Source : https://twitter.com/LierdeXavier/status ... 5108832256ÊTES-VOUS PRÊT À MOURIR POUR LE DOLLAR ?
Depuis quelques jours, les dirigeants des nations occidentales reprennent en chœur l’affirmation selon laquelle “l’Ukraine ne peut pas perdre”. De la sorte, ils ne formulent pas un pronostic mais une “nécessité”.
Au contraire, ils sont tétanisés à l’idée que la Russie puisse l’emporter et sont prêts à aller toujours plus loin dans le soutien militaire à Kiev quitte à s’engager dangereusement sur la voie de la cobelligérance, voire d'un conflit frontal avec Moscou.
De surcroît, la définition occidentale de la “victoire” a changé. Il ne s’agit plus seulement de revenir à la situation territoriale qui prévalait avant “l’opération spéciale” russe, ni même de restaurer la souveraineté de Kiev sur les provinces séparatistes russophones.
Dans une folle escalade, il s’agit désormais aussi de récupérer la Crimée, d’intégrer l’Ukraine à l’Otan et même de juger les dirigeants russes devant un “tribunal spécial” pour “crimes contre l’humanité” ! D’une guerre défensive, on est ainsi passé à une guerre offensive.
L'objectif occidental n'est plus seulement de défendre l’intégrité territoriale ukrainienne - ce qui peut se comprendre - mais bien de procéder (comme autrefois en Serbie, en Irak ou en Libye, etc.) à un “changement de régime” à Moscou.
On notera que cette montée aux extrêmes est d’abord occidentale, Moscou étant, pour sa part toujours disposé à des pourparlers de paix sur la base de la reconnaissance de l’annexion des provinces russophones de l’Ukraine et de garanties quant à sa non-adhésion à l’Otan.
Comment expliquer cette dangereuse escalade ? Comment expliquer que l’Occident soit prêt à transformer un conflit territorial régional en une conflagration mondiale ?
Tout simplement parce que l’enjeu de cette guerre n’est plus la souveraineté sur ces confettis territoriaux des confins ukrainiens mais la physionomie de l’économie mondiale aujourd’hui encore organisée autour du dollar-monnaie d’échange internationale.
La bascule dans cette dimension géo-économique s’est produite presque fortuitement, comme une conséquence des sanctions économiques occidentales contre Moscou dont les dirigeants occidentaux pensaient, à l’instar de Bruno Le Maire, qu’elles mettraient la Russie à genoux.
L'idée était alors d’isoler la Russie du commerce mondial, notamment en excluant les banques russes du système Swift par lequel transite l’essentiel des transactions financières mondiales et en saisissant les actifs russes (publics et privés !) placés hors de Russie.
Mais cela ne s’est pas passé comme prévu. Non seulement il est apparu que la Russie avait élaboré un système alternatif à Swift mais Moscou a continué à commercer avec un grand nombre de pays en roubles et dans d’autres monnaies que le dollar : yuan, roupie indienne, etc.
Les sanctions occidentales ont ainsi provoqué une accélération la “dédollarisation” de l’économie mondiale. Or, même modeste, cela constitue pour Washington un casus belli absolu puisque seul le dollar-monnaie d’échange lui permet de financer son déficit structurel.
Depuis cette amorce de “dédollarisation” de l’économie mondiale, la guerre contre Moscou est ainsi devenue pour les USA une “question existentielle”, une question de vie ou de mort.
Or, il y a le feu : depuis 1945, le plafond légal de la dette US a été relevé + de 100 fois pour s’établir aujlurd'hui à à 31.381 milliards de dollars ! Or, ces derniers jours, il vient une nouvelle fois d’être dépassé…
Les USA étant “la plus grosse montagne de dette défendue par la plus grosse armée du monde”, il est dès lors inévitable que les US Army et ses supplétifs de l’Otan jettent toutes leurs forces pour punir l’acteur - pourtant contraint - de cette dédollarisation.
Tout cela oblige à une nouvelle lecture de ce qui se joue en Ukraine. Au début du conflit, l’Occident aidait Kiev à résister à l'agression russe. Depuis l'échec des sanctions, c'est Kiev qui sacrifie sa population pour aider les USA à maintenir la prééminence du dollar.
Alors que les pays de l'UE s’engagent de plus en plus dangereusement sur la voie d’un conflit direct avec Moscou, il faudrait poser aux peuples européens la question que Zelinski s’est bien gardé de poser aux Ukrainiens : êtes-vous prêt à mourir pour le dollar ?
Pour ma part, je suis pas prêt à mourir pour les USA. Et vous ?