quand on licencie, les chômeurs deviennent des agents actifs de cette productivité ! Il faut donc les récompenser et les payer justement ! La prime de Noël, c'est normal ! Et le discours de la flexibilité dit bien que le chômage n'est pas le problème, mais la solution pour faire du fric.
Autres saines lectures :

http://lenairu.blogspot.com => le site de notre ami GdB (Guillaume de Baskerville) entièrement consacré au NAIRU "Non Accelerating Inflation Rate of Unemployment", in french : «Taux de chômage non accélérateur d'inflation» => taux de chômage en deçà duquel les salaires s'accélèrent. Comme une accélération des salaires suscite une augmentation de l'inflation, il n'est pas possible d'avoir un taux de chômage durablement inférieur à ce taux.

Le chômage planifié sur AgoraVox
Monolecte

Message par Monolecte »

PLus prosaïquement, la pression du chômage de masse a permis la redistribution de la valeur ajoutée produite par les entreprises (et donc par les travailleurs) du salariat au capital, autrement dit, la pression salariale à la baisse va directement dans la poche des actionnaires et non pas dans l'investissement.

Il s'agit là d'une gestion à très courte vue, mais quand on connait l'âge moyen des actionnaires, on comprend bien les mécanismes en jeu. Michael Moore avait très bien décortiqué l'interdépendance du monde économique. Il avait montré comment le couple de riches retraités américains, en voulant maintenir un très haut niveau de vie à la retraite sur l'air de "moi, je le mérite, j'ai bossé comme un con toute ma vie, j'ai le droit de changer ma caisse tous les ans, de faire des voyages et tout, et tout, et ce qui se passe pour que mon argent arrrive, je m'en fout!"

Les grands-parents de monsieur Monolecte ont aussi un très bon niveau de vie. Très bonne retraite, plus de bons placement qui rapportent. Un jour où le grand-père cherchait une variable explicative au fait qu'on ramait tous les deux pour bosser ou être payé à un niveau décent, du genre : en quoi nous n'étions pas à la hauteur, je lui demande comlment va son PEA. Super bien, +15% cette année. Super! Et vous avez une idée de la manière dont ça marche pour que votre PEA tourne à 15% pendant que l'indice des prix tourne à 2% et que nous salaires sont bloqués?
A partir de ce moment-là, il n'a plu souhaité continuer la conversation. Il a juste esquivé avec un malheureux : dommage que ça tombe sur vous!
Patrick B.

NAIRU

Message par Patrick B. »

superuser a écrit :http://lenairu.blogspot.com => le site de notre ami GdB (Guillaume de Baskerville) entièrement consacré au NAIRU "Non Accelerating Inflation Rate of Unemployment", in french : «Taux de chômage non accélérateur d'inflation» => taux de chômage en deçà duquel les salaires s'accélèrent. Comme une accélération des salaires suscite une augmentation de l'inflation, il n'est pas possible d'avoir un taux de chômage durablement inférieur à ce taux.

Le chômage planifié sur AgoraVox
Et sur le site du Sena http://www.senat.fr/rap/r01-078/r01-07834.html
Ce concept, issu de la théorie du « chômage naturel » de Milton Friedman (1968), a connu des appellations diverses : NAIRU, NAWRU, chômage de long terme ou chômage structurel. Elle repose sur l'idée selon laquelle au-dessous de ce niveau « naturel », toute baisse du chômage observé a, dans un premier temps, pour contrepartie une accélération de l'inflation ; puis dans un deuxième temps, du fait de la spirale prix-salaires qui découle de cette inflation, le taux de chômage revient à son niveau structurel initial. Au total, la baisse du chômage, n'aurait donc été que transitoire, tandis que ses conséquences inflationnistes seraient définitives. Selon cette théorie, les politiques actives de la demande d'inspiration keynésienne sont inadéquates pour combattre le chômage structurel. Seules des réformes structurelles permettraient de diminuer ce niveau « naturel ».
tristesir

Message par tristesir »

Je viens de lire le blog complet de Guillaume de Baskerville
c'est terrifiant !! mais tres edifiant.
Ca te donne envie de gerber.
Maintenant , si je ne le savais pas encore , je sais où cherché la <<racaille>> de Karcher I.
GdB

Message par GdB »

Allez jeter un oeil sur le message que je viens de poster "Le chômage est voulu et planifié, le NAIRU...: LA SUITE"

ou RdV ici:

http://linflation.free.fr

GdB
chris

le chomage n est pas le blem

Message par chris »

ah , quand on voit ca , on se dit que ribouldingue est un gentil, il est pas encore arrivé au stade du machiavelisme!
Répondre