Chômage : les règles d’indemnisation se durcissent dès le 1er février

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carl
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Chômage : les règles d’indemnisation se durcissent dès le 1er février

Message par carl »

Les demandeurs d’emploi qui ouvrent des droits voient leur durée d’indemnisation réduite de 25 %. Le montant des allocations, lui, ne change pas.

Elle fait moins parler que celle des retraites, mais ses conséquences sont tout aussi notables pour les personnes concernées. La réforme de l’assurance chômage entre en vigueur ce mercredi : désormais, tous les demandeurs d’emploi qui ouvrent des droits voient la durée de leur indemnisation réduite de 25 %, avec un minimum de six mois. Un chômeur qui aurait pu percevoir ses allocations pendant vingt-quatre mois jusqu’à présent n’a plus droit qu’à dix-huit mois maximum. Pour les plus de 55 ans, cette durée passe de trente-six à vingt-sept mois. Dans tous les cas, le montant de l’allocation ne change pas.

Comme le prévoient la loi « marché du travail » et le décret publié en fin de semaine dernière au Journal officiel, la durée d’indemnisation des demandeurs d’emploi est à présent modulée en fonction de la conjoncture économique. Lorsqu’elle est favorable — une période « verte » caractérisée par un taux de chômage inférieur à 9 %, ou qui n’augmente pas plus de 0,8 point sur un trimestre —, la durée est réduite d’un quart. C’est le cas actuellement, avec un taux de chômage de 7,3 % selon l’Insee.

En cas de passage en période « rouge » , si le marché du travail se dégrade (taux de chômage supérieur à 9 % ou en augmentation de plus de 0,8 point sur un trimestre), la durée initiale des indemnisations est rétablie, mais uniquement pour les chômeurs en fin de droits.
De grosses économies pour les finances publiques

Cette réforme, qui ne s’applique pas en outre-mer, met en musique la promesse de campagne du président Emmanuel Macron, qui veut que l’assurance chômage soit « plus généreuse quand le chômage est élevé, plus stricte quand trop d’emplois sont non pourvus », pour permettre aux entreprises de résoudre leur problème numéro un : les difficultés de recrutement. Pour le ministre du Travail, Olivier Dussopt, l’objectif est de permettre « entre 100 000 et 150 000 retours à l’emploi supplémentaire à l’échelle de l’année 2023 ».

Après avoir suscité la colère des syndicats lors des discussions cet automne, ce nouveau régime continue à faire débat. Éric Heyer, économiste à l’OFCE (l’Observatoire français des conjonctures économiques), remet en cause l’efficacité de sa philosophie générale : « Le fait de réduire les droits permet-il aux chômeurs de retrouver rapidement un emploi ? Les études académiques tendent à montrer que si c’est le cas, c’est généralement dans un emploi dégradé, qu’aurait accepté un chômeur moins qualifié. Cela ne contribue pas à réduire le chômage. Le seul côté positif, c’est que cela coûte moins cher aux finances publiques », argue-t-il, en plaidant pour des « dépenses actives de formation des demandeurs d’emploi ».
Les intérimaires priés d’accepter un CDI

Stéphane Carcillo, professeur associé à Sciences-po et membre du Cercle des économistes, défend au contraire une mesure « très efficace » à ses yeux. « Les études montrent que les demandeurs d’emploi sont très sensibles à la durée d’indemnisation, plus qu’à son montant d’ailleurs. Il est logique de mettre l’accent sur le retour à l’emploi quand l’économie va bien, et sur la protection des revenus quand elle va mal. »

Ces nouvelles règles s’appliquent jusqu’au 31 décembre prochain. Mais lorsqu’ils se remettront à la table des négociations au deuxième semestre pour évoquer les règles futures, les partenaires sociaux devront intégrer cette notion d’évolution de la situation économique, a déjà insisté le gouvernement.

La réforme prévoit par ailleurs que les allocations seront désormais supprimées en cas d’abandon de poste et pour les salariés en contrat court (CDD, intérim) qui refuseraient un CDI deux fois en l’espace d’un an, sur un même emploi, le même lieu de travail et avec un salaire au moins équivalent.
Source : https://www.leparisien.fr/economie/empl ... W7EU3Q.php
cathy77
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Re: Chômage : les règles d’indemnisation se durcissent dès le 1er février

Message par cathy77 »

Suis au courant personnellement mais il est intéressant d'en parler, cette réforme étant quasi passée "inaperçue" et sans plus de réaction, à l'instar de la réforme des retraites :!: :?:

Je note plus particulièrement ceci, étant une "vieille" chômeuse mise au rencard à une époque par le marché du travail, à la quarantaine, car "déjà senior" :!: :cry:
Pour les plus de 55 ans, cette durée passe de trente-six à vingt-sept mois. Dans tous les cas, le montant de l’allocation ne change pas.
Ça va sûrement les aider à retrouver plus rapidement un travail ? Sachant qu'à cet âge, peu de chance d'en retrouver !! Si c'est pour finir aux minima sociaux (ASS, RSA...) jusqu'à la retraite, c'est très intelligent comme calcul (comptable) si le but (réel ?) est de faire des économies :x

A lire ou relire un article d'actu-chômage :
https://www.actuchomage.org/20221123273 ... ustes.html

Un petit pas pour la réforme, un grand pas pour la précarité !!! :x
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