Alors où que vous êtes ?

Problèmes pratiques, casse-têtes administratifs : Peut-être qu'un(e) participant(e) de ce forum pourrait vous répondre ?

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Pilou
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Re: Alors où que vous êtes ?

Message par Pilou »

Kiki 35 a écrit : 10 juil. 2023 Y en a qui nous défendent:
https://www.senat.fr/amendements/2022-2 ... t_569.html
On notera que c'est un amendement qui vient de la gauche et plus précisément des vert, comme quoi la gauche ce sera toujours mieux que tout le reste, du moins sur ces questions

J'en connais, un en particulier, qui n'est pas d'accord avec moi, mais c'est être sourd et aveugle de ne pas le reconnaître
Trinita
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Re: Alors où que vous êtes ?

Message par Trinita »

Yves a écrit : 10 juil. 2023 Jusqu'au cou Trinita ! :lol:

Ou encore, comme on disait dans mon enfance : Au nom du Pèze, du Fric et du Saint Bénéfice ! Amène ! (ta thune, ton flouze, ton oseille, ton pognon, ton grisbi…).
:) Ah, ça m'a rappelé Trinita et son frère Bambino, (Hill et Spencer), et leur ignorance en matière de religion qui leur fait dire des conneries qui me font marrer.

Mais pour revenir aux autres digressions, plus sérieuses..: J''ai entendu tout-à-l'heure un type, à la radio, je sais pas qui c'était mais ce devait être un député, au sujet de la loi en préparation, qui parlait, dans le cadre d'une sanction, de suspension d'allocation alors que l'accompagnement serait maintenu. Genre, c'était une faveur. Et il a dit que le contrat à signer le serait pour tous les parasi - euh, pour tous les demandeurs d'emploi. Pas uniquement pour les gens aux RSA.

Il y avait aussi dans ce fil une digression concernant la retraite. Je m'ajoute à celles et ceux qui n'ont jamais compté dessus.
Yves
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Re: Alors où que vous êtes ?

Message par Yves »

cathy77 a écrit : 10 juil. 2023 On ferait mieux de lutter contre le travail illégal que d'emmerder les "chômeurs" ou aux minimas sociaux. 😡
Ben non ! C'est exactement le contraire qui se passe (c'est voulu évidemment) : On encourage le travail illégal (puisqu'on encourage l'arrivée massive de clandestins en Europe) et on contrôle les chômeurs et précaires.

On éborgne les Gilets Jaunes et on laisse les casseurs piller et brûler en toute impunité.

C'est pourtant simple à comprendre, non ? :roll:
Pilou a écrit : 10 juil. 2023 On notera que c'est un amendement qui vient de la gauche et plus précisément des vert, comme quoi la gauche ce sera toujours mieux que tout le reste, du moins sur ces questions

J'en connais, un en particulier, qui n'est pas d'accord avec moi, mais c'est être sourd et aveugle de ne pas le reconnaître
Pôôôôôôôvre Pilou ! Tu vas te prendre une (amicale) branlée ! :wink:

Tu oublies "juste" un truc, c'est que Macron était ministre de l'Économie d'un président socialiste : Hollande !

Tu oublies "juste" un autre truc : Élisabeth Borne. "Longtemps proche du Parti socialiste, elle rejoint La République en marche dès la première campagne présidentielle d'Emmanuel Macron". (Wikipédia)

Tu oublies "juste" un dernier truc : Olivier Dussopt, ministre du Travail ! "Adhérent du Parti socialiste (PS) à partir de 2000, il est secrétaire de la section d’Annonay de mai 2001 à janvier 2008. […] Proche de la Nouvelle Gauche avec Benoît Hamon, il est membre du Conseil national du Parti socialiste". (Wikipédia)

CE SONT - pour l'essentiel - DES SOCIALISTES QUI GOUVERNENT LA FRANCE. Donc des femmes et hommes de gauche ! :wink:

C'est être sourd et aveugle de ne pas le reconnaître ! :wink:

Je te l'ai déjà dit Pilou, en d'autres occasions, que ta "culture politique" est approximative. Pas étonnant que tu sois encore dans la binarité "gentille" gauche et "méchante" droite. :mrgreen:

Un exemple parmi des milliers pour éclairer "un peu" ta lanterne : C'est la gauche qui est à l'origine de la colonisation.

Avec un type comme Jules Ferry, franc-maçon de la Gauche républicaine. "Il est président du Conseil des ministres de 1880 à 1881 et de 1883 à 1885, sous la présidence de Jules Grévy. Montrant un fort engagement pour l'expansion coloniale française, en particulier dans la péninsule indochinoise…" (Wikipédia)

La droite (dont les monarchistes et les bonapartistes) était plus préoccupé par les affaires intérieures de la France et sa place en Europe (pour faire simple). Un peu comme Trump aux USA (avec America First) face à Biden (le va-t-en-guerre démocrate, comme avant lui Obama et Clinton).

Oui l'expansion coloniale française a été dictée et dirigée - pour l'essentiel - par des francs-maçons de Gauche comme Jules Ferry, qui voulaient que les "races inférieures" (mot pour mot) soient civilisées par les "races supérieures", comme disait Léon Blum. :roll:

Pour finir, je ne vais pas t'imposer du Macron, du Borne ou du Dussopt dans le texte, mais encore du Jules Ferry. Accroche-toi à ta chaise :

• « Il y a un droit des races supérieures vis-à-vis des races inférieures »

• « Si nous avons le droit d’aller chez ces barbares, c’est parce que nous avons le devoir de les civiliser. (...) Il faut non pas les traiter en égaux, mais se placer au point de vue d’une race supérieure qui conquiert. »

• « D’après la doctrine communément admise par les auteurs, un Etat peut acquérir, par la seule prise de possession, la suzeraineté de territoires, soit inoccupés, soit appartenant à des tribus sauvages. »

C'était beau la Gauche républicaine des années 1880 !

Il serait peut-être temps de débaptiser tous les lycées, les places, les avenues et les rues Jules Ferry. Y'en a un paquet en France à la Gloire de cette Gauche (franc-maçonne) Universelle et Humaniste ! :lol:
Yves
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Re: Alors où que vous êtes ?

Message par Yves »

Après, je sais ce que tu vas me répondre : "Tous ces gens ne sont pas des hommes et des femmes de Gauche".

Peut-être mais ça démontre que tout cela est très complexe.

Un type comme Philippot (Président des Patriotes, ancien numéro 2 du FN) est par exemple plus à gauche que la plupart de celles et de ceux qui se revendiquent de Gauche.

Et Mitterrand ?

Et Staline, il était de Gauche ou de Droite ? Et Mao ?

Et Hitler à la tête du parti National Socialiste ?

Quand on s'intéresse à la politique économique (et financière) menée de 1933 à 1939 en Allemagne, elle était ASSURÉMENT de Gauche et radicalement opposée à la finance (donc à une communauté très influente) et au capitalisme anglo-saxons. Fermons la parenthèse. :roll:
cathy77
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Re: Alors où que vous êtes ?

Message par cathy77 »

Yves,
Ben non ! C'est exactement le contraire qui se passe (c'est voulu évidemment) : On encourage le travail illégal (puisqu'on encourage l'arrivée massive de clandestins en Europe) et on contrôle les chômeurs et précaires.

On éborgne les Gilets Jaunes et on laisse les casseurs piller et brûler en toute impunité.
J'ai dit "îl faudrait", que ce serait mieux, pas que c'était le cas ? Enfin, dans le meilleur des mondes ? C'est clair, qu'on n'y est pas ! :(

Quand je pense que j'ai voté F. Mitterrand en 1981, j'avais 20 ans et idéaliste !!! :cry:
Kiki 35
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Re: Alors où que vous êtes ?

Message par Kiki 35 »

Les croutons de droite du sénat, non seulement ils veulent l'obligation des 15 heures, mais il rejettent aussi les amendements qui prévoient que l'engagement soit réciproque, même le mot réciproque dans le nom ils n'en veulent plus, et rejettent les amendements pour que les heures soient mensualisées pour plus de souplesse, même quand on leur montre que les 15 heures par semaine ça n'a jamais marché pour les jeunes!

Yves, les hommes politiques s'engagent dans le PS quand il n'y a plus de place dans les partis de droite. Le système politique actuel favorise les nantis, qui ne vont jamais contre les intérêts de leur classe. Penser que ce sera mieux avec l'extrême-droite est complètement illusoire. C'est pas parce que la gauche fait une politique de droite que la droite fait une politique de gauche, on l'a vu avec Sarkosy.
Tous les conquis sociaux nous viennent de l'époque où l'on avait un parti communiste fort et pas encore embourgeoisé, et des syndicats forts, qui assimilaient rapidemment la main d'oeuvre étrangère.
Le seul acquis qu'on doit à la droite c'est la loi qui interdit le travail des enfants, on le doit aux militaires qui se plaignaient de l'état lamantable des jeunes mâles après les années d'usine, totalement impossible de les recruter pour l'armée.
Pilou
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Re: Alors où que vous êtes ?

Message par Pilou »

Yves a écrit : 11 juil. 2023 Après, je sais ce que tu vas me répondre : "Tous ces gens ne sont pas des hommes et des femmes de Gauche".

Peut-être mais ça démontre que tout cela est très complexe.

Un type comme Philippot (Président des Patriotes, ancien numéro 2 du FN) est par exemple plus à gauche que la plupart de celles et de ceux qui se revendiquent de Gauche.

Et Mitterrand ?

Et Staline, il était de Gauche ou de Droite ? Et Mao ?

Et Hitler à la tête du parti National Socialiste ?

Quand on s'intéresse à la politique économique (et financière) menée de 1933 à 1939 en Allemagne, elle était ASSURÉMENT de Gauche et radicalement opposée à la finance (donc à une communauté très influente) et au capitalisme anglo-saxons. Fermons la parenthèse. :roll:
Tu tiens la grande forme malgré la chaleur a ce que je vois :wink:

A mon humble avis, il faut voire au delà des hommes et des femmes qui composent un parti
C'est un lieu commun de le dire, mais il y a des brebis galeuses et égarées dans tous les partis et tous les corps de metier, ce qu'il faut retenir a mon sens c'est l'idéologie de fond comme le marche ou creve que veut nous imposer Macron qui est bel et bien de droite, et ses comparses des républicains qui ce sont debinés au moment de voter les motions de censure proposée par la nupe

Quant a Philippot qui végète comme un âme en peine depuis qu'il a quitté le FN, il ne représente que lui

Mais je suis d'accord fermons la parenthèse
Yves
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Re: Alors où que vous êtes ?

Message par Yves »

Pilou a écrit : 11 juil. 2023 c'est l'idéologie de fond comme le marche ou creve que veut nous imposer Macron qui est bel et bien de droite.
Le "marche ou crève" est une idéologie globalement… de gauche, sauf à considérer que le "communisme", le "maoïsme", le "collectivisme" dans son ensemble… ne sont pas des idéologies de Gauche. :mrgreen:

Le National-Socialisme des Travailleurs Allemands (tel est l'intitulé exact du Nazisme) est aussi une idéologie de Gauche, à l'exception de son "volet racialiste", raciste et antisémite. Les Juifs étant alors accusés par Hitler de contrôler la finance (le moteur du capitalisme) et d'être à l'origine de la Révolution bolchevique en Russie, et de l'idéologie communiste internationaliste.

Le Nazisme a séduit les classes populaires parce qu'il a amélioré considérablement leurs conditions de vie (avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale). Tous les économistes s'accordent sur le "miracle allemand" de 1933 à 1939 qui a sorti l'Allemagne de la crise TERRIBLE de 1929/1932 et de ses millions de chômeurs (taux de chômage en 1932 : 42% !). :shock: :shock: :shock:

Le "marche ou crève" n'est donc pas - loin s'en faut - une "spécificité" de droite. Au contraire… 

Refermons une seconde fois la parenthèse. :wink:
Inventus
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Re: Alors où que vous êtes ?

Message par Inventus »

Yves a écrit : 11 juil. 2023 Après, je sais ce que tu vas me répondre : "Tous ces gens ne sont pas des hommes et des femmes de Gauche".

Peut-être mais ça démontre que tout cela est très complexe.

Un type comme Philippot (Président des Patriotes, ancien numéro 2 du FN) est par exemple plus à gauche que la plupart de celles et de ceux qui se revendiquent de Gauche.

Et Mitterrand ?

Et Staline, il était de Gauche ou de Droite ? Et Mao ?

Et Hitler à la tête du parti National Socialiste ?

Quand on s'intéresse à la politique économique (et financière) menée de 1933 à 1939 en Allemagne, elle était ASSURÉMENT de Gauche et radicalement opposée à la finance (donc à une communauté très influente) et au capitalisme anglo-saxons. Fermons la parenthèse. :roll:
T'en as oublié un et un beau : Pierre Laval, comme traitre et pourriture de collabo, il ne faut pas oublier que c'est une partie de la SFIO qui a voté les pleins pouvoirs à Pétain - https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Laval

La notion de droite et de gauche doit toujours être remise en question

Lire ci dessous: Ces socialistes qui votèrent les pleins pouvoirs à Pétain

Richard Ferrand vient de rendre hommage, à Vichy, aux 80 parlementaires qui refusèrent les pleins pouvoirs constitutionnels au maréchal Pétain, le 10 juillet 1940, il y a 79 ans jour pour jour. Évidemment, la récupération politique marche à plein, mais cela n’a rien d’étonnant. « Car en politique, il faut savoir dire non : non au populisme et à l’antiparlementarisme, facilités d’un jour et calamités du lendemain », a déclaré le président de l’Assemblée nationale, oubliant que le 10 juillet 1940, les calamités étaient bien là et qu’on ne pouvait probablement pas imaginer alors qu’il pourrait en advenir de bien pires dans les mois et les années qui suivirent. L’Histoire est toujours plus facile à refaire une fois qu’elle s’est accomplie.

Il est de bon ton de souligner que la majorité de ces 80 parlementaires (députés et sénateurs) étaient de gauche. En revanche, on insiste moins sur le fait que parmi les 357 députés qui votèrent les pleins pouvoirs, une majorité était de gauche et que le Sénat était un fief radical. Les parlementaires SFIO (ancêtre du Parti socialiste actuel) étaient 126 : 36 votèrent contre, 90 pour. M. Ferrand, ancien socialiste, se garde bien de l’évoquer. Il est tellement plus facile de hurler au « populisme » sans se soucier, du reste, d'anachronisme. Avec un manichéisme tellement confortable, on fait de ces parlementaires qui votèrent les pleins pouvoirs au vainqueur de Verdun des lâches, des salauds, des collabos. Pourtant, la réalité est bien plus complexe.

Restons, d'ailleurs, sur ces parlementaires socialistes qui accordèrent leur confiance à Pétain. Certains basculèrent carrément dans la collaboration. Ce fut le cas du député de Vaucluse Pierre Vaillandet (1888-1971), qui avait été avant-guerre militant dans le Syndicat national des instituteurs ainsi qu’à la Ligue des droits de l’homme. Proche de Marcel Déat, il quitta Paris le 15 août 1944 pour l’Allemagne. Il sera condamné par contumace en 1946 à la dégradation nationale, à la confiscation de ses biens. On pourrait aussi évoquer Marcel Régis (1892-1986), député socialiste d’Alger, ancien vice-président de la Ligue internationale contre l’antisémitisme (LICA, ancêtre de la LICRA), qui déclara à propos de Léon Blum : « Quand ce juif sera à la morgue, il sera au seul logis qui convient. » On pourrait encore citer Georges Barthélémy (1897-1944), député de la Seine. C’est lui qui avait déclaré, en 1936, à l’occasion des Olympiades populaires, que le sport constituait « le meilleur moyen d’arrêter la dégénérescence physique et morale de la race ». Farouche anticommuniste, en février 1940, après la signature du pacte germano-soviétique, il déclarait à la Chambre vouloir envoyer à la guillotine les députés communistes, le peloton d'exécution étant leur faire trop d'honneur. Le 10 juillet 1944, il mourra mitraillé devant la mairie de Puteaux.

Néanmoins, de nombreux parlementaires socialistes, qui avaient voté les pleins pouvoirs à Philippe Pétain, entrèrent ensuite dans la Résistance. On pourrait citer André Naphle (1903-1941), député de la Gironde, fusillé pour faits de Résistance. Ou encore Henri Martin (1903-1945), député de la Marne, déporté à Mauthausen et mort cinq jours à peine après la libération du camp.

La plupart des parlementaires socialistes qui avaient voté les pleins pouvoirs furent frappés d’inéligibilité après la guerre et exclus de la SFIO, sauf ceux qui purent présenter des titres de Résistance. Certains se retrouvèrent sous la IVe République dans le Parti socialiste démocratique (PSD) fondé par Paul Faure (1878-1960) et poursuivirent une carrière politique. Parmi eux, on trouve un certain Charles Spinasse (1893-1979), député de Corrèze, ministre de l’Économie sous le Front populaire et fondateur, en 1941, à Paris, de l’hebdomadaire Le Rouge et le Bleu, « revue de la pensée socialiste française », revue publiée avec l’autorisation de la censure allemande… En 1967, à l'occasion des élections législatives, Charles Spinasse contribua à l'implantation locale d'un jeune loup de la politique nommé… Jacques Chirac. Pas simple, le socialisme, en France. Richard Ferrand en conviendra...

et encore:

TV – « Quand la gauche collaborait, 1939-1945 »

Notre choix du soir. Florent Leone et Christophe Weber dressent le portrait de personnalités de gauche qui sombrèrent sous l’Occupation (sur France 5 à 22 h 40).

Il aura fallu du temps, beaucoup de temps, et le travail acharné des chercheurs pour déconstruire la vision caricaturale d’une des périodes les plus troubles et les plus ambiguës de notre histoire. Celle d’une France, sous Vichy, coupée idéologiquement en deux, entre une gauche résistante et une extrême droite collaborationniste.

Une vision sans nuance qui perdura pendant des décennies dans la mémoire collective. « Les sociétés préfèrent percevoir leur passé en termes stables. La notion de ­mutation est inacceptable », explique l’historien Simon Epstein, auteur d’Un paradoxe français et des Dreyfusards sous l’Occupation (Albin Michel), que l’on retrouve, sans surprise, auprès de Pascal Ory et d’Olivier Wieviorka dans le second volet du documentaire de Florent Leone et Christophe Weber consacré, après l’extrême droite entrée en résistance, aux hommes de gauche (socialistes, radicaux, communistes, syndicalistes) qui versèrent dans la collaboration.

Un documentaire classique dans sa forme, qui tient autant, ­sinon plus, aux analyses du trio d’experts qu’aux archives – même si certaines, notamment sonores ou d’actualité, sont ­assez rares. Telle celle sur l’attentat perpé­tré par un résistant le 27 août 1941 contre Pierre Laval et Marcel Déat lors d’un défilé de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme (LVF).

A raison, les deux auteurs s’attardent longuement sur la période de l’entre-deux-guerres, tout particulièrement celle des années 1930 où s’effectua le basculement de deux futures figures de la collaboration : Marcel Déat, député socialiste qui rompt en 1933 avec Léon Blum avant d’être exclu de la SFIO – ce qui n’est pas précisé – après avoir formé les « néosocialistes » dont le slogan est : « Autorité, ordre et nation ». Et Jacques Doriot, expulsé du Parti communiste français en 1934 après avoir créé le Comité de défense antifasciste avec des membres de la SFIO et du Parti radical.

Par leur parcours et leur dérive idéologique, qui se matérialisera respectivement par la fondation du Rassemblement national populaire (RNP) et du Parti populaire français (PPF), ces deux hommes incarnent les deux grands courants – pacifisme forcené et anti-bolchévisme – qui forcent les revirements à gauche. Et l’éclatement d’un paysage politique qui finira par être totalement « démantibulé » à la faveur des événements. A commencer par les accords de Munich, en septembre 1938, votés par la gauche (hormis les communistes), qui ouvrent une brèche entre pacifistes convaincus et pacifistes de raison. Et, le 23 août 1939, le pacte germano-soviétique qui déchire le Parti communiste français devenu, de fait, l’allié de l’Allemagne nazie.

Loin de rester attachés aux seuls Déat et Doriot et à leur ­combat acharné et revanchard pour ­conquérir le pouvoir, ou à Jean ­Luchaire, dreyfusard, héritier d’Aristide Briand, devenu ministre de l’information sous Vichy, ou encore le radical-socialiste René Bousquet, grâce auquel Olivier Wieviorka analyse la position des fonctionnaires, Florent Leone et Christophe Weber mettent en lumière d’autres personnalités politiques moins connues. Telle Marc Augier, membre du cabinet de Léo Lagrange dans le gouvernement du Front populaire en 1936 puis combattant dans la LVF et la Waffen SS, ou René Belin, dirigeant de la CGT, avant d’être le principal inspirateur de la Charte du travail et le cosignataire du statut des juifs en 1940. A ce titre – et c’est le seul bémol –, on peut regretter que le basculement dans l’antisémitisme de ces hommes de gauche, dreyfusards et philosémites, soit si peu évoqué et analysé.

Quand la gauche collaborait, 1939-1945, de Florent Leone et Christophe Weber (Fr. 2017, 55 min).

Et encore :

L’Histoire est souvent plus complexe que ce qu’en retient la mémoire collective. Après l’humiliation de la défaite en 1940, la Résistance française n’a pas été menée que par des hommes et des femmes dont le cœur portait à gauche. Refusant de se soumettre à l’Allemagne, des militants monarchistes, des membres de l’Action française, des cadres de divers partis d’extrême droite ont choisi de résister. D’où le paradoxe de retrouver plus tard, côte à côte dans certains maquis, des communistes et des vichystes, voire des juifs et des antisémites notoires. Bien construit, ce documentaire en deux volets – le second, Quand la gauche collaborait, sera diffusé dimanche 10, sur France 5 – souligne le rôle parfois majeur de figures de la droite extrême.

L’historien Olivier Wieviorka rappelle le poids des mouvements d’extrême droite entre les deux guerres mondiales. De l’Action française de Charles Maurras aux Croix de feu du colonel de La Rocque, en passant par la Cagoule, organisation secrète et violente, les militants ont des profils différents, mais se rassemblent autour de l’antiparlementarisme, de la haine du communisme, de l’antisémitisme, de la xénophobie.

« Quand l’extrême droite résistait », de Florent Leone et Christophe Weber.

Le 6 février 1934, dans la foule des émeutiers d’extrême droite qui manifestent à Paris (quatorze morts, plus de soixante blessés), on trouve, par exemple, le monarchiste Gilbert Renault, qui deviendra une figure de la Résistance sous le nom de Colonel Rémy. Après la défaite de 1940, l’extrême droite française est divisée : certains, peu nombreux, rejoignent Londres, comme Gilbert Renault ou Maurice Duclos, membre de la Cagoule. D’autres font confiance à Pétain pour résister à l’occupant, mais lorsque le vieux maréchal serre la main d’Hitler à Montoire (Loir-et-Cher), le 24 octobre 1940, c’en est trop pour beaucoup.

Au fil du temps, d’autres personnalités marquées à droite comme l’ancien Croix-de-Feu Alfred Tourny, Pierre de Bénouville ou Henri d’Astier de La Vigerie, prendront part aux combats de la Résistance. Lorsque la zone Sud est occupée, les maquis voient arriver des cadres nationalistes qui formeront des communistes et des républicains espagnols. Comme le résume un témoin : « Versaillais et communards se sont réconciliés dans la Résistance. »

Quand l’extrême droite résistait, 1939-1945, de Florent Leone et Christophe Weber (Fr., 2017, 55 min).

https://www.youtube.com/watch?v=Xl4Vb6OkSXI
Yves
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Re: Alors où que vous êtes ?

Message par Yves »

Raison pour laquelle le CNR (Conseil national de la Résistance) de Jean Moulin réunissait quasiment toutes les sensibilités politiques, du Parti communiste à la droite conservatrice et catholique.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Conseil_n ... Résistance

La résistance n'a jamais été l'apanage de la Gauche et de ses représentants. On a pu le mesurer pendant la PLANdémie (vaste escroquerie fomentée par Big Pharma, Big Média et Big Data) et en ce moment même où elle devrait être radicalement opposée à la guerre en Ukraine et à la livraison d'armes qui ne fait qu'accroître le conflit et le nombre de morts et de blessés. :roll:

Ce sont au contraire des personnalités (improprement) étiquetées à droite et même à l'extrême droite, comme Philippot ou Asselineau, qui sont les porte-paroles des millions de Français opposés à la guerre et à notre engagement dans ce conflit. Car on ne parle pas de celles et ceux qui, très nombreux, veulent que la France incarne une troisième voie. Ni pro-Ukraine, ni pro-Russie, mais Artisan de Paix. On n'est pas artisan de paix quand on livre des armes ! [C'est d'ailleurs un gouvernement socialiste qui le fait puisque Borne est apparentée socialiste comme la plupart de ses ministres, comme Macron d'ailleurs qui fut Secrétaire général adjoint de Hollande, puis ministre de l'Économie du même]. :mrgreen:
Yves
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Re: Alors où que vous êtes ?

Message par Yves »

Ça se réveille !

Il aura fallu attendre le discours de politique générale du Premier ministre ATTAL pour secouer (un peu) les chômeurs, les précaires et, plus encore, les bénéficiaires de l'ASS (dont on programme la suppression).

Ça se bouscule au portillon des inscriptions sur nos forums : Des dizaines en 24 heures. Les discussions ayant trait aux annonces du Génie Attal s'enflamment : 2.000, 4.000, 6.000 vues en un ou deux jours…

Comme quoi, nos vieux forums tout brinquebalants (qu'on a failli fermer définitivement en octobre 2022) ont encore… de l'avenir.

Donc, vieux chômeurs de plus de 55 ans, ne désespérez pas ! C'est pas parce qu'on est ratatiné et claudiquant (boiteux) qu'on ne sert plus à rien. Un message d'espoir ! :wink:

Et c'est un jeune retraité (qui a échappé de justesse à la dernière réforme) qui vous le dit !

==> Un peu d'humour dans cette conjoncture oppressante ne nuit pas. :wink:
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