Employabilité au bout d'un an de chomage

[carl]

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Bonjour,

Je suis désolé de revenir à la charge, ma situation n'ayant pas changé, bientôt 18 mois de chomage. J'ai trouvé ce témoignage sur Linkedin à propos de la discrimination par l'inactivité, avec un article des Echos en prime.
Qu'en pensez-vous ?

Merci

Tu as oublié le lien

[breeze]

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Bonjour,

Je suis désolé de revenir à la charge, ma situation n'ayant pas changé, bientôt 18 mois de chomage. J'ai trouvé ce témoignage sur Linkedin à propos de la discrimination par l'inactivité, avec un article des Echos en prime.
Qu'en pensez-vous ?

Merci

Tu as oublié le lien

Merci Carl et désolé de ne pas avoir répondu plus tôt, je m'étais absenté un petit moment.

Voici donc le lien LinkedIn, sous forme de discussion un peu comme ici: https://www.linkedin.com/groups/Ch%C3%B ... 7053014020
Certains témoignages sont assez troublants, et personnellement me font assez mal puisque c'est une situation analogue à la mienne, et je me rend compte de tout ce potentiel gâché.

J'en profite pour vous donner l'échange que j'ai eu avec un coach, qui a posté dans cette discussion (à moins que cela soit une autre) afin de trouver des pistes à ma situation. C'est sans équivoque.

[COACH] Bonjour,
J'ai bien reçu votre demande.
Pourriez-vous m'adresser votre CV et si possible
une lettre de motivation type, de façon à ce que je
me fasse une idée plus précise de votre profil ?

Cordialement,

[MOI] Bonsoir,
Vous trouverez ci-joint mon CV ainsi qu'une lettre de motivation type à destination d'instituts d'études (qui constituaient mon périmètre principal au début de ma recherche d'emploi).

Cordialement,

[COACH] Bonjour,
A la lecture de vos documents,
je ne suis pas en mesure de vous aider.

Cordialement,

[MOI] Bonjour,
Merci pour votre retour.
Pourrais-je savoir ce qui bloque ?

Cdt,

10 jours plus tard…

[COACH] Bonjour,
Je reviens vers vous un peu tardivement pour répondre
à votre question.
Ce qui bloque de mon coté, c'est que sortir d'une longue
période de chômage est difficile, et que, même si je sais
que c'est possible, je ne souhaite pas donner de faux espoirs
à des personnes qui sont dans des situations difficiles.

Cordialement,

Que penser de cette situation lorsqu'un professionnel de ces questions, susceptible de vous aider, vous fait comprendre qu'il n'y a quasiment rien à faire ? Cela me fait penser à un cancérologue qui se montrerait impuissant face à un patient en phase terminale et serait obligé de lui faire cet aveu de faiblesse.

[Invité]

Je souhaite à ce super coach de tomber sur un médecin qui lui dira "vous êtes malade ? Désolé je ne reçois que les patients en pleine forme", de tomber en panne et que le mécanicien lui dise "désolé je ne supporte pas les voitures en panne", d'arriver au restaurant et que le patron lui dise "désolé ici on ne prend que les clients qui ont déjà bouffé".

Môssieur le coach n'aime pas le challenge, il a peur de l'échec.

vous fait comprendre qu'il n'y a quasiment rien à faire

Il n'y a rien à faire avec ce coach, c'est tout, fuyez-le !

[breeze]

Je souhaite à ce super coach de tomber sur un médecin qui lui dira "vous êtes malade ? Désolé je ne reçois que les patients en pleine forme", de tomber en panne et que le mécanicien lui dise "désolé je ne supporte pas les voitures en panne", d'arriver au restaurant et que le patron lui dise "désolé ici on ne prend que les clients qui ont déjà bouffé".

Môssieur le coach n'aime pas le challenge, il a peur de l'échec.

vous fait comprendre qu'il n'y a quasiment rien à faire

Il n'y a rien à faire avec ce coach, c'est tout, fuyez-le !

Bien évidemment, je vais le fuir...il ne veut pas de mon cas.
Cela dit, sa réponse, même si brutale, a au moins le mérite d'être honnête. Il aurait très bien pu me faire miroiter une possible aide, le temps de me faire passer à la caisse. Mais là, le diagnostic est assez clair. Probable qu'un autre me dise la même chose.

[diety]

Cela dit, sa réponse, même si brutale, a au moins le mérite d'être honnête. Il aurait très bien pu me faire miroiter une possible aide, le temps de me faire passer à la caisse.

Oui, j'ai pensé la même chose. Le type s'est fixé des limites dans le champ où il intervient et il l'a clairement dit.
Si on espère entendre autre chose ou si on est désespéré, c'est la douche froide voir brutal.

Mais cela permet aussi au chômeur de ne pas perdre du temps avec lui et de ne servir que de "matière première".
Oui ça peut heurter, mais personnellement cela ne me choque pas.

[naejjm]

Louis Gallois dit non au principe du "mini-job" en France


L'idée d'instaurer ces emplois faiblement rémunérés pour inciter les chômeurs à rependre un emploi séduit le Medef et notamment Pierre Gattaz.

http://www.atlantico.fr/pepites/louis-g ... 13518.html

[bebert]

Je ne vois pas comment des boulots de merde payés au lance-pierre pourraient donner aux chômeurs l'envie de travailler...

[paulactu]

Passes un coup de fil à Gattaz, il va t'expliquer

[Invité]

ces emplois faiblement rémunérés pour inciter les chômeurs à rependre un emploi

Très bonne idée au contraire : pendez l'emploi et allez vous balader, c'est le printemps !

Gattaz aime bien ce genre de dispositif où l'Etat compense ce que les patrons volent aux salariés.

[Nikolaï]

Il semble que quel que soit le CV avant une longue période de chômage, cette dernière plombe lourdement les chances de voir sa candidature considérée.

Et c'est l'un des points qui devrait faire réfléchir toute personnalité politique (j'écris bien: "toute") avant de déclarer allègrement qu'elle compte inverser la courbe du chômage.

A mon humble avis, une raison est que "la responsabilité sociale" (cela ferait un peu réac si était évoqué "le patriotisme", ou "le matriotisme" ) des employeurs est proche de 0= la tête à . A la limite, c'est une constatation, même pas une critique: chaque capitaine de son voilier, zodiac, ou poubelle flottante cherche les marins les plus à jours des techniques de navigation et de tout ce dont il (elle) a besoin.

Dans le même registre, beaucoup d'employeurs se plaignent de l'inadéquation entre les besoins de l'entreprise et les formations et/ou expériences de candidats: ceci signifie implicitement que la lutte contre le chômage n'est pas une cause nationale. J'ajouterais que dans une telle ambiance, parler de développement durable est à mourir de piaillements, de gloussements et de ricanements.

C'est le terrain des sables mouvants.

Cela peut paraître facile de faire tinter les cloches sans solution concrète, mais la réalité est que nous sommes tous dans une situation gravissime.

Il y a un début de solution, peut-être pas très concret: "la responsabilité sociale", "le patriotisme", "le matriotisme", ce qui n'implique aucunement de marcher au pas en godasses de marche cirées.

[breeze]

Quelles sont donc les solutions concrètes pour en sortir ?
On entend parfois des personnes dire qu'elles se sont sorties d'un chômage de longue durée (parfois plusieurs années), c'est donc que cela reste du domaine du possible, ou bien n'est-ce là que des exceptions qui confirment la règle implicite qui voudrait qu'une longue période de chômage signifie ne plus retrouver d'emploi ?

Les personnes de 25/30 ans, avec des diplômes supérieurs, qui ont connu le chômage dès la sortie de leur études (époque 2008/2010, débuts de la crise), et l'ont reconnu par la suite sont donc définitivement inemployables aux yeux des recruteurs si elles est ont traversé des périodes supérieures à un an ?

Il en va, évidemment, de même pour les "séniors" qui ont accumulé une expérience très riche, mais ce problème est plus abordé sur ces forums il me semble...

[bebert]

Pas la peine de tourner le problème dans tous les sens : il n'y a plus de boulot pour tout le monde, il n'y a plus de croissance (ce qui finalement n'est pas si mal...), il ne se créera plus d'emplois en France, et ce n'est pas prêt de changer. Il va falloir apprendre à vivre avec. Ce que je fais avec un certain bonheur depuis que je suis inscrit ici, et même avant. Ce qui ne veut pas dire que je pense que c'est possible pour tout le monde.

Le plus triste, c'est que je m'aperçois au quotidien que même avec plein de bonne volonté nous avons oublié comment fonctionne la solidarité, autrement dit nous ne savons plus ni donner ni recevoir. Un deal est jugé à priori comme malsain s'il n'y a pas d'argent qui rentre en jeu, alors un geste gratuit...

[Invité]

Plus il y a de solidarité institutionnalisée (assistantes sociales, RSA, ASS, réductions, gratuité), plus il y a de jalousie et de passivité ; et moins il y a de solidarité naturelle.
La solidarité ressurgit dans les moments de crise grave, catastrophe naturelle, guerre, crise économique violente.
Elle existe toujours, chez certains jeunes notamment, étudiants, intermittents, bref des gens qui pensent et cherchent un nouveau mode de vie.

Par contre dans le milieu ouvrier agro-alimentaire puisque je commence à bien le connaître, je peux vous dire qu'il n'y a aucune conscience de classe, aucune réflexion, aucune solidarité, rien que de l'obéissance, de la peur et de l'égoïsme.
Les gens intéressants y sont rares.

[bebert]

Par contre dans le milieu ouvrier agro-alimentaire puisque je commence à bien le connaître, je peux vous dire qu'il n'y a aucune conscience de classe, aucune réflexion, aucune solidarité, rien que de l'obéissance, de la peur et de l'égoïsme.
Les gens intéressants y sont rares.

Quand ils y seront fréquents, il faudra sérieusement commencer à s'inquiéter...

[breeze]

http://www.ressources-solidaires.org/No ... es-legumes
Voilà un article qui résume parfaitement ma crainte depuis tant de mois.
Il ne s'agit pas de faire face a un manque de compétences, de qualifications ou autre... mais bien à un préjugé basé sur du rien.
Cela devrait effectivement être reconnu comme discrimination a part entière.