Désengagement de l'Etat : Commune endettée

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Désengagement de l'Etat : Commune endettée

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Avis d'un élu de l'Essonne

Grigny : l'État préfère enfoncer les familles que de payer ses dettes !
par Gabriel Amard

Il n'y a pas de mots pour qualifier la décision de l'État d'augmenter les impôts locaux touchant les citoyens modestes de Grigny pour tenter de résorber le soit-disant déficit de la commune. Evidemment, la ville souffre de difficultés financières, qui sont la conséquence directe du désengagement de l'État opéré ces dernières années. Quand je mets en relation le bouclier fiscal, qui exonère à hauteur de 15 milliards d'euros les Français les plus riches et les 15 millions d'euros de déficit de Grigny, je constate que ce qui arrive à cette commune constitue le premier exemple de ce qui peut attendre les collectivités locales dans les années à venir. Ce qui aggrave la situation présente, c'est que les besoins sociaux sont immenses dans cette ville.

Qu'on en juge : 40% de la population a moins de 20 ans; 21% des Grignois sont allocataires des minima sociaux; 49% vivent dans un logement social. Et encore, je ne parle que des chiffres officiels. Le diagnostic social que nous avons dressé ensemble : Communauté d'agglomération Les Lacs de l'Essonne, ville de Grigny, État, démontre que les Grignois sont au bas mot 30.000 quand l'Insee n'en recense que 25.000. Et c'est sur ce dernier chiffre que sont calculées les dotations versées par la collectivité nationale. Ubu lui-même n'y retrouverait pas ses petits.

Le programme concocté par l'État consiste donc à augmenter les impôts pour les citoyens en capacité de les acquitter tout en réduisant les dépenses de fonctionnement. Précisons que ces dernières sont celles qui permettent d'assurer le service public au quotidien: écoles, crèches, équipements de proximité. Bref, tout ce dont les Grignois ont besoin.
Par ailleurs, les mesures présentées par l'État vont se révéler mortifères pour le territoire de Grigny, le plus dynamique en termes de développement économique de tout le département. C'est aujourd'hui Grigny qui apporte la majorité des recettes en matière de taxe professionnelle, c'est aussi là que l'on recense le plus de nouveaux emplois créés sur le périmètre des Lacs de l'Essonne quand notre territoire génère un emploi sur cinq dans le département. Cette dynamique, appuyée sur des projets innovants développés par la Communauté d'agglomération, porte en elle l'avenir de Grigny et des Grignois.

Avec les élus locaux de Grigny rassemblés autour de mon ami Claude Vazquez, avec les habitants, la Communauté d'agglomération refuse cette possibilité. Nous demandons donc à l'Etat de payer ses dettes envers Grigny plutôt que de pénaliser les Grignois. S'il le faisait, les finances de Grigny seraient saines et nul ne songerait à réduire les services aux Grignois.
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