Ça c'est sûr ! Rien de choquant…
C'est même moi qui pourrais être choqué, outré, du parallèle établi entre "se faire des amis" et "trouver du travail en traversant la rue". Ce n'est pas aimable et pareil "argument" révèle, je m'en excuse, un tempérament un peu "buté" (pour rester poli).
D'ailleurs, je trouve ta prose sur cette question, ma Chère Cathy, très décalée de l'image que tu donnes. Là, on a le sentiment qu'émanent de tes mots une grande amertume, une vilaine aigreur, qui me surprennent et m'attristent… pour toi.
L'amitié et la solidarité existent toujours fort heureusement, même si - comme toi - je déplore un indiscutable relâchement des liens lié à la vie moderne, à l'individualisme, à l'Internet aussi. Tout cela est vrai.
Mais comme je l'ai expliqué dans un exemple concret ET RÉEL me concernant, en allant vers les autres, en se bougeant les fesses, en les sortant de son canapé ou de devant son écran, on peut retisser du lien. D'ailleurs, la camaraderie et l'amitié s'entretiennent. Il faut aussi parfois faire des efforts pour garder le contact avec telle ou telle personne, pour "renvoyer l'ascenseur", pour "pardonner" et effacer des fâcheries stupides… Cela constitue le sel des relations humaines. Il ne faut se nourrir que d'absolu, faute de quoi on se retrouve seul ou seule.
Tiens, un dernier exemple pour la route : Notre ex-grande Amie Sophie, décédée d'un méchant cancer en 2019. Pendant 10 ans, elle a consacré sa vie à Actuchomage, à ses engagements militants et politiques, à sa fille et à ses deux petites-filles. Puis, se sachant condamnée, elle a décidé de profiter à fond de la vie, de changer totalement d'environnement. Elle s'est remise à danser, à sortir souvent, à picoler… parce qu'elle n'avait plus rien à perdre. Et ELLE A BIEN FAIT DE S'ÉTOURDIR (même si elle m'a laissé me démerder seul avec Actuchomage et tous nos engagements de l'époque. Ils étaient nombreux et prenants). Elle a même réussi à nouer des liens d'amitié dans le monde de la nuit (ce qui est inattendu).
Eh bien, c'était de vraies amitiés. Pas nombreuses, certes : Deux femmes et un homme. Mais ces personnes l'ont accompagné jusqu'au bout, jusque sur son lit de mort (je n'étais malheureusement pas sur Paris pour l'assister et j'ai appris son "agonie" la veille de son départ).
Une de ses "nouvelles" amies la tenait dans ses bras peu de temps avant qu'elle ne meure. Il s'agissait d'amitiés sincères que ces personnes entretiennent toujours d'ailleurs sur la page Facebook de Sophie. Chaque année, à la date anniversaire de son décès, ils/elles se manifestent…
Voilà, c'est tout. Et Dieu sait si Sophie était lucide (et caustique) sur les faiblesses de la nature humaine et sur les trahisons sentimentales.
Je suis convaincu que, grâce à ces personnes de la nuit et de la fête, Sophie est partie sereine, entourée, et en paix avec elle-même. ET les autres !