L’antisémitisme est l’une des accusations les plus infamantes. Souvent injustifiée.
Accuser un contradicteur d’antisémitisme le place immédiatement au rang des parias infréquentables. Cette accusation est aujourd’hui l’arme absolue pour discréditer et marginaliser un opposant.
Il s’agit pourtant d’une abstraction, une notion subjective, qui ne devrait justifier des poursuites que dans des conditions restrictives, difficiles à réunir.
Si une personne ou un juge vous accuse d’être antisémite, commencez par lui demander de définir précisément ce qu’est l’antisémitisme.
On vous répondra alors que « c’est une forme de discrimination qui s’est incarnée dans des doctrines politiques. Elle vise les personnes qui appartiennent ou sont supposées appartenir à la communauté juive ».
Source : Qu'est-ce que l'antisémitisme ? - https://www.histoire-immigration.fr
Ou encore : « L’antisémitisme est la discrimination et l'hostilité manifestées à l'encontre des Juifs en tant que groupe ethnique, religieux ou supposément racial ».
Source : L’antisémitisme - Wikipédia - https://fr.wikipedia.org/wiki/Antisémitisme
Vous demanderez alors qu’on définisse ce qui caractérise la communauté juive.
On vous répondra que : « La communauté juive est constituée par les membres d'un peuple lié à sa propre religion, le judaïsme et, au sens large du terme, à une appartenance ethnique même non religieuse. La tradition juive relie leur ascendance aux patriarches Abraham, Isaac et Jacob également appelé Israël. Ils peuplent la Judée et le royaume d'Israël, structurant leur quotidien autour de la Bible hébraïque, laquelle comprend les cinq Livres de la Torah attribués à Moïse, les Livres des prophètes ultérieurs et d’autres écrits. La Bible définit leurs croyances, leur histoire, leur identité nationale et légifère dans tous les domaines de leur vie ».
Source : Qu’est-ce que la communauté juive ? - JUIFS - https://fr.wikipedia.org/
Pour fixer le cadre des développements à venir, il nous faut également définir le sens du mot « sémite » : « Qui appartient à un ensemble de peuples du Proche-Orient, parlant ou ayant parlé dans l'Antiquité des langues sémitiques ». Source : Le Larousse.
Le Robert ajoute pour sa part : « Abusivement Juif ».
Source : Dictionnaire Le Robert 2023 - https://dictionnaire.lerobert.com/definition/semite
Quant à la définition du mot « sémitique », elle est la suivante : « Qui appartient à un groupe de langues présentant des caractères communs. L'hébreu et l'arabe sont des langues sémitiques ».
Source : Dictionnaire Le Robert 2023 - https://dictionnaire.lerobert.com/definition/semitique
En résumé : L’antisémitisme est un terme inapproprié à la qualification d’un délit perpétré à l’égard d’une personne appartenant à la communauté juive. Un sémite n’est pas forcément un juif et un juif n’est pas forcément un sémite. La communauté juive n’est pas une communauté homogène. Elle est même profondément hétérogène tant dans ses convictions religieuses que ses origines ethniques. On sait que quantité de juifs n’ont jamais eu pour ancêtres les Hébreux ou toute autre peuplade sémite des Proche et Moyen-Orient. La communauté juive originelle s’est enrichie au fil des siècles de convertis aux origines européennes, eurasiatiques, africaines et berbères.
Au regard de ses imprécisions, si un individu se rend coupable d’un délit envers une personne en raison de son appartenance supposée ou réelle à la communauté juive, il ne peut s’agir d’un acte antisémite qu’à la seule condition que cette victime est d’origine sémite avérée. Dans le cas contraire, l’accusation d’antisémitisme est caduque, insuffisamment motivée, donc pour un puriste de l’étymologie : nulle et non avenue. En revanche, il est question d’acte anti-juif.
Ceci étant précisé, approfondissons.
La victime d’un acte anti-juif se définit-elle comme juive ? Dans l’affirmative, comment se positionne-t-elle au sein de cette communauté ?
Trois cas de figure se présentent.
- La personne s’affirme juive par ses origines ethniques. Elle est convaincue que ses ancêtres sont originaires du Proche-Orient ou qu’ils se sont convertis au judaïsme au fil des siècles.
- La personne s’affirme juive par convictions religieuses fondées sur les textes sacrés du judaïsme (Bible hébraïque, prophéties…) et leurs interprétations.
- La personne s’affirme juive par ses origines ethniques et par ses convictions religieuses.
Une question essentielle, déterminante, s’impose alors : Cette personne croit-elle en l’existence de Dieu ? Croit-elle en la destinée du peuple juif qui serait le messager élu par Yahvé et/ou le guide de l’Humanité ?
Qu’ils soient religieux convaincus, indécis, sceptiques ou athées, un grand nombre de juifs estiment avoir un rôle majeur à jouer dans l’Histoire (un droit que nous ne contestons pas), celui de leader, d’influenceur, d’entrepreneur, d’idéologue, de créateur, de scientifique, d’intellectuel dans toutes les disciplines… Cette prétention s’ancre incontestablement dans la réalité tant la communauté juive a une influence déterminante dans les pays où elle s’est établie.
Pour autant, elle représente moins de 0,2% de la population mondiale (entre 15 et 21 millions sur 8.000 millions d’humains), à peine 0,7% de la population française, 1,7% aux USA et 1% au Canada, trois pays où la proportion de juifs est la plus forte, après Israël bien sûr et la Cisjordanie.
Source : Nombre de juifs par pays - https://fr.wikipedia.org/wiki/Nombre_de_Juifs_par_pays
La communauté juive a donc une influence inversement proportionnelle à son poids démographique. Voilà bien ce qui la caractérise. Il est avéré aussi que nombre de ses membres se sentent investis d’une « mission » par leur éducation religieuse et intellectuelle, et par leurs traditions communautaires et familiales.
Nombre de juifs sont élevés consciemment ou non sous l’influence du « tikkoun olam », un concept philosophique d’une vertigineuse complexité visant à « réparer le monde ». Si l’ambition paraît louable, sa réalisation passe par un préalable. Pour « réparer le monde », il faut disposer des leviers du pouvoir pour agir. Ce préalable se heurte possiblement aux réticences des « autres », très majoritaires, qui peuplent ce monde, qu’une minorité aspire à « réparer ». Sous réserve que cela soit bien la mission qu’elle s’est assignée.
Mais évitons de nous perdre dans des considérations philosophiques. Restons les pieds posés sur terre, dans le réel, le factuel, le concret.
Tout individu se déclarant juif s’inscrit indubitablement dans le creuset ethnique et/ou spirituel et/ou intellectuel du judaïsme. Toute personne juive, tout juif, doit préalablement définir son identité juive à l’aune des critères ci-dessus retenus, pour qualifier le caractère anti-juif d’un délit dont il ou elle serait victime.
Toute personne qui se déclare « juive » par conviction religieuse se réclame de fait des textes, enseignements et croyances du judaïsme qu’un agnostique peut légitimement contester. Tant que l’existence d’une puissance divine supérieure n’est pas démontrée, une personne s’en référant ne peut d’aucune manière s’en prévaloir en justice ou tout autre cadre contradictoire. Il en résulte que la « judéophobie » qui peut s’entendre par un rejet du judaïsme est acceptable dès lors que toute autre religion suscite pareille défiance. « L’islamophobie » et la « christianophobie » sont tolérées, comme en atteste Élisabeth Badinter elle-même. Le 6 janvier 2016 sur l’antenne de France Inter, la riche héritière du Groupe Publicis, nous accordait son absolution : « Il ne faut pas avoir peur de se faire traiter d'islamophobe, qui a été pendant pas mal d'années le stop absolu […] ». Nous en déduisons qu’on ne doit pas avoir peur de se faire traiter de judéophobe.
Source : Vidéo diffusée sur Youtube sous le titre « Faut-il avoir peur d'être judéophobe ? » - https://www.youtube.com/watch?v=bZsCagYQ6sY&t
Ce que confirme Alain Jakubowicz, Président de la Licra (Ligue contre le racisme et l’antisémitisme) de 2010 à 2017 : « […] L’islamophobie, on peut la condamner mais fondamentalement, c’est un droit. On n’a le droit de ne pas aimer l’islam comme on n’a le droit de ne pas aimer le judaïsme. On a le droit de ne pas aimer l’église catholique ou protestante ».
Source : Vidéo diffusée sur Youtube sous le titre « La judéophobie est un droit ! » - https://www.youtube.com/watch?v=Nv739KBkBWM
Nous sommes parfaitement en droit de détester l’islam, le judaïsme ou le christianisme. Par cette acceptation, certains propos anti-juifs fondés sur le rejet du judaïsme, sur la « judéophobie », peuvent être justifiés dès lors qu’ils n’enfreignent pas d’autres dispositions législatives et juridiques.
On peut comprendre que la phobie d’une religion ou de leurs adeptes les plus radicaux, puissent conduire à des violences condamnables, mais pouvant bénéficier de circonstances atténuantes. L’agression d’un rabbin, d’un imam ou d’un curé qui tiendrait des propos irrespectueux, agressifs, violents à l’égard de celles et ceux qui n’épousent pas les préceptes religieux de l’offensant peut paraître si ce n’est légitime, à tout le moins compréhensible dès lors qu’elle reste proportionnée à l’affront. En d’autres termes, tout homme qui ferait montre de morgue, d’arrogance ou de mépris en raison de sa foi et des préceptes religieux qu’il a fait siens, peut être légitimement « corrigé » par l’offensé.
Il en résulte que certains actes anti-juifs, improprement qualifiés « antisémites », ne sont que l’expression d’une judéophobie légitime. Comme seraient parfaitement justifiés certains actes anti-chrétiens ou anti-musulmans suscités par la morgue, l’arrogance, le mépris, affichés par des musulmans ou des chrétiens.
Nous sommes en droit de contester des propos et actes qui offenseraient nos convictions, notamment la première d’entre elles : Dieu n’existant pas, toute personne s’en référant pour justifier ses positions mérite d’être remise à sa place. Le doute sur l’existence d’une puissance divine doit toujours profiter à celui qui en rejette l’idée.
On constatera que nous sommes aujourd’hui dans une logique inverse.
L’individu se réclamant d’une appartenance ethnique ou spirituelle discutable tant sur le fond que la forme, a toutes les chances de bénéficier d’un traitement de faveur par son appartenance supposée à cette minorité ethnique ou religieuse. Le contexte est schizophrénique. Un individu peut ainsi jouer « la comédie des mythes et des légendes », écrit Michel Onfray, pour faire valoir des droits que la justice et/ou la bien-pensance lui reconnaîtra.
Ainsi, assiste-t-on à des scènes surréalistes où des colons franco-israéliens ayant récemment immigré en Israël confisquent des terres et des habitations exploitées et occupées depuis des siècles par des familles palestiniennes au prétexte que ces « élus » détiendraient un droit de propriété inconditionnel, accordé par la puissance divine à laquelle ils prétendent croire.
Rien ne peut justifier de telles prétentions. Ces colons sont-ils génétiquement descendants des tribus ayant peuplé ces lieux ? Peuvent-ils alors bénéficier de la « promesse divine » d’y être ici chez eux pour l’éternité ? Rien n’est moins sûr ! Cette promesse peut-elle revêtir la moindre once de légitimité aux yeux de celui qui ne croit pas en l’existence de dieu et moins encore aux commandements et passe-droits rédigés en son nom ? Pas le moins du monde !
Cette spoliation devrait, dans le « monde normal », être condamnée unanimement, solennellement et sans appel, dès lors qu’elle est fondée sur ce que l’on est en droit de qualifier de « contes », de « balivernes », de « sornettes »… Ces synonymes s’appliquent à des textes et récits qui ne sont qu’affabulations parfois délirantes et belliqueuses.
Celui qui ne croit pas en dieu ne peut d’aucune façon être accusé « d’antisémitisme » à l’égard des membres d’une ethnie se proclamant d’essence divine, qui lui conférerait un statut particulier, voire une supériorité. Le « péché originel » réside donc dans ce particularisme qui ne peut que susciter la méfiance et la défiance de ceux qui n’y accordent aucune valeur.
Toute personne revendiquant publiquement son appartenance à cette tribu singulière et/ou affichant sa croyance dans les textes fondateurs de sa religion doit accepter que d’autres contestent ses positions, voire les rejettent formellement.
Le doute en l’existence de dieu ou sa négation doivent profiter à celui qui l’exprime. Le croyant ne peut démontrer la prééminence divine. Il s’agit d’une hypothèse (peu plausible) fondée sur la persistance de légendes et « contes des Mille et Nuits » qu’on partageait à la veillée, dans le désert, il y a plusieurs milliers d’années.
Aucune communauté religieuse fondée sur l’existence d’un ou plusieurs dieux, monothéiste ou polythéiste donc, ne peut se prévaloir de ce dogme pour asseoir la légitimité de ses actions et requêtes.
Il paraît essentiel à ce stade de préciser que ces développements n’exonèrent en rien de ses responsabilités l’auteur de violences verbales et physiques envers un juif, un musulman ou un chrétien, en raison de son appartenance religieuse. Évidemment !
La personne sera poursuivie et condamnée comme il se doit si elle s’est rendue coupable d’une agression ou d’un appel à la commettre. En revanche, elle ne peut être poursuivie pour « antisémitisme » dès lors que ce délit est, comme nous l’avons vu en introduction, fondé sur des imprécisions caractérisées et contradictoires totalement incompatibles avec la rigueur d’un jugement objectif. Autrement dit, toute personne est en droit d’afficher son anti-judaïsme ou sa « judéophobie », son anti-islamisme ou son « islamophobie », son anti-christianisme ou sa « christianophobie », dès lors qu’elle récuse l’existence d’un dieu omniscient dont s'abreuvent ces trois religions monothéistes.
Comme nous l’avons déjà écrit, la contestation de cette prééminence divine rend caduque le « délit d’antisémitisme » et légitime la défiance vis-à-vis de préceptes religieux qui ont motivé et justifié les pires atrocités au fil des siècles.
Signalons à celles et ceux qui n’en seraient pas instruits que les textes fondateurs du judaïsme recèlent des versets génocidaires abominables. Le génocide d’un peuple, d’une ethnie ou d’une tribu a été « conceptualisé » bien antérieurement à la rédaction de « Mein Kampf », dans la Bible hébraïque, la Torah et les livres prophétiques. Ces versets commandent au « peuple élu » l’extermination de populations entières. Ce que le philosophe Alain Finkielkraut admet sans détour : « Hitler s’est directement inspiré du modèle biblique, que Mein Kampf reprend d’une certaine manière. Une idée du peuple élu et de l’extermination contenue dans la Bible ».
Quelques recherches suffiront à admettre que les pires exactions, les plus odieux massacres, furent encouragés et/ou justifiés par la « Loi divine ». Le sont-ils toujours ?
- « Dans les villes de ces peuples dont l'Éternel, ton Dieu, te donne le pays pour héritage, tu ne laisseras la vie à rien de ce qui respire ». Deutéronome 20:16
- « Frappe Amalek […] ; tu ne l'épargneras point, et tu feras mourir hommes et femmes, enfants et nourrissons, boeufs et brebis, chameaux et ânes ». Samuel 15:3
Wikipédia de préciser : « Le premier jour de la guerre Israël-Hamas de 2023-2024, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou fait référence à Amalek lorsqu'il désigne le Hamas comme le coupable qu’il faut châtier ». Nous rajouterons : Qu’il faut « génocider » selon Samuel.
Source : Amalek - https://fr.wikipedia.org/wiki/Amalek
Ce dernier exemple peut justifier à lui seul l’exécration de la religiosité hébraïque, donc la « judéophobie ». Sur le fondement de ces seuls versets génocidaires, on est en droit de détester le judaïsme. Par extrapolation, dans quelle limite sommes-nous en droit d’exécrer celles et ceux qui s’en inspirent et s’en revendiquent ? La question est dérangeante…
Les plus sages argueront que les textes fondateurs du judaïsme, comme ceux de l’islam et du christianisme, sont très largement bienveillants à l’égard de son prochain. Cet argument ne peut d’aucune manière, cependant, convaincre celles et ceux qui, comme nous l’avons vu précédemment, se refusent à l’idée d’une essence divine originelle. Dieu n’existant pas, toute référence à cette abstraction n’a aucune valeur, n’a pas de sens et moins encore de légitimité.
De même, on peut concevoir que les individus revendiquant leur appartenance à une communauté religieuse monothéiste puissent s’attirer une grande défiance de la part de celles et ceux qui ne s’en réclament pas, les incroyants, qui s’en méfient non sans raison comme nous l’avons vu plus haut.
Qui doit-on alors incriminer ? Celui qui s’inscrit dans un courant religieux et en acceptent les préceptes, les principes, les observations et les commandements ? Ou celui qui considère que les grandes religions sont fondées sur des élucubrations mystiques dépassées que plus rien ne justifie aujourd’hui, au XXIe siècle ?
À la lumière de ces développements, on admettra que toute accusation d’antisémitisme, et toute poursuite judiciaire s’y rapportant, est nulle et non avenue dès lors que l’accusation ne démontre pas que la ou les victimes sont strictement sémites. Ce que seule la génétique peut confirmer si l’on admet que les « sémites sont les descendants des différents peuples du Proche-Orient ancien. […] Dont la liste figure au chapitre 10 de la Genèse. Parmi les peuples cités, on trouve notamment les Araméens, les Assyriens, les Lydiens et les Élamites. Le patriarche Abraham étant un descendant de Sem, les Ismaélites et les Israélites (les juifs et les arabes) sont des "sémites" au sens de la Bible. La recherche moderne a montré que tous ces peuples n'ont rien en commun, excepté une proximité géographique pendant l’Antiquité ».
Source : Wikipédia - Sémites - https://fr.wikipedia.org/wiki/Sémites
On admettra :
Que le rejet du judaïsme, de l’islam et du christianisme, improprement qualifié « judéophobie », « islamophobie », « christianophobie », est une posture légitime dès lors que vous considérez que dieu n’existe pas.
Que toute critique même acerbe et virulente des trois grandes religions monothéistes et de leurs adeptes est acceptable tant qu’elle n’appelle pas à la violence ou à la commission d’un délit passible de poursuites et condamnations.
Nous admettrons alors que l’accusation d’antisémitisme est gravement diffamatoire si elle ne se fonde pas sur des faits indiscutables sur l’origine sémite des victimes, qui dépasse la seule appartenance à la communauté juive.
Que l’antisémitisme est donc un terme inapproprié à la qualification systématique d’atteintes psychologiques et physiques à l’intégrité de personnes de confession juive.
Que l’usage de ce qualificatif doit donc, au regard des approximations et interprétations erronées relevées plus haut, être proscrit ou réservé à des faits extrêmement précis et limités.
Aujourd’hui, l’antisémitisme est un élément de language inadapté visant à jeter le discrédit sur les personnes qui s’en trouvent affublées, souvent sans cause réelle et sérieuse.
« Un rayon laser paralysant pour faire taire toutes les critiques », selon « l’ignoble antisémite » Jean-Luc Mélenchon.
Pourquoi doit-on proscrire l’accusation d’antisémitisme ?
Re: Pourquoi doit-on proscrire l’accusation d’antisémitisme ?
Et pourquoi la judéophobie (la crainte du judaïsme) est-elle totalement fondée ? [Et ne peut en aucun cas être assimilé à l'antisémitisme ou au racisme].
Nous trouverons la réponse dans les propos d'Ehud Barak, ancien Premier ministre d'Israël, qui considère que Netanyahou est sous l'emprise de ses ministres ultra-religieux qui le poussent au chaos pour hâter la venue du messie des juifs.
Car pour les juifs religieux, l'apocalypse annonce l'arrivée de leur messie et leur règne sur la "terre promise" (pas seulement la Palestine bien sûr).
Vous ne rêvez pas !
Un ex-Premier ministre israélien nous explique que Netanyahou est entouré de juifs messianiques (en attente du messie) et racistes qui aspirent à l'apocalypse donc à l'embrasement de la planète. Rien que ça !
Ça fait peur non ?
https://www.youtube.com/watch?v=1VWy7onOLb0
Nous trouverons la réponse dans les propos d'Ehud Barak, ancien Premier ministre d'Israël, qui considère que Netanyahou est sous l'emprise de ses ministres ultra-religieux qui le poussent au chaos pour hâter la venue du messie des juifs.
Car pour les juifs religieux, l'apocalypse annonce l'arrivée de leur messie et leur règne sur la "terre promise" (pas seulement la Palestine bien sûr).
Vous ne rêvez pas !
Un ex-Premier ministre israélien nous explique que Netanyahou est entouré de juifs messianiques (en attente du messie) et racistes qui aspirent à l'apocalypse donc à l'embrasement de la planète. Rien que ça !
Ça fait peur non ?
https://www.youtube.com/watch?v=1VWy7onOLb0
Re: Pourquoi doit-on proscrire l’accusation d’antisémitisme ?
« L’antisionisme, aujourd’hui, est la forme moderne de l’antisémitisme », a déclaré la journaliste Anne Sinclair lundi 29 avril, sur France 5 alors qu’elle était invitée à réagir aux manifestations étudiantes propalestiniennes, à Sciences Po notamment.
« Jamais je n’aurais pensé que tous ces jeunes gens seraient à ce point antisémites », a pour sa part déclaré Élisabeth Badinter le 26 avril sur France 5 toujours à propos de la mobilisation des étudiants de Sciences Po.
Mais que signifient exactement les termes d’antisémitisme et d’antisionisme ? Parle-t-on de la même chose ?
Franceinfo a interrogé Dominique Vidal, journaliste et historien, auteur de Antisionisme = antisémitisme ?.
Quelle est la différence entre antisémitisme et antisionisme ?
L’antisémitisme, c’est le racisme contre les juifs. Il y a des racines non négligeables en France historiquement, puisque c’est ce qui a motivé en réalité l’affaire Dreyfus. L’antisionisme, c’est le refus ou la critique de l’idée qu’a eu Theodor Herzl en 1896 de militer pour la création d’un État juif en Palestine. Quand on regarde l’histoire, jusqu’en 1939, l’immense majorité des antisionistes sont des juifs. En fait, l’antisionisme est un mouvement juif opposé au sionisme. Il y a plusieurs raisons à cela. La plus importante, c’est l’idée que le judaïsme est d’abord une religion et qu’une religion, ça n’est pas une nation, ça n’est pas un peuple. Pour les ultra-orthodoxes, il ne peut pas y avoir d’État juif avant que le Messie ne soit arrivé.
Y a-t-il eu une évolution de l’antisionisme au fil des années ?
Évidemment que oui. Le changement ne date pas d’aujourd’hui. Il date de la Seconde Guerre mondiale où l’épouvantable génocide organisé par les nazis a créé une situation tout à fait nouvelle, y compris en Palestine, puisque le mouvement sioniste y a trouvé une légitimité tragique évidemment, qui a poussé à l’époque l’Organisation des Nations Unies à voter un plan de partage, donc à voter pour qu’il y ait en Palestine un État juif et un État arabe. On connaît la suite, par ailleurs : l’État juif a vu le jour, mais pas l’État arabe et son territoire a été partagé. Donc la situation était différente du point de vue international. Il y avait un soutien de la communauté internationale à l’idée de créer pas seulement un État juif, mais deux États. (...)
Ce qui fait qu’aujourd’hui, par exemple, on ne peut pas dire que les antisionistes tels qu’ils existent sont pour la disparition de l’État d’Israël. C’est une ânerie. Ils sont pour une transformation de l’État d’Israël, non plus en État du peuple juif, mais en État de tous ses citoyens, de telle manière que tous les citoyens israéliens puissent vivre en égalité.
Que pensez-vous des discours qui affirment qu’être antisioniste, c’est forcément être antisémite ?
Ça existe. Mais tracer cette égalité me paraît être une forme d’analphabétisme historique. Je le disais, l’antisionisme est d’abord un mouvement juif et il est, dans sa formulation la plus rude, développé jusqu’à la Seconde Guerre mondiale mais pas après. C’est dangereux de mettre un signe égal entre les deux, dans le sens où il n’y a pas en France, dans le droit français, de délit d’opinion. Ça n’existe pas. Condamner l’antisionisme, c’est créer une violation du droit constitutionnel français. Ou alors on condamne aussi l’anti-communisme ou l’anti-gaullisme. Tout ça n’a pas de sens.
Pour autant, on peut évidemment critiquer la politique d’Israël, par exemple en ce moment à Gaza, sans forcément dire qu’on est antisioniste. Il n’y a pas besoin d’être anti-russe pour critiquer la politique de Poutine. On est dans deux registres différents à mon avis. En revanche, évidemment, il y a un certain nombre de gens qui sont connus pour leurs thèses antisémites ou négationnistes, je pense à Alain Soral ou à Dieudonné, et qui utilisent le terme « antisionisme » pour cacher leur antisémitisme. Ça, c’est un vrai problème que devraient se poser tous ceux qui se déclarent antisionistes. Bien sûr, il y a des antisémites qui se camouflent derrière l’antisionisme. (...)
Aujourd’hui, l’antisionisme consiste à prôner l’égalité en droits nationaux, individuels et religieux de tous les habitants de la Palestine. Je connais des gens qui éventuellement regrettent que l’État d’Israël soit advenu dans les conditions où il est advenu, c’est-à-dire où il n’y a pas eu un deuxième État comme prévu – parce qu’au fond, tous ces conflits ont pour objet les droits des Palestiniens – mais on peut être pour les droits des Palestiniens sans être contre ceux des Israéliens, évidemment.
++++++++++
Une précision perso : L'antisionisme de Soral et Dieudonné n'est pas de l'antisémitisme. Ces deux-là dénoncent AVANT TOUT le soutien inconditionnel à l'état d'Israël d'une partie de la diaspora juive française. De nombreux intellectuels juifs partagent leurs vues, à commencer par Jacob Cohen l'auteur du "Printemps des Sayanim" (personnalités françaises qui sont des agents du Mossad).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sayanim
Tout comme John Mearsheimer et Stephen Walt, deux brillants professeurs de Harvard, qui dénoncent l'influence néfaste du lobby juif américain. En 2007, ils ont rédigé un ouvrage référence sur ce thème qui a fait beaucoup de vagues : "Le Lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine".
https://fr.wikipedia.org/wiki/John_Mearsheimer
« Jamais je n’aurais pensé que tous ces jeunes gens seraient à ce point antisémites », a pour sa part déclaré Élisabeth Badinter le 26 avril sur France 5 toujours à propos de la mobilisation des étudiants de Sciences Po.
Mais que signifient exactement les termes d’antisémitisme et d’antisionisme ? Parle-t-on de la même chose ?
Franceinfo a interrogé Dominique Vidal, journaliste et historien, auteur de Antisionisme = antisémitisme ?.
Quelle est la différence entre antisémitisme et antisionisme ?
L’antisémitisme, c’est le racisme contre les juifs. Il y a des racines non négligeables en France historiquement, puisque c’est ce qui a motivé en réalité l’affaire Dreyfus. L’antisionisme, c’est le refus ou la critique de l’idée qu’a eu Theodor Herzl en 1896 de militer pour la création d’un État juif en Palestine. Quand on regarde l’histoire, jusqu’en 1939, l’immense majorité des antisionistes sont des juifs. En fait, l’antisionisme est un mouvement juif opposé au sionisme. Il y a plusieurs raisons à cela. La plus importante, c’est l’idée que le judaïsme est d’abord une religion et qu’une religion, ça n’est pas une nation, ça n’est pas un peuple. Pour les ultra-orthodoxes, il ne peut pas y avoir d’État juif avant que le Messie ne soit arrivé.
Y a-t-il eu une évolution de l’antisionisme au fil des années ?
Évidemment que oui. Le changement ne date pas d’aujourd’hui. Il date de la Seconde Guerre mondiale où l’épouvantable génocide organisé par les nazis a créé une situation tout à fait nouvelle, y compris en Palestine, puisque le mouvement sioniste y a trouvé une légitimité tragique évidemment, qui a poussé à l’époque l’Organisation des Nations Unies à voter un plan de partage, donc à voter pour qu’il y ait en Palestine un État juif et un État arabe. On connaît la suite, par ailleurs : l’État juif a vu le jour, mais pas l’État arabe et son territoire a été partagé. Donc la situation était différente du point de vue international. Il y avait un soutien de la communauté internationale à l’idée de créer pas seulement un État juif, mais deux États. (...)
Ce qui fait qu’aujourd’hui, par exemple, on ne peut pas dire que les antisionistes tels qu’ils existent sont pour la disparition de l’État d’Israël. C’est une ânerie. Ils sont pour une transformation de l’État d’Israël, non plus en État du peuple juif, mais en État de tous ses citoyens, de telle manière que tous les citoyens israéliens puissent vivre en égalité.
Que pensez-vous des discours qui affirment qu’être antisioniste, c’est forcément être antisémite ?
Ça existe. Mais tracer cette égalité me paraît être une forme d’analphabétisme historique. Je le disais, l’antisionisme est d’abord un mouvement juif et il est, dans sa formulation la plus rude, développé jusqu’à la Seconde Guerre mondiale mais pas après. C’est dangereux de mettre un signe égal entre les deux, dans le sens où il n’y a pas en France, dans le droit français, de délit d’opinion. Ça n’existe pas. Condamner l’antisionisme, c’est créer une violation du droit constitutionnel français. Ou alors on condamne aussi l’anti-communisme ou l’anti-gaullisme. Tout ça n’a pas de sens.
Pour autant, on peut évidemment critiquer la politique d’Israël, par exemple en ce moment à Gaza, sans forcément dire qu’on est antisioniste. Il n’y a pas besoin d’être anti-russe pour critiquer la politique de Poutine. On est dans deux registres différents à mon avis. En revanche, évidemment, il y a un certain nombre de gens qui sont connus pour leurs thèses antisémites ou négationnistes, je pense à Alain Soral ou à Dieudonné, et qui utilisent le terme « antisionisme » pour cacher leur antisémitisme. Ça, c’est un vrai problème que devraient se poser tous ceux qui se déclarent antisionistes. Bien sûr, il y a des antisémites qui se camouflent derrière l’antisionisme. (...)
Aujourd’hui, l’antisionisme consiste à prôner l’égalité en droits nationaux, individuels et religieux de tous les habitants de la Palestine. Je connais des gens qui éventuellement regrettent que l’État d’Israël soit advenu dans les conditions où il est advenu, c’est-à-dire où il n’y a pas eu un deuxième État comme prévu – parce qu’au fond, tous ces conflits ont pour objet les droits des Palestiniens – mais on peut être pour les droits des Palestiniens sans être contre ceux des Israéliens, évidemment.
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Une précision perso : L'antisionisme de Soral et Dieudonné n'est pas de l'antisémitisme. Ces deux-là dénoncent AVANT TOUT le soutien inconditionnel à l'état d'Israël d'une partie de la diaspora juive française. De nombreux intellectuels juifs partagent leurs vues, à commencer par Jacob Cohen l'auteur du "Printemps des Sayanim" (personnalités françaises qui sont des agents du Mossad).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sayanim
Tout comme John Mearsheimer et Stephen Walt, deux brillants professeurs de Harvard, qui dénoncent l'influence néfaste du lobby juif américain. En 2007, ils ont rédigé un ouvrage référence sur ce thème qui a fait beaucoup de vagues : "Le Lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine".
https://fr.wikipedia.org/wiki/John_Mearsheimer